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Littérature et musique

Venez à la découverte d’artistes de renom en associant livres et musique.

La présentation d'ouvrages de nos collections accompagnée de références musicales et d'extraits sonores vous attend dans les différentes fiches réalisées. Celles-ci sont classées par genre musical et vous permettent d’accéder directement à la disponibilité de l’ouvrage de votre choix.

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Les dernières fiches tous genres confondus

L'amour en fugue
Maestro
Wanderer
L'effroi
L'ombre s'étend
  • L'amour en fugue
  • Maestro
  • Wanderer
  • L'effroi
  • L'ombre s'étend
  • L'amour en fugue

    Composé en 1806, le Concerto pour violon en ré majeur de Beethoven prend sa place entre la Troisième et la Quatrième symphonie. Cette œuvre radieuse, écrite dans une période relativement heureuse, sans doute consécutive aux fiançailles passées avec son élève Thérèse de Brunschwig, respire la joie sereine et une sorte de noblesse tranquille.

    D’une durée d’exécution d’environ 40 minutes, le concerto comporte 3 mouvements :

    Allegro ma non troppo : une longue introduction orchestrale avec entrée tardive du soliste qui donne un caractère extatique.

    Larghetto : un thème varié, rayonnant de bonheur qui offre un beau moment de rêve poétique.

    Rondo : une joie populaire expansive et gracieuse.

    Malgré sa clarté et la séduction de ses thèmes, cette œuvre, vite appréciée du public, s’imposera difficilement chez les professionnels avant de devenir la référence des concertos.


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  • Maestro

    À neuf ans, Cécile découvre la musique de Mozart, et c’est une révélation. Certains enfants s’inventent des amis imaginaires, d’autres vouent un culte à des personnages de fiction. Pour la petite Cécile, le plus grand des héros s’appelle Mozart ! Elle l’aime sans partage et comme un dieu.

    Devenue journaliste, la passion de Cécile demeure intacte. Elle a désormais une connaissance intime de l’œuvre de Mozart. Le jour où elle doit interviewer un chef d’orchestre de renom, elle ne sait pas que sa vie va basculer. Au bout du fil, la voix du maestro la trouble comme l’avait troublée et envoûtée la musique de Mozart des années auparavant… Mais tombe-t-on amoureuse d’une voix, fût-elle celle d'un grand maestro ?

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  • Wanderer

    En 1827, Beethoven vient de mourir. Schubert, âgé alors de 31 ans, déjà très affaibli par la maladie, craint le suivre l’année suivante. C’est dans ces circonstances qu’il compose Winterreise, « Le voyage d’hiver », sur un recueil de poème Wilhelm Müller, bibliothécaire et auteur romantique par excellence. Schubert trouve que ces textes sont en complète harmonie avec l’hiver de son âme.

    Malade, rongé par la solitude et angoissé par la mort, le compositeur nous entraîne dans les pas du Wanderer (Voyageur) pour un périple déchirant à travers des paysages désolés et à l’issue fatale ; l’hiver est la mort.

    Cycle de 24 lieder répartis en deux cahiers distincts, Winterreise, par sa densité et son dramatisme, constitue sans doute l’œuvre la plus triste de Franz Schubert.

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  • L'effroi

    Après avoir emprunté à Beaumarchais le sujet des Noces de Figaro et à Molière celui de Don Giovanni, Mozart et son librettiste Lorenzo da Ponte se voient commander l’écriture d’un opéra bouffe en deux actes à l’intrigue soufflée par l’empereur Joseph II lui-même, sur les bases d’une mésaventure viennoise réellement vécue.

    L’histoire ? Une méditation douce-amère sur la fidélité des femmes, sur fond de travestissements, de faux adieux et de tromperies. Le titre ? Cosi fan tutte, qui signifie « Elles font toutes ainsi », autrement dit, « Toutes les femmes trompent les hommes ».

    Livret et partitions sont écrits en un mois en décembre 1789 et la première représentation a lieu le 26 janvier 1790. Le décès de l’empereur le 20 février 1790 entraîne la fermeture des théâtres pour deuil ; à la réouverture des salles, Cosi fan tutte était presque totalement oublié.

    Avec cet opéra, Mozart se prend au jeu de la comédie napolitaine, ses personnages sont légers, échangent leurs fiancées et le jeu de l’amour produit ses effets. Oscillant entre libertinage, tendresse, brûlure amoureuse et résignation, l’œuvre est portée par une musique qui est peut-être la plus radieuse jamais écrite par Mozart.


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  • L'ombre s'étend

    Né le 8 décembre 1865 dans ce qui n’est alors que le grand-duché de Finlande soumis à l’autorité des tsars, Jean Sibelius grandit dans une famille suédophone.

    Étudiant en droit, il interrompt ses études pour se livrer à l’étude du violon et de la composition au Conservatoire de Helsinki (1886-1889) et compléter ensuite sa formation à Berlin et à Vienne, de 1889 à 1891.

    Désabusé de n’avoir pas obtenu un pupitre de violoniste au sein de l’Orchestre philharmonique de Vienne, il rentre à Helsinki en 1892 où il complète l’écriture de sa première œuvre majeure, la pièce symphonique Kullervo, pour orchestre, solistes et chœur. Cette réalisation marque le début d’une carrière immédiatement glorieuse. Le compositeur multiple dès lors les poèmes symphoniques, suites orchestrales, symphonies, production dominée par le célèbre Finlandia de 1899, hymne à une indépendance refusée par les tsars et qui sera l’une des conséquences de la Révolution de 19717.

    De 1904 à sa mort, Sibelius vivra sans souci matériel, dans une villa plantée en plein décor forestier, en mesure de s’adonner exclusivement à la composition (Concerto pour violon, Valse triste…).

    Il mène de nombreux voyages à travers les pays d’Europe et les États-Unis : partout, il est accueilli comme l’un des compositeurs les plus importants de son temps. Devenu, pour la Finlande, figue de « musicien national », son cinquantième anniversaire est solennellement marqué, à Helsinki, par la création de la 5e Symphonie.

    Rongé par l’angoisse, la dépression et l’alcoolisme, Sibelius se mure dans un silence quasi définitif après la composition de son poème symphonique Tapiola en 1926.

    Il détruira la partition de la 8e symphonie, écrite en 1933, avant de s’éteindre à l’âge 92 ans le 20 septembre 1957.

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  • L'amour en fugue
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Les fiches par genre musical

Blues / Jazz (Cliquez-ici pour la liste complète)

Fats Waller
Le roi invisible
Courir après le diable
Bird
Black
Love in vain
Une chouette saison
Chris Constantini
Be-bop à Lola
Lomax, collecteurs de folk songs
Sur la route du Blues
Une nuit en Tunisie
Le jeune chanteur de jazz
Jazz lieutenant
Wally jazz
La Divine Chanson
Le vautour
Mon, hôte s'appelait Mal Waldron
Intermède
Oscar
  • Fats Waller
  • Le roi invisible
  • Courir après le diable
  • Bird
  • Black
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  • Une nuit en Tunisie
  • Le jeune chanteur de jazz
  • Jazz lieutenant
  • Wally jazz
  • La Divine Chanson
  • Le vautour
  • Mon, hôte s'appelait Mal Waldron
  • Intermède
  • Oscar
  • Fats Waller

    Thomas Waller naît le 21 mai 1904 en plein cœur de la communauté religieuse de Harlem, à New York. Fils d’un prédicateur, il sillonne les rues dès l’âge de 6 ans avec son père pour accompagner les prêches sur un petit harmonium. Il joue également du piano dans l’orchestre de son école et décroche un prix dans un tournoi amateurs.

    En 1919, il occupe une place de pianiste-organiste dans un cinéma. James P. Johnson, pianiste de jazz, le découvre et le prend sous sa tutelle pour lui transmettre son savoir. Thomas Waller côtoie bientôt Willie « The Lion » Smith, accompagne des revues ou des chanteuses, notamment Bessie Smith.

    Dans années vingt, Waller s’associe au parolier Andy Razaf. Ensemble, ils vont écrire des titres qui deviendront des standards incontournables du jazz : Honeysuckle rose, Ain’t be Misbehavin’, Squeeze me…

    En 1929, après un passage remarqué à Chicago, Fats Waller, surnommé ainsi en raison de son embonpoint, participe au succès de la revue « Hot Chocolate » dont la vedette est Louis Armstrong. Cette même année, il enregistre des albums de piano solo qui l’installent sans conteste dans le panthéon du clavier. Le sextette « Fats Waller and His Rhythm » voit le jour en 1934 et remporte très vite un triomphe auprès du grand public, notamment au Carnegie Hall. Pendant neuf ans, le succès ne se démentira jamais. En 1938, en tournée en Europe, il compose et enregistre son London Suite.

    Tournées incessantes, séances d’enregistrements pléthoriques, excès de nourriture et d’alcool finiront par abattre cette force de la nature. Il meurt d’une pneumonie dans un train le 15 décembre 1943 alors qu’il revient de Los Angeles.

    Pianiste et organiste fabuleux, particulièrement pour son jeu de main gauche pétri de swing, Fats Waller, à l’humour décapant et à l’appétit gargantuesque, fut surtout apprécié comme chanteur et amuseur. Fats a crée un son Waller que l’on retrouve dans la presque totalité des 700 morceaux qu’il a gravé. Il a introduit l’orgue dans l’instrumentation du jazz. Son influence fut déterminante aussi bien auprès des pianistes que des chanteurs.


  • Le roi invisible

    Oscar Aleman, formidable guitariste de jazz argentin, disparait en 1980, dans l’anonymat le plus total. Malheureusement peu connu (et donc sous-estimé) du grand public d'aujourd'hui, écrasé qu'il fut par la renommée de Django Reinhardt, avec lequel il entretint d'ailleurs une rivalité cordiale, amicale et ... admirative, son talent est pourtant immense et son style ne doit rien à personne. Les solos de ce grand technicien, à la sonorité très personnelle – surtout dans les graves de l’instrument – montrent de la fantaisie et de l’imagination, beaucoup de swing et souvent une couleur qui rappelle son goût pour la musique brésilienne.

    Né à Resistencia (Argentine) en 1909, orphelin à dix ans au Brésil, Oscar apprend à jouer du cavaquinho (instrument de musique d’origine portugaise à 4 cordes ressemblant à une guitare). Parti faire carrière en Europe dès 1929, il sera rapidement considéré comme le meilleur musicien argentin expatrié. Il intègre dès 1931 les Baker Boys, l'orchestre de Joséphine Baker. En 1933, Duke Ellington lui propose en personne de rejoindre son big band mais la chanteuse refuse de se séparer d’un si bon musicien doublé en plus d'un véritable ami. Il se familiarise alors avec le jazz et participe à des jam-sessions aux côtés de Bill Coleman, Freddy Taylor, Louis Armstrong et, bien sûr, Django Reinhardt. En 1940, après une échauffourée dans les rues de Paris avec un soldat nazi, Aleman regagne l’Argentine. Il y entame une seconde carrière alternant jazz et musique sud-américaine. Il se produit en soliste mais aussi à la tête de petites formations (Quintetto de Swing). A Buenos Aires, il bénéficiera encore d'un joli succès local pendant deux décennies…


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  • Courir après le diable

    Buddy Bolden naît le 6 septembre 1877. A l’âge de17 ans, il commence à jouer du cornet et du cor. Vers 1895, il fonde son propre orchestre, Bolden Band, et se produit dans les principales salles de danse de Storyville (Nouvelle-Orléans). Comme toutes les formations de la ville à cette époque, le groupe joue les différents styles de musique alors en vogue, selon la commande : valse, mazurka, blues, rag.

    Très vite cependant, il s'émancipe des cadres des musiques connues et développe un style propre, original, révolutionnaire. On prête en effet à Buddy Bolden d'avoir le premier fusionné le ragtime, le blues rural, les negro spirituals chantés dans les églises baptistes et la musique des marching bands, donnant ainsi naissance à une sorte de ragtime relâché et largement ouvert à l'improvisation, une « hot music » jusqu'alors inouïe. Bolden bouleverse ainsi l’organisation traditionnelle des « dance bands » : les cuivres sont mis en avant et l’improvisation prend de plus en plus d’importance. On considère dès lors la création du Bolden Band comme l'acte fondateur de cette musique qui sera plus tard appelée le jazz. Très demandé pour animer les pique-niques, parades et défilés qui se multipliaient au début du 20e siècle, l’orchestre traîne une réputation sulfureuse à La Nouvelle Orléans. Bolden sera vite surnommé « The King ».

    Les excès de toutes sortes mais surtout l’abus d’alcool auront vite raison de sa santé. En mars 1906, il manifeste des signes de dérangement mental qui vont se répéter au point qu’un an plus tard il devient nécessaire de l’interner. Entré en juin 1907 à l’Insane Asylum of Lousiana (Jackson), il ne devait en sortir que vingt-quatre ans plus tard, mort, sans jamais avoir retrouvé la raison.

    Bien qu’il n’existe aucun enregistrement Bolden, ce musicien fut aussi célèbre et respecté que le seront plus tard Miles Davis ou Charlie Parker. Jelly Roll Morton lui rend hommage dans une composition, «Buddy Bolden’s blues ».


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  • Bird

    Pierrick Pédron, saxophoniste français de jazz, naît en 1969 en Bretagne. Il découvre le jazz à 16 ans et intègre deux ans plus tard le Centre d’information musicales à Paris; école de jazz et de musiques actuelles. Il commence à enregistrer en 1994.

    Après avoir résidé plusieurs mois à New York, il revient en France et enregistre son premier album en tant que leader : Cherokee (2001). Au même moment, Selmer (fabricant d’instruments à vent) le choisit pour concevoir le saxophone Alto « Référence » (commercialisé en 2003). Il lance alors son propre quartet et multiplie les collaborations diverses avec des musiciens français ou étrangers (duo, sextet, septet, big band).

    Pierrick Pédron retourne à New York en 2005, où il enregistre Deep in a Dream, album qui lui vaudra en 2006 une double récompense de l’Académie du jazz (Prix Django-Reinhardt pour le musicien français de l'année - Prix Boris Vian pour le meilleur disque enregistré par un musicien français).

    Après Cheerleaders (2011), album allant du « bal bop au psyché top » dans lequel le saxophoniste joue en sextet, accompagné par une fanfare de 17 cuivres et un chœur de six voix, Pedron enregistre Kubic’s Monk (2012) ; il reprend des morceaux peu connus de Thelonious Monk. Pour cet album, le saxophoniste obtient une nouvelle récompense : le Prix du Disque Français 2013 décerné par l'Académie du jazz.


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  • Black

    Subitement propulsée sous les feux des projecteurs lors de la sortie de son album Back to Black, en 2006 ; acclamée par la critique et récompensée par de nombreux Grammy Awards (trophées américains honorant les professionnels de la musique), Amy Winehouse a malheureusement laissé sa carrière en déshérence du fait de sa vie amoureuse agitée, de son comportement imprévisible et de sa toxicomanie, ce qui l'a transformée en un sujet idéal pour la presse à scandale.

    Amy Jade Winehouse naît le 14 septembre 1983, à Londres. Très tôt, elle montre des dispositions d'actrice et de chanteuse. Dès l'âge de seize ans, elle se produit sur scène avec des groupes de jazz.

    Son premier album, Frank , sort en 2003. Très vite, sa voix rauque et expressive lui vaut d'être comparée aux légendes du jazz et du rhythm and blues que sont Sarah Vaughan, Dinah Washington ou Billie Holiday. Les ventes de son deuxième album, Back to Black, décollent immédiatement en Grande-Bretagne. Celui-ci se classe en septième position dans le Billboard américain, le rang le plus élevé jamais atteint dans ce palmarès pour une artiste féminine britannique.

    La jeune Amy Winehouse, filiforme et tatouée, adopte la fameuse « choucroute » de cheveux noirs et le trait d'eye-liner qui deviennent ses marques distinctives. Après la diffusion d'une vidéo où elle fume du crack, elle n'obtient que difficilement un visa américain pour se rendre en 2008 à la cérémonie des Grammy Awards à Los Angeles, où son album Back to Black raflera cinq trophées, dont deux (chanson de l'année et enregistrement de l'année) pour le lancinant Rehab, dans lequel elle oppose son fameux « No, no, no » à une cure de désintoxication (« rehab »).

    Amy Winehouse tente de combattre ses addictions aux drogues et à l'alcool, sans succès. À la cérémonie des World Music Awards, à Monaco, en novembre 2008, elle est sacrée artiste féminine pop-rock ayant vendu le plus d'albums dans l'année. En juin 2011, elle interrompt sa tournée européenne pour raisons de santé car elle est incapable de se produire sur scène. Amy Winehouse meurt le 23 juillet 2011, à Londres. Lioness: Hidden Treasures, l’album posthume de la chanteuse, sort en décembre 2011.


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  • Love in vain

    Désormais considéré comme un des plus grands artistes du XXe siècle, inspirateur de la plupart des rocks stars des années 1960 et 1970, Robert Johnson a, durant sa vie, d’abord été un bluesman du Delta du Mississippi parmi d’autres, inscrit dans la stricte mouvance de son mentor Son House. Sa courte œuvre enregistrée n’a guère eu d’impact commercial de son vivant, mais elle a cependant fini par donner de nombreux classiques, comme Dust my broom, Sweet home Chicago, Walkin’ blues, Kindhearted woman blues, Crossroads blues, Terraplane blues, Love in vain… Mais ce sont essentiellement les versions ultérieures par des bluesmen de Chicago ou par des rockers britanniques qui ont imposé ces titres parmi les grands standards du blues.

    Né dans le Delta du Mississippi à Hazlehurst, probablement le 8 mai 1911, Robert Johnson est très jeune davantage intéressé par la musique que par le travail. Ses rencontres avec les grands bluesmen locaux comme Charlie Patton et Son House le décident à vivre de la musique. Il parcourt le Delta, jouant ici et là pour quelques dollars et l’hébergement. Dans ses pérégrinations incessantes, il s’associe avec plusieurs futurs grands bluesmen comme Johnny Shines, Sonny Boy Williamson («Rice » Miller), Robert Jr Lockwood… Robert Johnson mène la vie chaotique d’un être instable, irritable et secret ; grand buveur et coureur invétéré, il s’attire des ennuis constants.

    Robert Johsnon part pour San Antonio, au Texas, afin d’enregistrer pour le label ARC, une filiale de la Columbia, vingt-neuf titres en trois séances, en 1936 et 1937. Ces disques se vendent mal, mais ils frappent certains auditeurs par leur force, notamment le producteur new-yorkais John Hammond. Celui-ci veut amener Johnson à New York pour le présenter au Carnegie Hall à un public blanc nordiste, pour le célèbre concert From Spirituals to Swing du 23 décembre 1938. Il le fait rechercher dans le Delta mais apprend alors que Robert Johnson, encore au centre d’une histoire de femmes, est mort empoisonné après une nuit d’agonie dans un bouge de Greenwood (Mississippi), le 16 août 1938.


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  • Une chouette saison

    Le nom de Jaroslav Ježek est inséparable de l’ère du jazz des et de l’avant-garde théâtrale des années 30 à Prague.

    Né en 1906, le futur pianiste et compositeur souffre très tôt de cécité et de trouble de l’audition, ce qui ne l’empêche pas d’être admis en 1921 au Conservatoire de Prague. Durant ses études, il penche de plus en plus vers le jazz et la musique de danse. Ainsi, Duke Ellington, Louis Armstrong et George Gershwin deviennent vite ses auteurs préférés. Bientôt, il choque les professeurs par ses propres morceaux, unifiant la musique classique aux éléments du jazz. Tel est le cas de son Concerto pour piano et orchestre.

    Bien que composant une série d’œuvres classiques, Ježek crée une musique de jazz et de variété pour les pièces avant-gardistes du «Théâtre libéré » de Prague. Elle lui vaut une popularité générale auprès de toutes les couches de la population. Réputées pour leur humour brillant, leurs sketches et leurs numéros de danse, les pièces du Théâtre libéré deviennent dans les années 30 un puissant instrument d’opposition contre le fascisme grandissant. En 1939, peu avant l’occupation de la Tchécoslovaquie par les nazis, Ježek émigre aux États-Unis, où il décèdera le 1er janvier 1942.

    Jaroslav Ježek occupe une place privilégiée dans le patrimoine musical tchèque.


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  • Chris Constantini

    Né en 1960 à Libreville au Gabon, Christian Bourgeois, alias Chris Costantini, poursuit des études d’ingénieur à Paris. Après un premier métier d’ingénieur en irrigation, il collabore au développement de l’Agence Athem, leader européen de la bâche publicitaire, dont il est aujourd’hui l’un des trois directeurs associés.

    Marié à une chanteuse lyrique et père de quatre enfants, Costantini est aussi passionné de jazz. Saxophoniste ténor dans un orchestre, il nourrit une prédilection pour le Bebop. Il n’est pas rare le croiser au quartier des Batignolles à Paris jouer dans standards du jazz à l’intérieur d’un bistrot. Il s’intéresse également à la peinture moderne (Nicolas de Stael, Picasso, Matisse) ainsi qu’au roman noir américain avec une attirance pour les œuvres de Dashiell Hammett, Chester Himes, Ed McBain. Sa prochaine ambition : devenir écrivain de polar.

    En 2009, il est « découvert » par une critique littéraire au Nouvel Observateur. Son premier roman, La note noire, obtient le Prix du Roman Policier du Festival de Beaune et remporte un réel succès auprès du public. Deux ans plus tard, il en publie la suite, A pas comptés, qui est finaliste pour le prix de la Plume de Cristal au Festival International du film policier de Liège. En 2013, son troisième roman, Lames de fond, remporte le Centaure Noir du Salon de Noisy-le-Roi. Avec Il n’est jamais trop tard, Costantini poursuivra la saga de son héros récurrent, Thélonious Avogaddro, un ancien flic, devenu détective privé, dur mais au coeur tendre, taillés à la hache et plein de poésie, dont le prénom est un hommage à Thélonious Monk !


  • Be-bop à Lola

    Saxophoniste américain, Johnny Hodges (1906-1970), joua de la batterie et du piano avant de se décider à quatorze ans pour l’instrument qui fera sa renommée : le saxophone alto.

    Remarqué par Sidney Bechet qui lui donna des leçons, il joue dans divers ensembles avant d’entrer dans l’orchestre de Duke Ellington en 1928 et devenir un des principaux solistes. Si l’on excepte une période de quatre années (1951-1955) où il dirigea ses propres formations, « Rabbit » (son surnom) ne quittera l’orchestre qu’à sa mort.

    Johnny Hodges est un des maîtres du saxophone alto avant l’apparition de Charlie Parker, ainsi que l’un des improvisateurs les plus remarquables de l’histoire du jazz. Avec une sonorité à la rondeur et aux inflexions suaves, il est aussi un spécialiste des ballades sentimentales.


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  • Lomax, collecteurs de folk songs

    Fils d’un éleveur et cultivateur du Texas, le jeune John A. Lomax se passionne très tôt pour le folklore de cette région. Enfant, il se lie d’amitié avec un ouvrier agricole, ancien esclave, auquel il apprend à lire et qui, en retour, lui enseigne des chansons.

    Devenu maitre d’école dans un village, et après avoir obtenu un diplôme en lettres à l’université du Texas, Lomax s’inscrit à la prestigieuse université de Harvard à Cambridge (Massachussetts). Il suit l’enseignement d’un collectionneur de ballades folk, qui le pousse collecter ses sources sur le terrain et à moins s’appuyer sur les traces écrites. Suivant son conseil, Lomax publie en 1910 son premier recueil de chants de cow-boys, Cowboy songs and other frontier ballads, source importante pour la plupart des « cow-boys chantants » des années 30.

    De retour à l’Université d’Austin, Lomax crée une branche locale de l’American Folklore Society. Après avoir travaillé près de vingt ans dans une banque, le musicologue repart en 1933, à l’âge de soixante-cinq ans, collecter des chansons traditionnelles. Mandaté par la Library of Congress de Washington, on lui fournit un magnétophone à disque, à brancher sur sa batterie de voiture. Il est désormais accompagné de son fils Alan, qui le suivra dans tous ces déplacements.

    Ils s’arrêtent en particulier dans un pénitencier de Louisiane, où ils rencontrent un prisonnier du nom de Leadbelly, chanteur et guitariste de talent. Après sa libération, en 1934, il devient le chauffeur des musicologues, avant de connaître un énorme succès dans les années 40, à l’époque du folk revival.

    Lomax père et fils découvriront également Bukka White et Muddy Waters.

    Ensemble, ils produiront de nombreux ouvrages regroupant textes et grilles d’accords : American ballads and folk songs (1934), Our singing country : folk songs and ballads (1941).

    A la bibliothèque du Congrès, leur collection regroupe plus de vingt-six mille enregistrements sur cylindres. Une grande partie peuvent être consultés en ligne.


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  • Sur la route du Blues

    Né de l’esclavage des Noirs, le blues trouve, dans la seconde moitié du XIXe siècle, son terreau le plus fertile et ses musiciens essentiels dans les états pauvres et paysans du Sud des États-Unis. Chanteurs polyvalents (songsters), attachés à la terre ou itinérants, nourris par le racisme et la misère, ils lui donnent son expression musicale et thématique, le liant au lieu, au terroir et à l’environnement, climat économique, social et relationnel du comté ou de l’état qui imprime leur chant et installe entre eux ressemblance et différence.

    Le delta du Mississippi, reconnu comme le berceau du blues, produit une forme pure, puissante, lancinante et incantatoire dont le représentant dominant est Charley Patton, qu’entourent des guitaristes comme Son House, Skip James ou encore Robert Johnson.

    Sur la côte Est, des instrumentistes brillants sont à l’intersection entre le jazz, la musique populaire blanche, le ragtime et le blues, qui, au Texas, couvre un champ plus vaste et plus varié, comme en témoignent les enregistrements de Blind Lemon Jefferson.

    Memphis, dans le Tennessee, est la première ville à donner son nom au blues. Ensuite, avant et après la Seconde Guerre mondiale, Chicago va prendre une place centrale dans l’histoire du blues.

    Plus parole que musique, le blues est une chronique autobiographique et poétique. Il oscille entre humour et mélancolie, métaphore et lucidité. Le blues exprime la joie et le malheur, l’espoir et la souffrance d’un groupe d’individus.

    Le blues entre sur le marché du disque et de la musique avec la publication du Crazy blues, gravé à New York le 14 février 1920 par Mamie Smith.


  • Une nuit en Tunisie

    Bud Powell naît le 27 septembre 1924 à new York. Issu d’une famille de musiciens (un grand-père guitariste de flamenco, un père pianiste et un frère aîné trompettiste), il commence, dès l’âge de 6 ans, à jouer du piano et à étudier la musique classique. En 1939, après avoir quitté l’école, il fait la connaissance de Thelonious Monk. Ce dernier deviendra un de ses professeurs, un mentor t surtout un ami proche. Au début des années 1940, Bud joue dans plusieurs formations orchestrales. Thelonious Monk introduit Bud dans le cercle des musiciens bebop (Dizzy Gillespie, Charlie Parker) qui se forme Minton’s Playhouse, célèbre club de jazz à Harlem. Bud Powell est vite remarqué pour son agilité à jouer et à improviser avec précision aux tempos les plus effrénés. Son style de jeu au piano se rapproche très fort de celui de Charlie Parker au saxophone, ce qui entraînera une longue rivalité entre eux.

    En 1945, lors d’un affrontement avec la police, Powell est grièvement blessé à la tête. Beaucoup pensent que ces coups reçus vont révéler ses troubles mentaux, déjà pressentis avant. De plus, son penchant pour l’alcool le rend agressif. En 1947, le pianiste enregistre son premier disque avec son propre trio, le contrebassiste Curly Russell et le batteur Max Roach. Au mois de novembre de la même année, Bud est admis dans un centre psychiatrique, où il reste plus d’un an traité aux électrochocs, ce qui entraîne de sévères pertes de mémoire. Dans les années qui suivent, Powell continue à enregistrer et à multiplier les rencontres musicales avec des grands noms du jazz. Ce seront ces meilleures performances.

    Entre 1951 et 1954, sa carrière est mise entre parenthèse en raison d’un long séjour prolongé en hôpital psychiatrique à la suite de son arrestation en possession de cannabis. Après cet épisode, le jeu de Powell perd en vélocité et en légèreté, conséquence de son alcoolisme chronique et du traitement par neuroleptique (le Largactil) de la schizophrénie. A la fin des années 1950, son talent est méconnaissable, il ne s’exprime plus que par la composition. Bud Powell déménage à Paris en 1959, travaille en trio avec Pierre Michelot et Kenny Clarke et continue à enregistrer. Atteint de tuberculose en 1963, le jazzman rentre à New York l’année suivante. Après des mois de comportement erratique et de négligence de soi, le pianiste décède à l’hôpital le 31 juillet 1966, il avait 41 ans.


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  • Le jeune chanteur de jazz

    Louis Armstrong voit le jour à La Nouvelle Orléans en 1901. Elevé par sa mère et sa grand-mère, il forme très jeune un quartette vocal. Avec ses compagnons il chante dans les rues de sa ville natale.

    Pour avoir tiré un coup de revolver en l’air pendant la nuit de la Saint-Sylvestre, Louis se retrouve en 1912 dans un foyer d’enfants abandonnés… Il entre dans l’orchestre-maison, joue différents instrument avant de découvrir la trompette.

    Deux ans plus tard, à sa sortie, il commence à jouer dans les cabarets de Storyville (un quartier de La Nouvelle Orléans). Il reçoit les conseils de Joe Oliver (trompettiste et chef d’orchestre).

    En 1918, il fait ses premiers pas dans l’orchestre de Kid Ory (tromboniste et compositeur) ; il joue également sur les bateaux qui naviguent sur le Mississippi. C’est en 1922 que Louis Armstrong rejoint « King » Oliver à Chicago avec lequel il enregistrera ses premiers disques.


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  • Jazz lieutenant

    James Reese Europe naît en Alabama le 22 février 1881. Vers l’âge de 9 ans, installé avec sa famille à Washington DC, non loin de la résidence de John Philip Sousa, célèbre compositeur de marches militaires, il suit des cours de piano et de violon donné par des membres de la Marine Band.

    Dès 1904, James Reese Europe dirige différents shows à New York. En 1910, il organise un syndicat de musiciens noirs, le Clef Club. Celui-ci devient aussi un orchestre qui n’interprète que de la musique écrite par des compositeurs noirs. En 1912, le Clef Club Orchestra devient le premier groupe à jouer du proto-jazz au Carnegie Hall. L’engagement de James Reese Europe pour faire reconnaître les droits de sa communauté lui vaudront le surnom posthume de « Martin Luther King de la musique ».

    Au cours de l’été 1916, un nouveau régiment de la Garde nationale de New York voit le jour, entièrement constitué d’afro-américains et de portoricains. James Reese Europe s’engage comme soldat et se voit immédiatement assigné à une compagnie de mitrailleuses. À cette époque, il développe de solides relations avec des musiciens comme Eubie Blake et Noble Sissle. Réussissant à convaincre son commandant de l’importance de la musique et des parades dans le maintien du moral des troupes, il met sur pied un orchestre de 44 musiciens au sein du 15ème régiment.

    Sur fond de discrimination persistante, d’humiliations et d’incidents racistes, le régiment arrive dans la rade de Brest le 27 décembre 1917 et débarque au son La Marseillaise, dans une interprétation peu « conventionnel » de l’orchestre. C’est ainsi que le jazz arrive en France…

    Le peu de confiance que les responsables militaires américains accordent aux soldats noirs les cantonne à des tâches de ravitaillement ou de manutention ou au divertissement des soldats en permission. Le commandement militaire français, en manque de troupes, exige alors leur incorporation auprès de la 161e division d’infanterie française qui devient le  369e régiment d’infanterie, surnommé les « Harlem Hellfighters ». James Reese Europe, victime d’une attaque au gaz lors d’un combat, est transféré dans un hôpital de campagne. Au repos, il compose l’un de ses morceaux les plus connus : On patrol in no man’s land, inspiré par son expérience sur le front.

    L’orchestre de James Reese Europe va contribuer à implanter le ragtime en France grâce à d’innombrables concerts devant un public fasciné et nombreux. C’est aussi en France que les « Harlem Hellfighters » gravent leurs premiers enregistrements.

    De retour à New York, James Reese Europe est tué d’un coup de couteau dans le cou, le 9 mai 1919 à Boston, par un de ses musiciens. Au moment de sa mort, il était le chef d’orchestre afro-américain le plus connu aux États-Unis.


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  • Wally jazz

    Ouvert en 1938 par le saxophoniste Henry Minton, le club de jazz Minton’s Playhouse se situe dans le quartier de Harlem à New York.

    C’est dans cet établissement que va se développer le jazz moderne, mieux connu sous le nom de bebop.

    Très vite Minton parvient à faire de son club un endroit apprécié des plus grands musiciens de New York. La tenue régulière de jam sessions dans son club va d’ailleurs jouer un rôle prépondérant dans le développement du style bebop.

    Au début des 40, le chef d’orchestre Teddy Hill reprend la direction du club. Il crée alors un quartet-maison avec notamment Thelonious Monk au piano et Kenny Clarke à la batterie, régulièrement rejoint par des invités comme le trompettiste Dizzy Gillespie et Charlie Christian, guitariste de l’orchestre de Benny Goodman et pionnier du nouveau style de jazz.

    Commence à apparaître le nouveau leader du mouvement bebop, Charlie « Bird » Parker.

    Au Minton’s Playhouse, les séances de Parker, Monk, Gillespie et Clarke contribuent à développer les idées découvertes par Charlie Christian. A partir de 1942, « Bird » fait du club de jazz son quartier général. Cependant, le saxophoniste alto refusera toujours d’intégrer l’orchestre du Milton.

    Avec l’arrivée de Parker sur scène, une nouvelle génération de musiciens voit le jour. Miles Davis, Dexter Gordon, Art Blakey, Max Roach feront leurs dents lors de jam sessions du Minton’s.

    A partir des années 50, les jam sessions laissent la place à des spectacles des grands noms du jazz.

    Le club entre dans une phase de déclin à la fin des années 60 avant de fermer en 1974.


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  • La Divine Chanson

    Gil Scott-Heron, musicien, poète et romancier, naît le 1er avril 1949 à Chicago.

    Après avoir écrit dès l’âge de vingt ans un roman, Le Vautour, et un recueil de poésie, il rencontre à l’université un étudiant en formation musicale, Brian Jackson. Influencés par The Last Poets (groupe musical new-yorkais formé par des voix et des percussions), les deux étudiants décident de se consacrer à la musique et commencent à composer.

    Un premier album voit le jour : Small Talk 125th & Lennox, parfaite représentation du spoken word à l’état brut (le spoken word est une façon particulière d’oraliser un texte qu’il soir poétique ou autre. Il comprend souvent une collaboration avec d’autres formes d’art comme la musique ou la danse).

    La complicité qui s’installe entre les deux étudiants trouve sa vitesse de croisière dès le deuxième album, Pieces of Man (1971), sur lequel on retrouve les très engagés « The Revolution will not be televised ». et « Home is where the hatred is ». Cet album, aux accents politiques, est considéré par beaucoup comme l’un de ses meilleurs.

    La collaboration entre Scott-Heron et Jackson durera dix ans et se terminera en 1980. Elle produira quelques succès comme « The Bottle », « Johannesburg », « Angel dust » ou encore « We almost lost Detroit ». Même si Gil Scott-Heron multiplie les albums solos, il est écarté de sa maison de disques en 1985. Il arrête d’enregistrer mais continue les concerts en Europe et aux États-Unis.

    C’est en 1994 que Gil Scott-Heron publie un nouvel album : Spirits. Considéré comme le « parrain du rap », et même qualifié de fondateur du rap politique, il lance, dans « Message to the Messengers », un appel envers les nouveaux rappeurs afin qu’ils recherchent le changement au lieu de perpétuer la situation sociale et qu’ils produisent des chansons plus artistiques.

    En 2001, il est emprisonné une première fois pour consommation de drogues et/ou violences domestiques. Il le sera à nouveau en 2006, après avoir quitté un centre de désintoxication, rompant ainsi une décision de justice. Libéré en 2007, il retrouve immédiatement la scène. Il publie enfin un dernier enregistrement en 2010, I’m new here; un album minimaliste entre électro et folk bercé par une voix sensible, sur lequel on découvre les titres « I’m new here » et « Me and the devil ».

    Tombé malade du fait de sa séropositivité, Gil Scott-Heron s’éteint le 27 mai 2011, à l’âge de 62 ans, à l’hôpital pour pauvre de St. Luke à New York.


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  • Le vautour

    Gil Scott-Heron, alors qu’il fréquente une école secondaire publique située dans le Bronx, est repéré par le chef du département de littérature grâce à l’un de ses écrits. Le jeune étudiant obtient alors une bourse d’études et rejoint les rangs de la Fieldston School, une école indépendante à la grande réputation. Il devient ainsi un des cinq étudiants noirs à fréquenter la prestigieuse école. Très vite confronté à l’aliénation sociale, il constate un important fossé socioéconomique.

    Après avoir terminé ses études secondaires, Scott-Heron fréquente l'Université de Lincoln en Pennsylvanie afin de suivre les traces de Langston Hughes, un poète, nouvelliste, dramaturge et éditorialiste américain du 20e siècle dont la renommée est due en grande partie à son implication dans le mouvement culturel communément appelé Renaissance de Harlem (mouvement de renouveau de la culture afro-américaine) qui a secoué Harlem dans les années 1920. Ce sera l’influence littéraire la plus importante dans la vie de Scott-Heron. Après environ avoir passé deux ans sur le campus universitaire, Scott-Heron décide de mettre à profit ses capacités d'observations pour écrire un roman qui reflète la pluralité de l'expérience noire. Fortement influencé par le Black Arts Movement ou BAM (mouvement culturel afro-américain fondé dans les années 1960 qui a eu une influence majeure sur l’esthétique des artistes afro-américains de l’époque), il achève en avril 1969 son manuscrit intitulé « The Vulture » (Le Vautour). Le Vautour est une description brutale du quotidien des

    Dans la foulée, l’album Small Talk 125th & Lennox, un recueil de poèmes parlés, rythmés de percussions voit le jour, dont le titre phare est "The Vulture", inspiré de son roman. L’album comprend également la chanson Whitey on the moon. Dans cette pièce de Gil Scott-Heron sur le premier atterrissage sur la lune, le poète exprime son mécontentement de voir ses impôts consacrés à amener le " blanc '' sur la lune tandis que lui, et tous les Noirs américains, sont prisonniers de la pauvreté en raison des politiques gouvernementales racistes. On y retrouve une version excellente de "The Revolution Will Not Be Televised".


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  • Mon, hôte s'appelait Mal Waldron

    Mal Waldron naît à New York le 16 août 1925 d’immigrants antillais. Intéressé très jeune par le jazz, il suit des cours de piano classique dès l’âge de 7 ans. En 1943, appelé par l'armée et basé à West Point, à New York ; il découvre les grands noms du jazz en fréquentant les clubs de la 52e rue. Après avoir passé deux ans dans l’armée, il entre au Queens College et obtient une licence en lettres.

    Au début des années 50, Mal Waldron travaille avec des groupes de rhythm and blues. Dans le cadre de l’atelier des compositeurs de jazz, il joue ensuite avec Charlie Mingus de 1954 à 1956. Il fonde alors son propre groupe et accompagne Billie Holiday de 1957 à sa mort en 1959. Waldron participe à de nombreuses sessions d’enregistrement pour Prestige Records (1956-1958) en tant qu’accompagnateur, arrangeur ou compositeur ; il fréquente régulièrement les saxophonistes et notamment John Coltrane, pour lequel il compose Soul Eyes. Mal Waldron rejoint, en 1961, le quintette d’Eric Dolphy (saxophoniste) et Booker Little (trompettiste), une combinaison prometteuse qui s’interrompra brutalement avec le décès, à l’âge de 23 ans, de Little. En plus de ses compositions jazz, Waldron écrit des partitions pour le théâtre dans les années 1950, ainsi que des musiques de film (The cool world, Trois chambres à Manhattan) la décennie suivante.

    En 1963, à la suite d'un accident cérébral, dû à la fatigue et à une overdose d'héroïne, il doit réapprendre à jouer, notamment en écoutant et en retravaillant ses propres enregistrements. Waldron passe désormais beaucoup de temps en Europe: Paris, Rome, Bologne et Cologne, avant de s'installer à Munich en 1967. Les raisons invoquées par Waldron pour s'installer en Europe étaient son dégoût de la «concurrence acharnée et féroce, juste pour obtenir un emploi» et le fait que les musiciens noirs étaient moins payés que leurs homologues blancs aux États-Unis. Waldron retrouve le chemin des studios et enregistre en 1969 l’album Free at last. A la fin des années 1960, le pianiste intègre le groupe jazz-rock Embryo.

    Mal Waldron devient, au début des années 1970, très populaire au Japon. À partir de 1975, il effectue de nombreuses tournées aux États-Unis, soit en piano solo soit en quatuor. Pendant la décennie suivante, Waldron se produit et enregistre de nombreux albums Europe et au Japon.

    Waldron déménage de Munich à Bruxelles au début des années 1990. Le pianiste réduit ses voyages aux Etats-Unis, rebuté par le fait de ne plus être autorisé à fumer dans de nombreux clubs de jazz. A la même période, Waldron enregistre plusieurs albums avec la chanteuse Jeanne Lee. Gros fumeur, on diagnostique à Waldron un cancer en 2002. Il continuera à se produite jusqu'à sa mort le 2 décembre de cette même année dans un hôpital bruxellois.


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  • Intermède

    Bill Evans naît en 1929 dans un environnement propice à la musique : ses parents son mélomanes et ils poussent leur fils à faire du piano. Adolescent, Bill s’intéresse très vite au jazz, particulièrement à Bud Powell ou Nat King Cole. Démobilisé en 1954 après trois années passées au sein de l’armée, il joue et enregistre dans des orchestres mineurs new-yorkais.

    En 1956, il enregistre son premier disque sous son nom. Son identité harmonique fait mouche et il commence à être sollicité par des grands du jazz comme Helen Merrill ou Charlie Mingus pour des sessions ou des concerts. En 1958, il joue dans le sextet régulier de Miles Davis qui fait appel à lui pour l’album Kind of blue. Il poursuivra cette carrière de « sideman » jusqu’en 1963. (Un sideman est un musicien professionnel dont les services sont requis pour enregistrer avec un groupe de musique dont il n'est pas membre permanent. Les sidemen sont généralement capables de s'adapter à différents genres musicaux selon la commande).

    En 1959, Bill Evans forme un trio régulier avec le contrebassiste Scott LaFaro et le batteur Paul Motian. L’originalité de cet ensemble : l’interplay. Au lieu de respecter la hiérarchie habituelle du piano accompagné par la basse et la batterie, les trois musiciens se placent sur le même plan et s’expriment au travers d’une improvisation constante.

    Au Village Vanguard, le trio enregistre en 1961 les mythiques Waltz for Debby et Sunday at the Village Vanguard. Quelques jours plus tard, Scott LaFaro se tue dans un accident de la route, événement qui affectera beaucoup Bill Evans.

    Plusieurs contrebassistes et batteurs vont alors se succéder avant que Bill Evans ne reforme enfin un second trio régulier en 1969. Le trio Evans/Gomez/Morell, effectif jusqu’en 1975, signe entre autres le fameux album The Bill Evans trio (1971).

    En 1979, Bill Evans forme son troisième et ultime trio régulier avec Joe Labarbera à la batterie et Marc Johnson à la contrebasse. Cette formation, qui renoue avec l’interplay, ne laissera que des enregistrements « live ».

    Ce dernier groupe sera le chant du cygne du pianiste. Le 15 septembre 1980, usé par une hépatite, conséquence funeste de son addiction à la drogue, Bill Evans s’éteint à l’âge de 51 ans.


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  • Oscar

    Oscar Peterson naît à Montréal le 15 août 1925. Il grandit dans la Petite-Bourgogne, un quartier montréalais où vit la plus forte concentration de Noirs. Très vite bercé par la culture jazz, Oscar Peterson commence à apprendre la trompette avec son père à l’âge de cinq ans. Victime de la tuberculose, il passe un an à l’hôpital avant désormais de se consacrer au piano.

    Sa sœur Daisy lui apprend le piano classique. Dès le début, il travaille plusieurs heures par jour, ce qui lui permet développer son incroyable virtuosité. A neuf ans, sa technique impressionne les musiciens professionnels. Surnommé « the Brown bomber of the boogie-woogie », il répète six heures par jour. Il gardera d’ailleurs cette rigueur dans le travail toute sa vie. En 1939, à l'âge de quatorze ans, Oscar Peterson gagne un prix national et quitte l'école pour devenir musicien professionnel.

    Il rejoint le Johnny Holmes Orchestra en 1942 et occupe le poste de soliste jusqu'en 1947. Pendant plusieurs années, il joue régulièrement dans plusieurs cabarets de Montréal. Oscar Peterson est également très diffusé à la radio montréalaise dans les années 1940. Il gagne rapidement une réputation de pianiste techniquement brillant et de pianiste de jazz mélodieusement inventif. Il apparaît pour la première fois au Carnegie Hall le 17 septembre 1949, repéré et engagé Norman Granz, impresario et producteur de jazz américain.

    Cette rencontre constitue un des grands tournants de sa carrière : il rejoint l’écurie Verve Records, ce qui lui va permettre de jouer avec les artistes de jazz les plus importants du moment et d’enregistrer une impressionnante discographie. Ainsi, il collabore avec Lester Young, Louis Armstrong, Ray Brown ou Milt Jackson et accompagne Ella Fitzgerald, Billie Holiday ou Clark Terry. Au cours de sa carrière, Oscar Peterson reçoit sept Grammy Awards, est intronisé au Temple canadien de la renommée en musique (1978), est fait Chevalier de l’Ordre national du Québec (1991). Il reçoit en 1997 un Grammy Award pour l’ensemble de son œuvre et son inscription à l’International Jazz Hall of Fame.

    En 1993, Oscar Peterson est victime d’une grave attaque cérébrale alors qu’il joue au Blue Note. Son bras et sa main gauche sont très affaiblis, ce qui le rend inactif pendant deux ans. Il surmonte cette infirmité et poursuit ses tournées tout en continuant à enregistrer et à composer. En 2003 i se produit au festival de jazz à Marciac où il provoque une intense émotion chez les 5 000 personnes présentes sous le grand chapiteau : il avoue qu'il ne peut presque plus jouer de sa main gauche (exceptionnelle durant toute sa carrière), En larmes lui-même, il exécute un morceau de toute beauté dédié à sa femme.

    Il meurt chez lui, dans la banlieue de Toronto, le 23 décembre 2007, des suites d'insuffisance rénale.


    Disponibilité de l'ouvrage
  • Fats Waller
  • Le roi invisible
  • Courir après le diable
  • Bird
  • Black
  • Love in vain
  • Une chouette saison
  • Chris Constantini
  • Be-bop à Lola
  • Lomax, collecteurs de folk songs
  • Sur la route du Blues
  • Une nuit en Tunisie
  • Le jeune chanteur de jazz
  • Jazz lieutenant
  • Wally jazz
  • La Divine Chanson
  • Le vautour
  • Mon, hôte s'appelait Mal Waldron
  • Intermède
  • Oscar

Billie Holiday

Billie H.
Vivre cent jours en un
Lady Day
  • Billie H.
  • Vivre cent jours en un
  • Lady Day
  • Billie H.

    « God Bless the Child », chanson écrite en une nuit par Billie Holiday et Arthur Herzog, Jr. en 1939, sera enregistrée le 9 mai 1941 par la chanteuse accompagnée par l’orchestre de Eddie Heywood.

    Dans son autobiographie « Lady Sings the Blues », Holiday mentionne qu’une dispute avec sa mère sur l'argent a inspiré la chanson. Outrée par ce que sa maman n’a pas voulu lui prêter de l’argent, alors qu’elle-même était soucieuse du bien être de sa mère et du développement de son restaurant, Bille claque la porte en criant « Que Dieu bénisse l’enfant qui se débrouille »

    Elle ressassera cette dispute pendant quelques semaines et finira par écrire la chanson.

    Que Dieu bénisse l’enfant (God bless the child)

    Ceux qui ont, auront, Ceux qui n'ont rien, perdront Ainsi dit la Bible et c'est toujours vrai. Maman peut avoir, Papa peut avoir Mais que Dieu bénisse l'enfant qui se débrouille, Qui se débrouille

    Oui, le fort se fortifie, Alors que le faible se flétrit. Les gens aux poches vides, jamais ne sont parvenus à rien. Maman peut avoir, Papa peut avoir. Mais que Dieu bénisse l'enfant qui se débrouille, Qui se débrouille

    Avec l'argent tu as beaucoup d'amis. Qui se bousculent à ta porte. Quand il n'y en a plus, les dépenses sont terminées. Et les amis ne reviennent plus. Les amis riches te donneront. Une croûte de pain ou quelque chose. Tu peux te servir. Mais n'en prends pas trop. Maman peut avoir, Papa peut avoir Mais que Dieu bénisse l'enfant qui se débrouille, Qui se débrouille


    Disponibilité de l'ouvrage
  • Vivre cent jours en un

    Le Mars club, club de jazz parisien des années 50 et 60 à Paris, était situé au 6, rue Robert-Estienne, une voie en impasse du quartier des Champs-Elysées donnant sur la rue Marbeuf. Fondé en 1953 par Ben Benjamin, New-Yorkais d’origine et fondateur du futur club de jazz le Blue Note, le Mars Club est géré de 1958 à 1959 par un couple de jeunes américains, Barbara et Barney Butler.

    La scène de ce club de jazz accueille des musiciens et chanteurs de jazz réputés, souvent des noirs-américains. Ceux-ci apprécient notamment en venant en France de ne pas avoir à subir la ségrégation alors encore en vigueur aux Etats-Unis. On y rencontre régulièrement Aaron Bridgers (pianiste résident), Elek Bacsik (guitariste et violoniste résident), Nancy Holloway (chanteuse), ou encore Art Simmons (pianiste résident). Et il n’est pas rare d’y croiser Juliette Gréco, Serge Gainsbourg, ou encore François Sagan. Lors de son dernier séjour en France, Billie Holiday s’y produira, accompagnée sur scène par Mal Waldron au piano et Michel Gaudry à la contrebasse.


    Disponibilité de l'ouvrage
  • Lady Day

    Bille Holiday, de son vrai nom Eleanora Fagan, voit le jour le 7 avril 1915 à Philadelphie. Elle est encore enfant quand sa mère part chercher du travail à New York et la confie à des parents. Pour payer son couvert, Billie fait le ménage et des courses pour les pensionnaires d’une « maison » de la ville de Baltimore ; elle y sera victime d’un viol. Quand sa mère la fait venir à New York en 1928, Billie se prostitue et, arrêtée sur le champ, passe quatre mois en prison à Welfare Island. A sa libération, complètement démunie, elle commence à chanter dans des cabarets de Harlem. Découverte par John Hammond, elle chante et enregistre avec Benny Goodman et son orchestre en 1933. Elle travaille ensuite avec Teddy Wilson (1935), Fletcher Henderson (1936), Count Basie (1937-38), Artie Shaw et bien d’autres, avant de s’installer à son compte. Elle enregistre alors Strange Fruit, un véritable hit en cette année 1939 et connaît un certain succès avec Lover Man et God Bless the Child (dont elle a écrit les paroles).

    Gloomy Sunday, autre succès en 1941, est interdit à la radio, après avoir entraîné, dit-on, plusieurs suicides. C’est l’époque où elle sombre dans la drogue et l’alcoolisme. En octobre 1946, elle qui rêve de faire du cinéma, enregistre avec Louis Armstrong la musique du film « New Orleans », où elle apparait dans un rôle de soubrette.

    Le succès n’empêche pas sa vie privée d’être un véritable drame. Désespérée, elle boit, se drogue et collectionne les échecs sentimentaux. Elle y perd sa santé et, peu à peu, sa voix. En 1947, elle est arrêtée à Philadelphie pour infraction à la loi sur les stupéfiants et passe quelques mois en maison spécialisée. A sa libération en 1948, elle reprend le travail et enchaîne des tournées dans tous les Etats-Unis et également en Europe.

    Sa santé s’effondre et en mai 1959, elle fait sa dernière apparition au Phoenix Theater de New York (les clubs new-yorkais lui étant interdits à cause de ses condamnations). Le 31 mai Bille Holiday est transportée à l’hôpital – elle y sera d’ailleurs inculpée, une dernière fois, sur son lit de mort, pour détention de stupéfiants. Elle meurt dix semaines plus tard.



  • Billie H.
  • Vivre cent jours en un
  • Lady Day

Chet Baker

Au bord des lèvres
Un été avec Chet
  • Au bord des lèvres
  • Un été avec Chet
  • Au bord des lèvres

    Le 14 avril 1937 était créé à Broadway, « Babes in arms », un spectacle dû à deux jeunes auteurs, Rodgers et Hart, responsables déjà de nombreux airs à succès. Avec ce nouveau « musical show », ils signent une partition étonnamment riche comportant, entre autre Where or When ; The lady is a tramp et My funny Valentine. Ce dernier titre dû attendre 1945 pour figurer au Hit parade. Lorsque la comédie fut adaptée au cinéma en 1939, My funny Valentine fut purement et simplement retiré de la partition.

    Fredonnée le 14 février à l’occasion de la St Valentin, My funny Valentine n’a donc pas connu une grande audience par le disque et la radio, bien qu’adoptée par de nombreux chanteurs de clubs et de boîtes de nuit. L’enregistrement en 1952 par le quartet de Gerry Mulligan, sans piano mais avec Chet Baker, donnera à ce « show tune » une nouvelle dimension. Le trompettiste en fera d’ailleurs son morceau fétiche et l’enregistrera à de multiples reprises.


    Disponibilité de l'ouvrage
  • Un été avec Chet

    Fin des années 50, Chet Baker sombre dans le tourbillon hallucinant de la drogue. Ces démêlés avec la police et la justice ne cessent de s’aggraver ; ils le conduisent d’hôpitaux de désintoxication en prison. Toujours inquiété par des contrôles inopinés, Chet Baker vit dans une liberté très surveillée. En 1959, il est arrêté à Harlem et écope d’un séjour à Rikers Island (prison insulaire de New York). C’est un responsable de la compagnie Riverside qui le fait libérer sous caution. L’état physique de Chet se dégrade sensiblement, la gueule d’ange ne parvient pas à sortir de l’enfer de l’héroïne. Il décide donc de se faire quelque peu oublier en partant tenter sa chance en Europe.

    Il réapparaît en Italie, où il fonde un club à Milan. Pendant ce long séjour italien, il devient une star. En 1960, il tente de désintoxiquer définitivement mais ses efforts restent vains. Il continue ses petits trafics pour obtenir de la drogue. Un médecin admirateur lui fournit alors des médicaments de substitution qui lui permettent de calmer son addiction. Retrouvé inanimé dans les toilettes d’une station service, une seringue fixée au bras, Chet Baker est arrêté par la brigade des stupéfiants de Lucques et condamné à 18 mois de prison. Il en sort en décembre 1961 après avoir purgé quinze mois.

    Les voisins de la prison de Lucca, en Toscane, se souviennent d’un trompettiste qui, en fin d’après-midi, collait le pavillon de sa trompette aux barreaux et jouait I fall in love too easily au soleil couchant.


    Disponibilité de l'ouvrage
  • Au bord des lèvres
  • Un été avec Chet

Django Reinhardt

Folles de Django
Je te verrai dans mes rêves
  • Folles de Django
  • Je te verrai dans mes rêves
  • Folles de Django

    Tsigane de langue française, Django Reinhardt, naît dans la roulotte familiale le 23 janvier 1910 à Liberchies en Belgique. A douze ans, il joue de la guitare et du banjo dans les bals parisiens avec les accordéonistes Guerino, Jean Vaissade et Maurice Alexander. En 1928, il réchappe de peu à l’incendie de sa roulotte. Gravement brûlée, sa main gauche est mutilée. Il s’acharne à la rééduquer. Trois ans plus, après un séjour sur la Côte d’Azur, Django rentre à Paris et fréquente les premières boîtes de jazz. En 1934, au hasard d’une rencontre avec Stéphane Grappelli, il crée le quintette à cordes (un violon, trois guitares et une basse) patronné par le Hot Club de France.

    Les premiers enregistrements du quintette révèlent, en France et en Europe, le génie de Django, considéré dès lors comme l’un des plus grands guitaristes du monde. En 1939, Grappelli ayant choisi de rester à Londres à la déclaration de la guerre, Django reforme son quintette. Cette formation bénéficie de la vogue du Swing qui s’épanouit dans le nuit de l’Occupation. Nuages (décembre 1940) est un « tube ».

    La déception sera rude après la Libération de ne pas être reconnu comme le plus grand aux États-Unis, où il joue avec Duke Ellington, ni de réussir à reconstituer le quintette à cordes avec Grappelli. Django Reinhardt s’adapte difficilement à la guitare électrique, mais il est encore capable d’étonner, notamment au Club Saint-Germain en 1950 aux côtés de jeunes boppers. Une congestion cérébrale l’emporte le 16 mai 1953.


    Disponibilité de l'ouvrage
  • Je te verrai dans mes rêves

    En 1999, Woody Allen réalise Accords et désaccords (Sweet and Lowdown), fausse biographie, vraie mystification avec témoins convaincants et anecdotes vécues. Il raconte quelques épisodes de la vie d’Emmet Ray (interprété par Sean Penn), vrai faux guitarise de jazz. Présenté comme un musicien surdoué, le plus talentueux de sa génération, il ne craint rien ni personne sauf son idole… Hanté par Django Reinhardt, il s’évanouit au propre comme au figuré quand le manouche est dans les parages ou qu’il doit l’affronter à la guitare…

    De nombreuses personnes ont cru à l’existence réelle du musicien et ont voulu se procurer ses albums, alors que le guitariste du film est en fait Howard Alden.


    Disponibilité de l'ouvrage
  • Folles de Django
  • Je te verrai dans mes rêves

James Brown

Mets le feu et tire-toi
Black and proud
  • Mets le feu et tire-toi
  • Black and proud
  • Mets le feu et tire-toi

    James Brown naît en Caroline du Sud le 3 mai 1933 et grandit, dans une grande pauvreté, à Augusta, en Georgie, dans un Sud américain où la ségrégation raciale fait rage.

    Arrêté pour vol de voitures, il est libéré après trois ans d’emprisonnement pour bonne conduite et forme un quatuor de gospels, James Brown and The Famous Flames, qui attire l’attention du chanteur de rythym and blues et de rock and roll Little Richard.

    Grâce à son intervention, le groupe enregistre un premier disque, Please, please, please. Il va se vendre rapidement à trois millions d’exemplaires et lancer la carrière de James Brown. Le chanteur franchit ensuite une étape considérable avec notamment un album enregistré en public en 1963, Live at the Apollo.

    C’est en 1965 qu’il enregistre les fameux Papa’s got a brand new bag et I got you (I feel good). Son style funky commence à influencer profondément les musiciens de son époque.

    Durant ces années 1960, il acquiert le surnom de « Soul brother number one ». A cette époque, ces succès discographiques sont souvent associés à l’émergence de la « révolution noire » et aux luttes pour les droits civiques, notamment les chansons « Say it loud, I’m black and I’m proud », qui deviendra l’hymne du Black Power, « Dont’be drop out » et « I don’t want nobody to give me nothin’ ». Les politiques font appel à lui pour ramener l’ordre dans les ghettos noirs frappés par les émeutes suite à l’assassinat de Martin Luther King.

    Dans les années 70, les chansons de James Brown, surnommé à présent «Godfathe of Soul », vont contribuer à la vogue de certaines danses et figurer dans les bandes sonores de plusieurs films. Mais les difficultés continuent à marquer la vie de James Brown, notamment la mort tragique de sa fils et de sa troisième femme ; ainsi que des inculpations pour usage de drogues. James Brown meurt à Atlanta le 25 décembre 2006.


    Disponibilité de l'ouvrage
  • Black and proud

    De retour du Vietnam où la guerre s’enlise, et quelques mois seulement après l’assassinat de Martin Luther King, James Brown décide de sortir la chanson « America is my home ». Cet hymne à l’Amérique et au rêve américain provoque de vives réactions dans la communauté noire et chez les pacifistes qui ne comprennent pas le sens de ces paroles qui vantent l’impérialisme américain.

    Après l’incompréhension de son public devant cette chanson et conscient qu’après l’assassinat de Luther King, il fallait choisir son camp, James adopte une coupe Afro et décide de frapper très fort en écrivant « Say it loud… I’m black & I’m proud ». L’artiste voulait que la phrase « Im’ black and I’m proud » soit chantée par des voix d’enfants. Ironiquement, ce sont en majorité des Asiatiques et des Blancs du quartier de Watts qui font les chœurs et hurlent les paroles. A sa sortie, la chanson devient l’hymne de toute une jeunesse qui peut enfin se sentier fière de ce qu’elle est. Cette chanson va lui redonner toute la crédibilité qu’il avait perdue auprès de la communauté noire

    Je dis que nous n’arrêterons pas de bouger
    Tant que n’aurons pas
    Ce que nous méritons
    Maintenant nous exigeons la possibilité de faire
    Des choses par nous-mêmes
    Nous sommes las de nous cogner
    La tête contre les murs
    Et de travailler pour les autres
    Nous sommes des personnes,
    Nous sommes exactement
    Comme les oiseaux et les abeilles
    Nous préférons mourir debout
    Que vivre à genoux
    Dis-le fort : je suis noir et j’en suis fier

    La chanson est reprise comme hymne officiel des Black Panthers et cela ne va pas être sans conséquence pour James Brown, car même s’il ne partage pas les opinions politiques des Black Panthers, il incarne une fierté, une émancipation et une vision bien réelle du Black Power.


    Disponibilité de l'ouvrage
  • Mets le feu et tire-toi
  • Black and proud

John Coltrane

Blue train
A Love Supreme
  • Blue train
  • A Love Supreme
  • Blue train

    Le 15 septembre 1957, John Coltrane rentre en studio pour graver Blue Train. Bien qu’il soit encore sous contrat avec Prestige, l’enregistrement se tient pour la fameuse compagnie Blue Note. Considéré comme son premier vértibale album solo entouré de musiciens choisis par lui-même, ce sera le seul enregistrement en tant que leader pour la maison disque.

    Premier chef-d’œuvre du saxophoniste, sommet de sa première période, Blue Train reste un des albums les plus populaires, fondateur de la mystique Coltrane. Toutes les compositions, écrites par Coltrane, à l'exception de « I'm Old Fashioned » (un standard écrit par Jerome Kern et Johnny Mercer) restent encore fidèle au style hard bop. Pourtant le saxophoniste imprime déjà sa sonorité et son jeu décalé et novateur. Le blues, le swing et le funk sont omniprésents.

    Disponiblité de l'ouvrage

  • A Love Supreme

    Enregistré en 1964, « A love Supreme » est considéré comme un album majeur du jazz, un des plus grands chefs-d’œuvre de Coltrane, l’un des plus connus et des plus accessibles. Il marque les débuts de la période spirituelle, voire mystique, du saxophoniste : l’atmosphère est méditative et ses improvisations ne suivent aucune règle harmonique ou mélodique. Elles ne sont pas non plus limitées dans le temps. Coltrane ne prépara pour cet album que quelques thèmes succincts, qu’il expliquait à ses musiciens juste avant le début des enregistrements.

    Composé en quatre temps, comme quatre étapes de l’être vers sa rédemption, cet enregistrement représente un premier aboutissement dans l’œuvre du jazzman. Accompagné par son quartet historique, Coltrane accouche d'une œuvre à la fois visionnaire et accessible, d'une intensité poignante et d'une profonde sensibilité.

    A Love Supreme

    Personnel : John Coltrane (sax tenor), McCoy Tyner (piano), Jimmy Garrison (bass), Elvin Jones (drums)

    1. Acknowledgement / 2. Resolution / 3. Pursuance / 4. Psalm


    Disponibilité de l'ouvrage
  • Blue train
  • A Love Supreme

Nina Simone

En attendant Bojangles
Nina
Nina Simone : Roman
  • En attendant Bojangles
  • Nina
  • Nina Simone : Roman
  • En attendant Bojangles

    Écrite par le musicien country Jerry Jeff Walker, la chanson Mr Bojangles date de 1968. Reprise de nombreuses fois par divers artistes, Nina Simone en offrira une version particulièrement sensible et touchante.

    Walker raconte que sa chanson trouve son inspiration après une rencontre, dans une prison de La Nouvelle-Orléans, avec un artiste de rue. Emprisonné pour ivresse sur la voie publique, le musicien lie connaissance avec un vagabond qui se fait appeler « Mr Bojangles », dans le but de dissimuler sa véritable identité à la police. Réunis dans la même cellule, les deux hommes discutent des choses de la vie. L’ambiance s’alourdit lorsque le sans-abri s’épanche sur la mort de son chien.

    Pour alléger l’atmosphère, un des reclus d’une autre cellule demande quelque chose de plus drôle et Mr Bojangles de démontrer son talent de danseur de claquettes. Une chanson était née….


    Disponibilité de l'ouvrage
  • Nina

    Eunice Kathleen Waymon joue du piano dès l’âge de trois ans. Elle montre très tôt de grandes dispositions pour le chant et le piano qu’elle pratique à l’église locale.

    Encouragée par la patronne de sa mère, la jeune fille, grâce à des fonds récoltés, va suivre des cours de piano chez Miss Mazzy, qui deviendra pour elle une seconde mère. Pendant six ans, tous les samedis matin, elle se rend chez sa professeure et découvre les œuvres de Jean-Sébastien Bach.

    Au printemps 1943, Eunyce a dix ans. Elle est invitée à donner un récital à l’hôtel de ville de Tryon (Caroline du Nord) en présence de tous les hauts dignitaires. Pour Miss Mazzy, organisatrice de l’événement, il s’agit d’une démonstration de force : monter à tous les bienfaiteurs d’une part les progrès réalisés par son élève et d’autres que la fillette, une Noire ( !), est bel et bien sur les rails d’une carrière de concertiste classique.

    Vêtue d’une robe de mousseline blanche, l’enfant entre dans le salon de réception et se dirige vers le piano. Ses parents prennent place au premier rang.

    Le récital va commencer, le public attend. Eunyce commencera avec Les Toccatas, puis enchaînera avec L’art de la fugue. C’est alors que la jeune soliste devine un mouvement dans le public : un couple de Blancs, arrivés tardivement, demande à ses parents de céder leurs sièges. Eunyce se lève de son tabouret, proteste et décrète qu’elle ne jouera pas si ses parents ne restent pas assis à leur place.

    C’est pour Eunyce la première confrontation avec le racisme ordinaire, et son premier refus de la violence qu’il draine. Paradoxalement, les premiers applaudissements que le prodige reçoit sont blancs.

    Cet incident contribuera plus tard à l’implication de Nina Simone dans le mouvement des droits civiques aux États-Unis.


  • Nina Simone : Roman

    Eunice Kathleen Waymon naît en Caroline du Nord en 1933. Encouragée par ses parents, elle entreprend très tôt une formation musicale classique. Pour payer ses études à la Juilliard School de New York, elle donne des cours de piano. C’est sous l’influence d’une de ses élèves très tournée vers le jazz qu’elle se fait embaucher en 1954 comme pianiste dans un club d’Atlantic City et prend le nom de Nina Simone.

    Nina devient vite une des favorites des clubs de jazz de Greenwich Village, où elle fréquente la plupart des musiciens du courant folk contestataire. En 1958, elle enregistre son premier disque, I love you, Porgy. Elle connaît d’emblée un important succès qui lui permet de se produire sur les scènes les plus prestigieuses et dans les festivals les plus réputés. Durant les années 1960, l’engagement politique de Nina Simone devient de plus en plus marqué : elle passe du Mouvement pour les droits civiques de Martin Luther King aux groupes radicaux noirs américains. Elle compose alors, sur des arrangements tirant vers la soul alors à la mode, plusieurs chansons très fortes (Mississippi Goddam ; Old Jim Crow) ; l’un d’entre elles, To be Young, Gifted and Black, deviendra un moment le symbole et le slogan de la société noire américaine. Parallèlement, Nina embrasse aussi de la même façon entière la cause féministe (avec sa composition Four women).

    Riche et célèbre, considérée aux États-Unis comme un talent majeur, Nina Simone va cependant dilapider ce capital au début des années 1970 par divers excès. D’innombrables difficultés, personnelles autant qu’avec le fisc, l’amènent à quitter l’Amérique. Après quelques années passées en Europe, où sa réputation demeure intacte, de retour aux Etats-Unis, elle obtient un dernier succès avec My baby just cares for me. Mais c’est en France, où public et critique sont les plus favorables à son talent, qu’elle vient s’installer définitivement en 1991. Elle y poursuit une vie chaotique marquée par de nombreux démêlés avec la justice. La «prêtresse de la soul » décède en 2003 à Carry-le-Rouet, dans les Bouches-du-Rhône, saluée jusque dans ses excentricités comme une des grandes divas de la musique noire américaine.


    Disponibilité de l'ouvrage
  • En attendant Bojangles
  • Nina
  • Nina Simone : Roman

Thelonious Monk

Thelonious
Monk !
  • Thelonious
  • Monk !
  • Thelonious

    Mélomane et mécène britannique appréciant avec enthousiasme le jazz be-bop, Pannonica de Koenigswater, née Rothschild, s’installe, après son divorce, au Stanhope sur la 5e Avenue à New York en 1951. Elle n’a pas encore rencontré celui qui deviendra son meilleur ami : Thelonious Monk. A cette époque, de lui, elle ne connaît que « Round Midnight », un morceau écouté une vingtaine de fois d’affilée en compagnie du pianiste Teddy Wilson.

    Grâce à son amie Mary Lou Williams, elle rencontre le grand prêtre du be-bop à la salle Pleyel en juin 1954 lors de la 3e édition du Salon de Jazz. Pannonica est éblouie par l’audace et le génie de sa musique. Leur relation se poursuit aux États-Unis. Il n’est pas rare de croiser Monk dans les couloirs du luxueux hôtel en train de faire le clown, coiffé d’un feutre de chasse anglais, avec une canne blanche à la main. La nature exacte de leur relation : une amitié forte, rien de plus. Monk restera fidèle à sa femme Nellie.

    En 1956, Monk enregistre l’album « Brilliant corners ». Il s’est associé aux saxophonistes Sonny Rollins et Ernie Henry, au contrebassiste Oscar Pettiford et au batteur Max Roach. L'album, constitué de cinq titres, proposent trois compositions de Monk et nécessite trois sessions d'enregistrement. Lors de la première session deux morceaux sont enregistrés, Ba-Lue Bolivar Ba-Lues-Are, un blues ; le second une ballade nommée Pannonica. Les deux titres sont écrits en l'honneur de la mécène admiratrice de son œuvre.

    La fortune et les relations de la baronne Pannonica tirent souvent les musiciens de jazz d’un mauvais pas. Ainsi, en 1957, grâce à l’aide de Pannonica, Monk récupère sa carte de musicien l’autorisant à jouer dans les clubs de New York, ce qui va lui permettre d’effectuer un long, fructueux et triomphal engagement au Five Spot de New-York aux côtés d’un jeune saxophoniste montant, John Coltrane, puis de Johnny Griffin et de trouver enfin, son public. Le succès est au rendez-vous et Monk devient une star du jazz bebop.

    Au début des années 70, Monk ne se produit presque plus. La fatigue, la maladie et la lassitude finissent par prendre le dessus sur les capacités du pianiste dont la dernière apparition publique a lieu en juillet 1976 au festival de Newport. A partir de là il se retire complètement de la scène et vit ses dernières années en totale réclusion à Weehawken, New Jersey, dans la villa de sa fidèle amie Pannonica. Il subit une attaque cérébrale le 5 février 1982, reste dans le coma et s’éteint le 17 février 1982.


    Disponibilité de l'ouvrage
  • Monk !

    Né en Caroline du Nord en 1917, Thelonious Monk grandit à New York et s’initie très vite à la musique en tant qu’organiste ou pianiste en accompagnant sa mère à l’église évangéliste.

    Après un bref passage à la Julliard School, il s’oriente vers le quartet plus intime afin de mieux pouvoir expérimenter sa musique, ses compositions et son style.

    Dès 1941, il participe aux Jam sessions du club de Harlem, le Minton’s playhouse, où il rencontre et les musiciens les plus audacieux de l’époque (Charlie Parker, Dizzy Gillespie, Bud Powell) avec lesquels il improvise des nuits entières.

    Monk enregistre pour la première fois avec le quartet du saxophoniste Coleman Hawkins. Inspiré et encouragé par ce dernier, il enregistre sous son nom pour le label Blue note, ce qui finalement le valorise en tant que compositeur. Plusieurs morceaux écrits de la main de Monk deviennent vite des standards de jazz, tel que Blue Monk, Straight no chaser, Well you needn’t et surtout ‘Round midnight.

    Arrêté en 1951 pour possession de drogues, Thelonious Monk est interdit de jouer dans les clubs de New York. Il multiplie alors les compositions et les enregistrements ; il en profite pour affirmer un style de composition et d’interprétation très personnel, cultivant les contrastes, les dissonances, le silence et la simplicité. Perçu comme un mauvais pianiste par le public, il se voit également critiqué pour style pianistique à la fois percussif et répétitif.

    Monk devra attendre la fin des années 1950 pour commencer à être reconnu auprès des musiciens de jazz et des critiques. Le Thelonious Monk Quartet, dont fait à l’époque partie John Coltrane, récolte un énorme succès à New York. Baptisé (malgré lui) grand prêtre et prophète du « be bop », il décroche un contrat chez le prestigieux label Columbia Records et devient l’un des rares jazzmen à faire la couverture du Time Magazine.

    Il se retire du monde de la musique au début des années 1970 et passe ces dernières années à l’écart du monde jusqu’à sa mort en 1982.


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  • Thelonious
  • Monk !

Musique classique (Cliquez-ici pour la liste complète)

Tosca
Prince d'orchestre
Léonor de Récondo
Les joyaux du paradis
Une question d'harmonie
La contrebasse
Andante affettuoso
Le trille du diable
Lutte majeure
La soupe au poivre
Le violon d'Auschwitz
Glenn Gould : une vie à contretemps
Une Traviata
Une étrange histoire d'amour
Adrienne ne m'a pas écrit
La sonatine de Clementi
De chant et d'amour
Le mari de la harpiste
Norma
La Comédie de Terracina
Dans la geule du loup
Le requiem de Terezin
La leçon de chant
Les Partitions Absolues
Nocturne
Maestro !
La Sonate de Franck
L'ombre s'étend
Wanderer
  • Tosca
  • Prince d'orchestre
  • Léonor de Récondo
  • Les joyaux du paradis
  • Une question d'harmonie
  • La contrebasse
  • Andante affettuoso
  • Le trille du diable
  • Lutte majeure
  • La soupe au poivre
  • Le violon d'Auschwitz
  • Glenn Gould : une vie à contretemps
  • Une Traviata
  • Une étrange histoire d'amour
  • Adrienne ne m'a pas écrit
  • La sonatine de Clementi
  • De chant et d'amour
  • Le mari de la harpiste
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  • Dans la geule du loup
  • Le requiem de Terezin
  • La leçon de chant
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  • Maestro !
  • La Sonate de Franck
  • L'ombre s'étend
  • Wanderer
  • Tosca

    Tosca, opéra en trois actes composé par Giacomo Puccini et créé à Rome le 14 janvier 1900, demeure un chef-d’œuvre incontestable de l’art lyrique italien.

    A Rome, en 1800, le peintre Mario Cavaradossi, amant de la Tosca, célèbre cantatrice, est arrêté pour avoir caché un proscrit et condamné à mort. Scarpia, préfet de police, promet à la Tosca d’épargner Mario si elle se livre à lui. Elle feint d’accepter, mais poignarde Scarpia. Mario Cavaradossi est fusillé et, de désespoir, la Tosca se précipite dans le Tibre.

    S’inspirant du drame écrit par Victorien Sardou (1887), Puccini, tout en mêlant une double intrigue politique et amoureuse peu usuelle, propose une évolution dramatique magistrale, notamment par la violence des situations et par un lyrisme soumis à une écriture musicale fort audacieuse, en atteste la terrible scène de l’interrogatoire de Cavaradossi.

    Cet opéra, un des premiers du XXe siècle, considéré comme l’un des plus complets de l’histoire du théâtre lyrique, est une féroce accusation de la torture sous couvert de la raison d’état.


  • Prince d'orchestre

    Entre 1901 et 1904, Mahler compose ses Kindertotenlieder (« Chants pour des enfants morts »), cycle de cinq lieder pour voix et orchestre. Les poèmes sont extraits d’un vaste recueil de poèmes de Friedrich Rückert, inspirés par la mort de ses deux plus jeunes enfants.

    Les cinq lieder forment un tout indivisible, qui doit être exécuté sans interruption. Le cycle de Mahler baigne dans un sentiment de grande détresse et une atmosphère d'une douceur irréelle, inspirés à la fois par la douleur causée par la perte d'un ou plusieurs enfants et la consolation à l’idée que les disparus ont pu trouver la paix dans un autre monde. On ne saurait oublier que le compositeur, bien avant de composer ses lieder, perdit sept de ses frères et sœurs. Le sens des poèmes les destine à une voix d’homme (baryton) ; mais ils ont été parfois chantés par des femmes.

    Sa femme Alma avait du mal à comprendre qu’il pût composer ses Kindertotenlieder tandis que ses propres enfants s’ébattaient joyeusement dans le jardin. On a souvent vu là, dans l'âme de Mahler, un sentiment de prémonition. Sa fille Maria (Putzi) décèdera en 1907, deux ans après la création du cycle…


    Les cinq chants sont :
    1. Nun will die Sonn’ so hell aufgeh’n (Le soleil va maintenant se lever dans tout son éclat)
    2. Nun seh’ ich wohl, warum so dunkle Flammen (Je vois bien maintenant pourquoi de si sombres flammes jaillissent de vos yeux)
    3. Wenn dein Mütterlein tritt zu Tür herein (Quand ta maman apparaît sur le seuil)
    4. Oft denk’ ich, sie sind nur ausgegangen (Souvent je me dis qu’ils n’ont fait que sortir)
    5. In diesem Wetter, in diesem Braus (Par ce temps, avec cet orage, jamais je n’aurais envoyé les enfants dehors)

    Disponibilité de l'ouvrage
  • Léonor de Récondo

    Léonor de Récondo, née en 1976, débute le violon à l’âge de cinq ans. Son talent précoce est rapidement remarqué, et en 1994, à l’âge de dix-huit ans, elle obtient du gouvernement français la bourse Lavoisier qui lui permet de partir étudier au New England Conservatory of Music (Boston/U.S.A.). Elle devient, pendant ses études, le violon solo du N.E.C. Symphony Orchestra de Boston. Trois ans plus tard, elle reçoit l’Undergraduate Diploma et rentre en France. Elle fonde alors le quatuor à cordes Arezzo et se perfectionne auprès des plus grands maîtres du genre. Désireuse d’approfondir sa connaissance du répertoire du violon, elle décide de se spécialiser dans l’étude de la musique ancienne en étudiant au Conservatoire Royal de Bruxelles auprès de Sigiswald Kuijken. Lauréate du concours Van Wassenaer (2002), elle va travailler avec les plus prestigieux ensembles baroques (Les Talents Lyriques, Le Concert d’Astrée, Les Musiciens du Louvre, Le Concert Spirituel).

    De 2005 à 2009, elle fait partie des musiciens permanents des Folies Françoises, un ensemble avec lequel elle explore, entre autres, le répertoire du quatuor à cordes classique. Elle fonde aussi en 2005, avec Cyril Auvity (ténor), L’Yriade, un ensemble de musique de chambre baroque qui se spécialise dans le répertoire oublié des cantates.

    En février 2009, elle dirige l'opéra de Purcell Didon et Enée à l'Opéra national de Montpellier. Cette production fait l'objet d'une tournée. En avril 2010, et en collaboration avec la chanteuse Emily Loizeau, elle crée un spectacle mêlant musique baroque et musique actuelle. Léonor de Récondo a enregistré une quinzaine de disques et a participé à plusieurs DVD En octobre 2010, paraît son premier roman, « La Grâce du cyprès blanc ». Elle signe « Rêves oubliés » en début d’année 2012, et « Pietra viva » en 2013, qui connaîtra un énorme succès.

    En 2015, « Amours » obtient le Grand Prix RTL-Lire 2015 et le prix des Libraires 2015.



  • Les joyaux du paradis

    Né en 1654, Agostino Steffani commence probablement ses études musicales à Padoue, où il est enfant de chœur. Repéré par un noble bavarois, il s’installe à Munich où il se voit nommé organiste de la cour (1675). Il entreprend des études de théologie et est ordonné prêtre en 1680. Son activité devient alors double : musicale et diplomatique. Entre 1681 et 1696, il écrit une quinzaine d’opéras qui seront représentés à la Cour de Munich et à la Cour d’Hanovre.

    En 1703, à Düsseldorf, il devient président du Conseil du prince électeur du Palatinat, et, quelques années plus tard, évêque de Spiga. Il a alors pratiquement abandonné la composition et un certain nombre de ses œuvres circulent sous le nom d’un de ses copistes, Gregorio Piva. En 1709, Steffani devient vicaire apostolique en Allemagne du Nord et s’installe de nouveau à Hanovre. Ses fonctions ecclésiastiques sont particulièrement contraignantes mais il les assume fidèlement jusqu'à ce qu’il se retire à Padoue en 1722. Elu président de l’Academy of Vocal Music de Londres, cet honneur suscite chez lui un regain d’intérêt pour la composition, mais sa santé s’affaiblit bientôt. Le compositeur meurt en 1728, abandonné de ses derniers bienfaiteurs.

    Steffani a été un compositeur d’opéras important. Son influence s’exerça surtout en Allemagne (sur Bach, Telemann et Händel principalement), au travers de ses opéras, en lesquels il fait preuve de noblesse, alliant à la richesse du contre-point la beauté expressive de la mélodie.


    Disponibilité de l'ouvrage
  • Une question d'harmonie

    Giovanni Bottesini (Crema 1821 – Parme 1889) obtient en 1839 les premiers prix en contrebasse, en harmonie, en contrepoint, en fugue et en composition au conservatoire de Milan. Il achète un « Testore », un modèle de contrebasse un peu plus petit, et n’y monte que trois cordes qu’il accorde un ton plus haut ! Un premier concert, couronné de succès, au « Teatro Communale » est le point de départ d’une tournée en Italie qui le mène jusqu’à Vienne. A Venise, il rencontre Verdi avec lequel il se lie durablement d’amitié. Après un séjour aux États-Unis, il connaît, en 1849, des débuts triomphaux à Londres. Il ose y jouer sur contrebasse la partie violoncelle d’un quintette de Onslow, ce qui amène un critique musical à l’appeler « le Paganini de la contrebasse ».

    En 1853, il retourne aux Etats-Unis ; il est ensuite engagé comme chef d’orchestre à Paris (directeur musical du Théâtre-Italien, 1855-1857), en Russie et en Scandinavie.

    Giovanni Bottesini se consacre dès lors de plus en plus à la composition, sans toutefois arrêter de se produire. Ainsi, en 1871, à l’occasion de l’inauguration du Canal de Suez, il dirige la première mondiale de l'opéra « Aïda » de Verdi au Caire. Il se retire finalement à Parme comme directeur du Conservatoire.

    Sa contribution à la technique et à la promotion de la contrebasse à part entière est d’une valeur inestimable. Bottesini est le maillon le plus important dans la petite chaîne des virtuoses contrebassistes comme Dragonetti (1763-1846) et Koussevitzky (1874-1951). Il est l’auteur de dix opéras, de quelques œuvres religieuses et orchestrales, de nombreux concertos, concertinos, de pièces brillantes, de fantaisies et d’études pour contrebasse.


    Disponibilité de l'ouvrage
  • La contrebasse

    La contrebasse est l’instrument le plus grave et le plus volumineux de la famille des cordes. A l’orchestre, elle a pour rôle d’exécuter la partie de basse, parfois conjointement avec les violoncelles, qu’elle double à l’octave inférieure.

    La contrebasse apparaît à la fin du XVIe siècle en Italie. On en trouve de différents modèles : à quatre, cinq ou six cordes. C’est la contrebasse à cinq cordes qui, au fil des siècles, se répand rapidement en Allemagne et en Autriche ; son apparition en France reste assez tardive. Il faut attendre la seconde moitié du XVIIIe siècle pour voir apparaître les premiers virtuoses. La contrebasse entre dans l’orchestre de l’Académie royale de musique en 1706, lors de la création d’Alcyone, de Marin Marais.

    Les premières pièces concertantes pour contrebasse apparaissent dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Elles sont le fruit des travaux de Joseph Haydn et surtout de Carl Ditters von Dittersdorf, un des compositeurs les plus importants de la période classique. Ses concertos pour contrebasse restent ses œuvres les plus jouées à notre époque.

    Mais c’est à l’époque romantique que les compositeurs comme Beethoven ou Schubert tireront pleinement profit de la basse des basses. Au XXe siècle, quelques compositeurs développeront un répertoire soliste pour cet instrument.


    Disponibilité de l'ouvrage
  • Andante affettuoso

    Tombé dans l’oubli pendant près d’un siècle, Giuseppe Maria Marangoni n’a que récemment été redécouvert par quelques musicologues avisés. Si sa carrière prestigieuse a pu être reconstituée, un mystère épais plane sur sa vie personnelle.

    Né en 1866 à Lugo di Romagna, dans la province de Ravenne, Marangoni est le quatrième d’une fratrie de cinq enfants. Elève de l’institut musical Malerbi de Lugo, il poursuit ses études au lycée musical de Bologne et se distingue dans la classe du contrebassiste Eustachio Pinetti, ami de Verdi. Il commence une carrière dans l’enseignement au conservatoire Cherubini de Florence et écrit une célèbre méthode de contrebasse, encore utilisée de nos jours. Il se produit en Europe et aux Amériques et, dans les années 30, commence à travailler avec l’Orchestra Stabile Fiorentina. Leur collaboration durera jusqu’au seuil de ses 70 ans, « réclamé » en raison de son talent et alourdit par son « instrument baleine », surnom de sa contrebasse, une Santagiuliana construite à Venise vers la fin du 18e siècle. Célibataire et sans héritiers, il s’éteint à Lugo le soir du 6 mars 1945.

    Sa production musicale propose presque exclusivement des œuvres pour piano et contrebasse, tout en revisitant les leçons de la grande musique. Par sa grande variété, le répertoire de Marangoni est un voyage passionnant. Ses trois sonates dans le style ancien sont charmante ; l’Elégie, une page émouvante dans laquelle les différents thèmes sont harmonieusement liés ; la Scène champêtre op. 48, un morceau délicat ; la petite bourrée pour quatre contrebasse frappe par l’élégance de son équilibre ; sans oublier l’exubérante Tarantella, la vigoureuse Fantaisie et Polonaise et le Concerto en la majeur op. 47, dont fait partie l’Andante affettuoso, digne de figurer parmi les pages de la grande littérature musicale.


    Disponibilité de l'ouvrage
  • Le trille du diable

    Giuseppe Tartini (1692-1770) est un violoniste, pédagogue, théoricien et compositeur italien. Bien que nommé, en 1721, premier violon et chef d’orchestre de la basilique Saint-Antoine de Padoue, il donne de nombreux concert à l’étranger et acquiert une solide réputation. En 1728, il crée à Padoue une école de violon qui attire de nombreux musiciens venus de toute l’Europe. Il enchaîne ensuite une brillante carrière de violoniste et effectue de nombreuses tournées en Italie. Son style de jeu et, en particulier, sa tenue d’archet deviennent un modèle pour les autres violonistes.

    Tartini a beaucoup composé de musique pour violon, notamment des concertos, des sonates et des œuvres de musique de chambre pour diverses combinaisons. Sa sonate la plus célèbre reste celle connue sous le sobriquet du Trille du diable. Elle lui aurait été inspirée par un rêve dans lequel le diable jouait pour lui ; le trille diabolique apparaît dans de le dernier mouvement de la sonate. La technique et l’écriture violonistique de ce virtuose eurent une profonde influence sur ses contemporains, notamment sur Léopold Mozart. Malgré un manque de formation scientifique, Tartini a fait plusieurs découvertes acoustiques et a rédigé de nombreux ouvrages théoriques sur la musique. Ces écrits feront l’objet de critiques virulentes et de mises en doute par ces concurrents.


    Disponibilité de l'ouvrage
  • Lutte majeure

    Symphonie n°7 en Ut majeur « Leningrad », Dmitri Chostakovitch

    En 1941, le compositeur Chostakovitch se voit confier un poste de professeur au conservatoire de Leningrad. Le 8 août de la même année les premières bombes allemandes tombent sur la ville. Ainsi débute le plus long encerclement de toute l’Histoire : il durera 900 jours et fera 1.800.000 morts. C’est au cours de ce siège, selon le mythe, que la Symphonie n°7 fut écrite et dédiée à l’ancienne capitale russe. Terminée le 27 décembre 1941, l’orchestre du Théâtre Bolchoï assure la création de l’œuvre le 5 mars 1942.

    A Leningrad, la création s’effectue le 9 août 1942 par l'Orchestre de la radio de Leningrad, seul orchestre à être resté dans la ville pendant les hostilités. Pour cela, la partition est introduite au mois de mars, puis une équipe de copistes fabrique le matériel d'orchestre avant que les répétitions ne puissent commencer. Les membres de l'orchestre bénéficient de rations alimentaires supplémentaires, tandis que des musiciens sont recrutés parmi les soldats pour pallier l'absence des artistes, évacués ou morts. Pendant le concert, la musique de Chostakovitch, conçue comme une arme psychologique, est retransmise par haut-parleurs dans toute la ville pour être entendue de la population et des troupes ennemies.

    Contrairement à la légende, Chostakovitch a composé cette symphonie non pas pour célébrer la résistance de la ville de Leningrad face au siège des forces nazis, mais bien pour dénoncer toute forme de dictature totalitaire, à commencer par celle de Staline…


    Disponibilité de l'ouvrage
  • La soupe au poivre

    En octobre 1836, chez Liszt, Frédéric Chopin fait la connaissance de la romancière Aurore Dupin, dite George Sand. Il n’éprouve à ce moment-là aucune sympathie pour elle ; et bien qu’amateur de musique et fascinée par le génie artistique, l’écrivaine montre la même tiédeur envers le jeune compositeur polonais.

    A l’été 1838 cependant, Chopin cède aux avances de George Sand. Ils deviennent intimes malgré des caractères et des intérêts incompatibles. Elle se sent concernée par les problèmes sociaux et a des idées radicales ; il est un poète confiné dans son monde intérieur.

    Décidés à tenir leur liaison secrète, ils passent leur premier hiver ensemble à Majorque, espérant que le climat de l’île serait également bénéfique à la santé du compositeur. Ils débarquent le 8 novembre et les premières semaines, le climat de la Méditerranée, ses beaux paysages, les longues journées ensoleillées et une ambiance reposante procurent à Chopin une réelle sensation de bien-être, ce qui lui permet de se lancer dans plusieurs compositions nouvelles. Mais l’arrivée de l’hiver ne fait qu’aggraver le mal dont il se sait atteint : la tuberculose.

    George Sand s’occupe de lui avec une totale dévotion. Pourtant, lorsqu’elle s’exprime dans une lettre sur le musicien en tant qu’amant, elle évoque très ouvertement les difficultés qu’elle éprouve à amener Chopin à se soumettre à un embrasement sensuel et laisse entendre qu’elle vit la majeure partie du temps qu’ils partagent comme une vierge immaculée.

    A la mi-décembre, expulsé de son premier logement, le couple s’installe dans l’ancien monastère de Valdemosa. Un piano envoyé par Pleyel permet à Chopin de travailler son Scherzo en do dièse mineur, sa Polonaise en do mineur et son Impromptu en fa dièse ; il termine également ses Vingt-quatre Préludes.

    En février 1839, Frédéric et George quittent Majorque pour Marseille. Ils passeront désormais les étés ensemble à Nohant et, le reste du temps, chacun regagnera ses appartements parisiens. Le couple se séparera en 1847.


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  • Le violon d'Auschwitz

    La Folia, également appelée Follia (en italien) ou Folies d'Espagne, est l'un des plus anciens thèmes musicaux européens. Le profil mélodique, la structure harmonique et la ligne de basse sont les éléments qui permettent de l’identifier. Elle apparaît probablement au XVe siècle au Portugal sous la forme dansée avant de connaître un très grand engouement passant du répertoire populaire au répertoire savant.

    L’œuvre de Corelli, aussi rare que précieuse, est une bible de la musique instrumentale et de la technique du violon. Les sonates de l’Opus 5 constitueront les modelés absolus du genre jusqu’au milieu du XVIIIe siècle.

    Publié à Rome en 1700, l’Opus 5 compte 12 sonates pour violon solo et continuo avec 6 sonates da chiesa (sonates d’église, n°1 à 6) et 6 sonates da camera (sonate de chambre, n°7 à 12). Les 23 variations de la Follia (danse portugaise) prennent la place de la douzième sonate dans cet opus. Elles servent de conclusion à une œuvre qui connut un succès posthume et international. Dans cette série de variations, Corelli diversifie le plus possible les procédés d’écriture. Réservée au violon solo et basse continue, l’œuvre fait entendre deux parties principales. Le continuo est réalisé par un violoncelle (violone) qui interprète la partie de basse à laquelle s’ajoute théorbe et/ou clavecin improvisant des accords.


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  • Glenn Gould : une vie à contretemps

    Glenn Gould naît le 25 septembre 1932, d’une mère pianiste et d’un père violoniste. À sa mère il doit l’apprentissage du piano et de la musique, à son père la construction d’une chaise spéciale pliante et fort basse qu’il conservera toute sa vie.

    De 1943 à 1952, le jeune homme étudie le piano et l’orgue au Conservatoire de Toronto. Dès 1947, il fait ses débuts publics, et signe en 1955 un contrat avec la firme discographique CBS. Son premier enregistrement des Variations Goldberg de Bach lui vaut une célébrité immédiate.

    En 1957, il se lance dans une brillante carrière internationale et collectionne les récitals notamment en URSS et en Europe. Mais en 1964, il annonce son retrait complet des scènes publiques : désormais, il ne travaillera plus que dans les studios d’enregistrement. Cet isolement, n’a pourtant rien d’un effacement, bien au contraire. Passionné par les nouvelles technologies, il investit tous les médias existants – des journaux à la vidéo – pour proposer au public une relation fondée sur la communication.

    Gould multiplie alors les émissions télévisées, publie des études sur des compositeurs et s’implique dans des créations audiovisuelles tout en continuant à enregistrer un grand nombre de disques. Il édifie une œuvre personnelle dépassant largement le cadre d’une simple discographie. On lui doit également quelques œuvres, dont un Quatuor à cordes, mais surtout des compostions radiophoniques et un riche corpus d’émissions où il joue quelque fois des personnages inventés.

    Après avoir laissé comme testament sa seconde version des Variations Goldberg, filmée en 1981 par Bruno Monsaingeon, Glenn Gould décède d’une congestion cérébrale, dans un lit d’hôpital à Toronto, le 4 octobre 1982.


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  • Une Traviata

    La Traviata est assurément l'une des œuvres les plus populaires de Verdi et peut-être de tout le théâtre lyrique. A cause d’abord de son livret, mélodramatique à souhait. A cause d’une musique simple et efficace, admirablement construite dans ses effets, théâtrale au meilleur sens du terme. A cause enfin de ce thème très en vogue au XIXème siècle, celui de la rédemption par l’amour, autant que celui de la fatalité, liée ici à l’image de la courtisane, de la femme perdue, dévoyée – un thème qui introduit dans la théâtralité une note éminemment moderne, le romanesque.

    Entretenue par le riche baron Douphol, la courtisane Violetta Valéry se complaît dans son rôle de « dévoyée » (traviata) en s’étourdissant dans le luxe et les plaisirs pour oublier la terrible maladie qui menace ses jours. Au cours d’une des fêtes qu’elle donne chez elle, Violetta se laisse séduire par Alfredo Germont, un jeune homme passionné dont la ferveur parvient à la détourner de sa vie dissolue. Ayant tout abandonné, Violetta croit pouvoir vivre son amour avec Alfredo à la campagne, loin de l’agitation de Paris ; mais pour goûter ce bonheur simple et bucolique, la jeune femme doit vendre ses biens les uns après les autres. Aux soucis financiers s’ajoutent bientôt les exigences du père d’Alfredo, Giorgio Germont ; il supplie Violetta de rompre avec son fils car la liaison d’Alfredo avec une courtisane est un scandale qui rend impossible le mariage de sa jeune sœur. Violetta refuse de renoncer à son amour, puis elle finit par céder aux prières de Germont. Laissant croire à Alfredo qu’elle le quitte pour retrouver son ancien protecteur, Violetta accepte de se rendre à une fête où elle apparaît au bras de Douphol. Fou de douleur Alfredo rejoint Violetta qu’il insulte publiquement en lui jetant de l’argent au visage pour paiement de leur liaison. Quelques mois passent. Oubliée et ruinée, Violetta va mourir dans son appartement vidé par les créanciers. Seul l’espoir de revoir Alfredo la maintient encore en vie. Le jeune homme et son père arrivent enfin, mais il est trop tard. La joie des retrouvailles et le réconfort du pardon ne suffisent pas à sauver Violetta qui meurt dans les bras de son amant.


  • Une étrange histoire d'amour

    « Liebe Clara, tu vas entendre une musique comme tu n’en a jamais entendu auparavant ! » Voilà comment Robert Schumann présente le jeune Johannes Brahms à son épouse Clara ce 30 septembre 1853 après avoir découvert sa Sonate pour piano en fa mineur, opus 5.

    D’un enthousiasme débordant, Schumann écrira dès le 28 octobre de la même, son célèbre article dans la Neue Zeitschrift für Musik :

    « Il devait surgir soudain quelqu’un qui allait être appelé à traduire de façon idéale la plus haute expression de son temps… il est venu… il s’appelle Johannes Brahms… il porte tous les signes qui annoncent l’élu… A peine assis au piano il nous entraîne dans les plus merveilleuses contrées. Son jeu en outre est absolument génial… Saluons-le à ses premiers pas dans le monde, où l’attendent des blessures sans doute mais aussi des lauriers et des palmes. Souhaitons la bienvenue au vaillant combattant. »


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  • Adrienne ne m'a pas écrit

    Sergueï Prokofiev compose son premier concerto pour piano entre 1911 et 1912. Âgé de 20 et étudiant au Conservatoire de Saint-Pétersbourg, il dédie cette pièce à Nicolas Tcherepnine, enseignant et compositeur qui portait un jugement très critique sur son jeune élève.

    D’un seul tenant, l’œuvre respecte cependant la forme du concerto classique, 2 mouvements rapides encadrant un mouvement lent.

    Créé le 7 août 1912 avec le musicien comme soliste, l’accueil du concerto est mitigé, sans doute du fait d’une écriture particulièrement novatrice.

    C’est pourtant bien avec ce Concerto pour piano n°1 en ré bémol majeur que Prokofiev remportera le concours de piano Rubinstein en 1914.


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  • La sonatine de Clementi

    Fils d’un orfèvre amateur de musique, Muzio Clementi naît à Rome en 1752.

    Après des études dans sa ville natale, il poursuit son instruction musicale en Angleterre sous la protection d’un gentilhomme anglais. Clementi se produit pour la première fois à Londres comme claveciniste en 1775. Quelques années plus tard, en 1779, il publie ses six sonates opus 2 qui lui ouvrent les portes de la renommée.

    Le jeune compositeur entame alors de nombreuses tournées à travers l’Europe ; il affrontera même Mozart dans une « compétition pianistique » à Salzbourg.

    Clementi s’installe dans la capitale britannique en 1785 pour se consacrer à la composition et à la direction d’orchestre, ainsi qu’à sa carrière de pianiste. Vers 17969, il semble se retirer de la scène publique pour se consacrer à l’enseignement et devient un pédagogue très recherché. Il se consacre également à l’édition musicale, à la vente et surtout à la manufacture de pianos.

    Entre 1802 et 1810, Clementi voyage beaucoup en Europe, pour ses affaires et pour enseigner, composer et donner des concerts privés. Il finit d’ailleurs par rencontrer Beethoven pour devenir son principal éditeur britannique. Il participe en 1813 à l’organisation de la Philharmonic Society de Londres, qu’il dirigera à de nombreuses reprises. Clementi s’éteint en 1832.

    Clementi a composé, entre autres, plus de 100 sonates pour clavier, qui restent généralement négligées, à l’exception des sonatines opus 36, dont la plus connue est la sonatine n°1 en do majeur.

    Ces petites sonates, qualifiées de « progressives », s’adressent à des élèves peu avancés qui seront confrontés à une douce montée en puissance des difficultés techniques.

    Pages les plus célèbres de Clementi, ces sonatines, jouées année après année par d’innombrables apprentis-pianistes de par le monde, signe de leur qualité et de leur utilité, assument encore admirablement le rôle pédagogique que le compositeur leur avait assigné.


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  • De chant et d'amour

    La chanteuse et compositrice française, Henriette-Adélaïde de Villars dite la Beaumesnil, née en 1748, occupe ; dès l’âge de sept ans, des rôles mineurs de comédie. En 1766, elle débute en tant que soliste à l’Opéra de Paris, en remplacement de la prima donna de l’époque, Sophie Arnould. Elle va alors assurer régulièrement la création de nombreux opéras ainsi que des reprises de rôles, tout en espérant remplacer définitivement la cantatrice lors de sa retraite.

    Cependant, lorsque cette dernière quitte la société en 1778, on lui préfère Rosalie Levasseur, la maîtresse du comte de Mercy-Argenteau, un diplomate proche de la cour royale.

    Mademoiselle Beaumesnil proteste alors véhémentement et publiquement par une lettre publiée dans le Journal de Paris. Elle affirme être la victime d’une insupportable injustice et suscite une querelle amère entre les admirateurs des deux chanteuses. Femme au fort tempérament, elle sera également impliquée dans une dispute mémorable qui la mènera presque à un duel au pistolet. En 1781, elle démissionne, quitte la scène et épouse le ténor Philippe Cauvy, membre célèbre de l’Opéra-Comique.

    La Beaumesnil, qui fait partie des nombreux artistes protégés par la reine Marie-Antoinette, échappe à la fureur de la Révolution. L’histoire perd alors sa trace. Elle meurt selon les uns en 1803, selon les autres en 1813. , une erreur de copie sans doute, en ces heures troublées où les artistes, privés de toute pension « royale », essaient de ne pas mourir misérablement.

    Henriette-Adélaïde de Villars présente la particularité d’avoir composé plusieurs œuvres. Elle est, à l’époque, la troisième femme à se faire représenter à l’Opéra de Paris. Avec Anacréon, elle signe en 1781 son premier opéra, mais elle ne reçoit pas les faveurs du public. En 1784, elle compose la musique du ballet Tibulle et Délie ou Les Saturnales. La même année, elle écrit un oratorio, Les Israélites poursuivis par Pharaon. En 1792, Paris se presse à l’Opéra pour découvrir son opéra-comique en 2 actes, Plaire, c’est commander.


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  • Le mari de la harpiste

    La harpe est un instrument à cordes pincées, répandu dans le monde entier, sous diverses formes, depuis plusieurs millénaires. Ses origines se confondent avec celles de la lyre, dont elle ne se distingue tout d’abord que par ses cordes plus nombreuses et sa forme asymétrique, résultant d’une grande différence de longueur entre cordes graves et les cordes aiguës.

    En Occident, la harpe se présente sous la forme d’un triangle dressé sur sa pointe. Les cordes sont tendues entre un « corps » oblique (la caisse de résonance) et une « console » approximativement horizontale qui supporte les chevilles d’accord, tandis qu’une « colonne » verticale forme le troisième côté.

    D’abord diatonique, c’est-à-dire que chaque corde ne produit qu’un son, comme encore actuellement la harpe celtique et la harpe indienne, la harpe devient peu à peu chromatique grâce à deux rangs de cordes supplémentaires et à des perfectionnements successifs d’ordre mécanique, comme les pédales.

    En 1810, la harpe moderne voit le jour : chaque corde donne désormais trois notes sous l’effet de sept pédales, dont chacune élève ou abaisse d’un demi-ton toutes les notes (do – do dièse – do bémol). La harpe classique utilisée actuellement à l’orchestre possède l’étendue considérable de 6 octaves et demie. Composé de pas moins de 1415 pièces, cet instrument reste délicat et coûteux.


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  • Norma

    Apothéose du « bel canto », Norma, œuvre composée par Vincenzo Bellini, est un des plus grands chefs-d’œuvre de l’opéra italien du XIXe siècle.

    Acte 1 :
    Vers l’an 50 avant Jésus-Christ, les Romains occupent la Gaule transalpine. Conduits au bois sacré par le grand prêtre Oroveso, les druides interrogent la Lune et supplient les dieux de les délivrer du joug romain. Pendant ce temps, sa fille, Norma, grande prêtresse du temple druidique, qui a eu deux enfants du proconsul romain Pollione, est répudiée par ce dernier. En fait, Pollione s’est entiché d’une jeune prêtresse, Adalgisa, l’amie de Norma. Après avoir prié la « chaste déesse  » pour la paix, Norma, toujours amoureuse, cherche à épargner le Romain, prophétise l’écroulement de Rome et tente de retarder l’entrée en guerre des Gaulois. Adalgisa se confie alors à Norma en lui avouant son amour pour Pollione. Malgré les supplications du proconsul, Adalgisa choisit de rester fidèle à Norma, qui maudit le père de ses enfants.

    Acte 2 :
    Dans son désespoir, Norma veut tuer ses enfants, mais son instinct maternel l’empêche d’accomplir son geste. Elle confie ses enfants à Adalgisa et la charge des les conduire à Pollione, à qui elle souhaite la voir s’unir. La jeune prêtresse refuse. Dans le bois sacré, Oroveso et les druides préparent le soulèvement contre les Romains. Lorsque Norma apprend que Pollione a cherché à enlever Adalgisa, elle exhorte les Gaulois à prendre les armes ; ils capturent Pollione dans l’enceinte du temple. Norma lui promet la liberté s’il renonce à Adalgisa et revient à elle, mais le proconsul refuse. Elle décide alors d’envoyer les deux amants à la mort mais, prise de remords, Norma avoue publiquement sa faute, confie ses enfants à Oroveso, et s’offre au châtiment à la place de Pollione et Adalgisa. Bouleversé, le proconsul romain demande à mourir avec elle et ensemble, ils gravissent le bucher.


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  • La Comédie de Terracina

    Gioacchino Antonio Rossini naît le 29 février 1792 à Pesaro en Italie d’un musicien d’orchestre et d’une cantatrice. Stimulé par cet univers artistique, Rossini commence à étudier la musique à l’âge de 11 ans. Dès l’âge de 12 ans, il s’intéresse à la composition musicale et à 14 ans, il écrit son premier opéra (Demetrios et Polybe, 1806). Sa formation musicale terminée, Rossini, à la fois par goût mais aussi par nécessité, cède au principe de réalité et se lance dans la composition d’un genre très en vogue à l’époque, celui de l’opera buffa, qu’il va réformer au fil du temps. Il rencontre un premier triomphe en 1811 avec son opéra Le quiproquo extravagant.

    Avec Tancrède (1813), Rossini s’attaque ensuite à la réforme du genre italien sérieux celui de l’opera seria, afin de lui donner une nouvelle dimension dramaturgique. Les principales transformations qu’il opère concernent les récitatifs (qu’il remplace par des déclamations lyriques) et l’orchestre (dont il amplifie le rôle notamment lors de ses interventions solistes). C’est le début de la gloire pour le compositeur. Il confirme son talent avec la création à peine trois mois plus tard d’une nouvelle œuvre légère intitulée L’Italienne à Alger. Dès lors, il alterne la composition d’œuvres sérieuses et comiques et en continuant dans les deux cas à les faire évoluer tant du point de vue stylistique que dramaturgique.

    Elisabeth, Reine d’Angleterre  (1815) et Le barbier de Séville  (1816) constituent la synthèse des réformes du compositeur dans les deux genres italiens. Il se tourne alors vers d’autres genres comme celui de la tragédie lyrique française avec Othello (1816) ou du mélodrame La Pie Voleuse (1817) et commence à les réformer à leur tour. En même temps, Rossini continue d’écrire dans les genres italiens et conforte son succès, notamment avec le dramma giocoso intitulé Cendrillon ou la bonté triomphante (1817).

    Le style rossinien va alors intégrer de nouvelles influences notamment allemandes. Cette période de transition, couronnée par Sémiramis (1823), l’œuvre probablement la plus aboutie du théâtre rossinien, se heurte à l’incompréhension du public. Avec elle se clôt la carrière italienne de Rossini et s’ouvre celle de Paris. Il débarque dans la capitale française en 1825 et prend la tête du Théâtre-Italien. Rossini devient compositeur du Roi et inspecteur général du chant en France. Cette nomination se conjugue avec la commande de cinq opéras dont seul Guillaume Tell (1829) verra le jour. En pleine ascension parisienne, Rossini stoppe sa carrière de compositeur d’opéra lorsqu’il perd la protection de Charles X à la suite de la Révolution de 1830. Le compositeur s’éteint le 13 novembre 1868 à Passy.


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  • Dans la geule du loup

    Au début des années 1930, en URSS, de nombreuses polémiques naissent au sujet de Prokofiev, accusé d’avoir un style « bourgeois ». Très attentif à ses critiques, le compositeur décide de rentrer au pays, avec la promesse du gouvernement soviétique d’avoir un appartement à Moscou, une voiture et une datcha.

    S’ouvre ainsi une nouvelle période prolifique. Devenu chef d’école, il se voit confier des fonctions officielles, tout en devant s’adapter aux inévitables rigueurs des nouvelles disciplines.

    Plongé dans l’écriture de son second concerto pour violon, la première de ses commandes d’état est le thème musical pour le film Le Lieutenant Kijé, dont la La mélodie de la romance est empruntée à une chanson populaire russe, La colombe grise gémit. Entre Paris et Moscou, il compose le ballet Roméo et Juliette (1935) avant d’écrire, sur une commande du Théâtre central des Enfants, le conte musical Pierre et le Loup.

    En 1936, devenu résident permanent à Moscou, Prokofiev est rejoint par sa femme et des deux enfants. Mais le pouvoir soviétique tourne brutalement le dos au compositeur, qui tombe dans une profonde misère.

    En 1938, Sergueï Eisenstein l’invite à travailler sur la musique de son projet de film Alexandre Nevski. Sa composition sert alors de bande originale, avant d’être également interprétée en tant que cantate.

    Prokofiev tente de suivre autant que possible la ligne du parti, mais il manque de chance. Et lorsque Staline signe le pacte de non-agression avec Hitler, Prokofiev se voit interdit immédiatement de voyager à l’étranger car l’Ouest n’est plus allié de l’URSS.


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  • Le requiem de Terezin

    Le poète et dramaturge Alessandro Manzoni, écrivain majeur de la littérature italienne du XIXe siècle, décède le 22 mai 1873. Profondément affecté par ce décès, Verdi, qui s’était engagé comme lui pour l’unité italienne, décide de lui dédier une Messa da Requiem.

    Le style religieux de Verdi ne diffère pas de celui de l’opéra mais n’en reste pas moins sincère. Il témoigne des interrogations existentielles d’un homme qui laisse parler son cœur. Car un Requiem, même si c’est texte sacré, offre également une réflexion sur la mort. Certaines scènes peuvent amener l’effroi (Dies Irae), alors que d’autres appellent à la méditation (Requiem aeternam), expriment la tristesse teintée d’espoir (Lacrymosa) ou encore incite à l’imploration (Libera me). Avec son Requiem, Verdi nous fait part de sa vision humaine.

    La création se tiendra le jour du premier anniversaire de la mort de l’écrivain en 1874 en l’église San Marco de Milan sous la direction du Giuseppe Verdi lui-même. Œuvre monumentale, elle suscite très vite l’enthousiasme.


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  • La leçon de chant

    Franz Schubert, compositeur classique tardif et romantique précoce, a eu une vaste production musicale au cours de sa courte vie : plus de 600 œuvres vocales (en grande partie des Lieder), des symphonies et beaucoup d’œuvres pour piano.

    Nacht und Träum, un lied composé par le jeune musicien d’après un texte de Matthäus von Collin, un des principaux poètes viennois de l’époque, est une méditation sur la nuit et les rêves.

    Un lied est un poème germanique chanté par une voix accompagné par un piano ou un ensemble instrumental.


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  • Les Partitions Absolues

    Johann Schobert naît vraisemblablement en Silésie vers 1735. Après avoir enseigné quelques temps la musique à Strasbourg et occupé ensuite un poste d’organiste à Versailles, il arrive à Paris en 1760.

    En 1761, il entre au service du prince de Conti comme maître de musique et claveciniste de chambre. Les portes de la notoriété s’ouvrent devant lui. Il compose, grave ses œuvres instrumentales à ses frais et les propose aux marchands.

    Il se marie à une jeune chanteuse française avec laquelle il aura deux enfants. Sa destinée sera fulgurante : en août 1767, il meurt avec presque toute sa famille pour avoir mangé des champignons vénéneux ramassés en forêt de Saint-Germain.

    Il ne laisse qu’un opéra-comique, Le garde-chasse et le braconnier, créé sans succès en 1765, ainsi que de la musique instrumentale avec clavier réunie en vingt numéros d’opus.

    Premier poète que Mozart ait rencontré sur son chemin lors de ses deux premiers séjours parisiens (1763-1764 et 1766), Schobert est à tous points de vue un pionnier, une des personnalités les plus singulières de l’époque de la « sensibilité » (Empfindsamkeit). Pour ses œuvres, il préfère le clavecin au piano-forte. Toutefois, ses contemporains estimèrent qu’il avait « transplanté la symphonie au clavier », ce qui montre à quel point son écriture est tournée vers l’avenir et s’écarte du travail de filigrane propre aux clavecinistes.

    L’andante du Concerto pour clavier K.39 de Mozart est une adaptation d’un mouvement de Johann Schobert.


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  • Nocturne

    Minuit sonne. Satan va conduire le bal. La Mort paraît, accorde son violon, et la ronde commence, s’anime, semble s’apaiser et redémarre avec une rage accrue pour ne cesser qu’au chant du coq. Le sabbat se dissout avec le lever du jour.

    Composé en 1874 par Camille Saint-Saëns, la Danse macabre s’inspire d’un poème d’Henri Cazalis, Egalité-Fraternité.

    Tout comme dans son « Carnaval des animaux », tous les instruments sont de véritables acteurs et jouent un rôle précis. La harpe sonne les douze coups de minuit, les pizzicati des violoncelles représentent la Mort qui frappe du talon pour réveiller les défunts, le violon solo lance la danse sur un tempo de valse. Le xylophone, inutilisé à l’époque dans un orchestre symphonique, représente le son des os des squelettes qui dansent et s’entrechoquent pendant la nuit. Les violons marquent la cadence sur des sons criards et rappelle le vent d’hiver.

    Saint-Saëns développe trois thèmes : l’un rythmique, exposé à la flûte ; le second mélodique, énoncé par le violon ; enfin, la citation du motif mélodique du premier vers du Dies Irae (prose médiévale chantée, adoptant la forme d'une hymne liturgique) en mode sautillant qui sonne bizarrement à la trompette, appuyée par les cymbales. Les esprits infernaux semblent ridiculiser cette phrase solennelle de liturgie des morts.

    Le déchaînement de l’orchestre, à grands renforts de clameurs dues aux cuivres, expriment la frénésie forcenée de ce monde souterrain. Et, quand le hautbois fait entendre le cocorico, les morts se dispersent.


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  • Maestro !

    Claudio José Domingo Brindis de Salas et Garrido, mieux connu sous le nom de Brindis de Salas, naît le 4 août 1852 à La Havane à Cuba.

    Dès l’âge de 10 ans, il étudie le violon avec son père, violoniste et chef de l’orchestre « La Concha de Oro », ensemble très populaire dans les salles de danse de la capitale cubaine. Doué, Brindis de Salas poursuit sa formation auprès de différents maestros.

    En 1863, il se produit pour la première fois en public au Liceo de La Habana aux côtés du célèbre violoniste belge Joseph van der Gucht et du non moins notable pianiste et compositeur Ignacio Cervantes.

    Brindis de Salas obtient en 1870 une bourse pour étudier au Conservatoire de Paris où il obtiendra le premier prix l’année suivante. Il commence à se produire dans les plus grandes salles d’Europe, Chacune des ses apparitions suscite un fabuleux enthousiasme critique et public ; la presse, qui le voit comme l’un des meilleurs violonistes au monde de son époque, le surnomme le « Paganini noir », le « Paganini cubain » ou le « Roi des Octaves ». Pour confirmer ce retentissant succès, il reçoit l’ordre de la Croix de l’Aigle noir en Prusse et la Légion d’honneur en France.

    Nationalisé allemand de par son mariage, père de deux enfants, Brindis de Salas a la nostalgie de sa terre natale et commence à souffrir de mélancolie et de dépression. De retour à Cuba au début des années 1900, le violoniste cherche désormais l’inspiration dans ces origines pour créer une musique plus authentique. Malgré des tournées internationales et nationales triomphantes, le musicien peine à camoufler sa déchéance physique et matérielle.

    Pauvre et oublié, Brindis de Salas meurt le 1er juin 1911 dans la ville de Buenos Aires, où des années auparavant on lui avait offert un stradivarius. Il sera enterré dans une fosse commune. En 1917, un journal argentin organise une collecte publique pour lui donner un enterrement décent. Les restes du virtuose violoniste seront transférés en 1930 à La Havane pour être déposés au panthéon de la solidarité de la musique cubaine dans la nécropole de Colon.


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  • La Sonate de Franck

    Composée à l’été 1886 et dédiée au violoniste belge Eugène Ysaÿe, qui la créa avec Mme Bordes-Pène le 16 décembre 1886 à Bruxelles, la sonate pour violon et piano en la majeur, écrite par le liégeois César Franck, demeure une des plus connues et des plus interprétées du répertoire.

    Cette sonate, connue pour sa forme à la fois libre et rigoureuse, est caractéristique du compositeur : architecture travaillée, thèmes nombreux et variés auxquels la forme cyclique chère à Franck donne l’unité d’ensemble. Le thème de l’Allegro initial reparaît dans toute l’œuvre, parfois de façon quasi imperceptible. Après un deuxième mouvement passionné et tumultueux, la déclamation du Recitativo-Fantasia s’émancipe des structures préétablies. Le finale se fonde sur l’écriture canonique, tout en conservant une impressionnante clarté.

    Remarquable pour l’équilibre des rôles et le dialogue entre les deux instruments, traités à parité, la sonate demande aux interprètes une parfaite maîtrise du temps ; ils doivent souvent retenir leur jeu pou accroître tension et émotion.

    Défendue sans relâche par Ysaÿe tout au long de sa carrière, la plus célèbre des sonates françaises du XIXe siècle serait l’une des sources d’inspiration de la « Sonate de Vinteuil » dans « A la recherche du temps perdu » de Proust.


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  • L'ombre s'étend

    Né le 8 décembre 1865 dans ce qui n’est alors que le grand-duché de Finlande soumis à l’autorité des tsars, Jean Sibelius grandit dans une famille suédophone.

    Étudiant en droit, il interrompt ses études pour se livrer à l’étude du violon et de la composition au Conservatoire de Helsinki (1886-1889) et compléter ensuite sa formation à Berlin et à Vienne, de 1889 à 1891.

    Désabusé de n’avoir pas obtenu un pupitre de violoniste au sein de l’Orchestre philharmonique de Vienne, il rentre à Helsinki en 1892 où il complète l’écriture de sa première œuvre majeure, la pièce symphonique Kullervo, pour orchestre, solistes et chœur. Cette réalisation marque le début d’une carrière immédiatement glorieuse. Le compositeur multiple dès lors les poèmes symphoniques, suites orchestrales, symphonies, production dominée par le célèbre Finlandia de 1899, hymne à une indépendance refusée par les tsars et qui sera l’une des conséquences de la Révolution de 19717.

    De 1904 à sa mort, Sibelius vivra sans souci matériel, dans une villa plantée en plein décor forestier, en mesure de s’adonner exclusivement à la composition (Concerto pour violon, Valse triste…).

    Il mène de nombreux voyages à travers les pays d’Europe et les États-Unis : partout, il est accueilli comme l’un des compositeurs les plus importants de son temps. Devenu, pour la Finlande, figue de « musicien national », son cinquantième anniversaire est solennellement marqué, à Helsinki, par la création de la 5e Symphonie.

    Rongé par l’angoisse, la dépression et l’alcoolisme, Sibelius se mure dans un silence quasi définitif après la composition de son poème symphonique Tapiola en 1926.

    Il détruira la partition de la 8e symphonie, écrite en 1933, avant de s’éteindre à l’âge 92 ans le 20 septembre 1957.

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  • Wanderer

    En 1827, Beethoven vient de mourir. Schubert, âgé alors de 31 ans, déjà très affaibli par la maladie, craint le suivre l’année suivante. C’est dans ces circonstances qu’il compose Winterreise, « Le voyage d’hiver », sur un recueil de poème Wilhelm Müller, bibliothécaire et auteur romantique par excellence. Schubert trouve que ces textes sont en complète harmonie avec l’hiver de son âme.

    Malade, rongé par la solitude et angoissé par la mort, le compositeur nous entraîne dans les pas du Wanderer (Voyageur) pour un périple déchirant à travers des paysages désolés et à l’issue fatale ; l’hiver est la mort.

    Cycle de 24 lieder répartis en deux cahiers distincts, Winterreise, par sa densité et son dramatisme, constitue sans doute l’œuvre la plus triste de Franz Schubert.

    Disponibilité de l'ouvrage
  • Tosca
  • Prince d'orchestre
  • Léonor de Récondo
  • Les joyaux du paradis
  • Une question d'harmonie
  • La contrebasse
  • Andante affettuoso
  • Le trille du diable
  • Lutte majeure
  • La soupe au poivre
  • Le violon d'Auschwitz
  • Glenn Gould : une vie à contretemps
  • Une Traviata
  • Une étrange histoire d'amour
  • Adrienne ne m'a pas écrit
  • La sonatine de Clementi
  • De chant et d'amour
  • Le mari de la harpiste
  • Norma
  • La Comédie de Terracina
  • Dans la geule du loup
  • Le requiem de Terezin
  • La leçon de chant
  • Les Partitions Absolues
  • Nocturne
  • Maestro !
  • La Sonate de Franck
  • L'ombre s'étend
  • Wanderer

Bach

Une fugue de Bach
L'amour commence en hiver
Un homme par ouï-dire
Le café Zimmermann
La disgrâce de Jean-Sébastien Bach
  • Une fugue de Bach
  • L'amour commence en hiver
  • Un homme par ouï-dire
  • Le café Zimmermann
  • La disgrâce de Jean-Sébastien Bach
  • Une fugue de Bach

    Comme le canon ou la variation, la fugue désigne à la fois un style de composition musicale et une technique de composition utilisée de manière passagère dans un morceau de musique. La fugue désigne une forme d’imitation moins stricte mais plus réglée que le canon, dans laquelle plusieurs voix ou lignes mélodiques, généralement trois ou quatre, se répondent de manière imitative, en avançant de manière indépendante et décalée, et donnant le sentiment d’un dialogue. On parle de fugue parce que la deuxième, troisième, etc., voix fait la chasse à la précédente, qui continue sa fuite avec un temps d’avance jusqu’aux mesures conclusives.

    Bach a essentiellement composé des fugues pour orgue, généralement longues et édifiantes, des fugues pour clavier, souvent plus brèves et de composition resserrée, et enfin des fugues pour voix (Messe en si). La fugue parcourt toute son œuvre, de jeunesse comme de maturité, et constitue l’un des genres qu’il aura magnifiés, par exemple dans Le Clavier bien tempéré ou dans L’Art de la Fugue.

    S’il incarne un peu l’âge d’or de la fugue, Bach en marque aussi le terme.


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  • L'amour commence en hiver

    Suites pour violoncelle seul BWV 1007-1012, Johann Sebastian Bach

    Les six suites pour violoncelle seul furent composées à Kothen, où Bach fut employé de 1717 à 1723. Contrairement à Weimar, qu’il venait de quitter, et à Leipzig, où il devait ensuite se rendre, Kothen était une principauté calviniste, dans laquelle la musique était proscrite hors des services religieux. Bach dut (et put) ainsi se consacrer à la musique de chambre et à la musique instrumentale, fort appréciée du très musicien prince de Kothen. C’est une période charnière dans sa vie et dans son exploration de la musique instrumentale. On ne connait pas les circonstances d’écriture des Suites pour violoncelle.

    Bien que l’on ait connaissance de pièces antérieures pour violoncelle seul, les suites de Bach ont quelque chose d’inaugural. Par leur place originelle dans le répertoire, évidemment. Mais aussi parce que le violoncelle n’était alors qu’un instrument d’orchestre ou d’accompagnement – la viole de gambe lui était préférée pour la musique soliste. On imagine l’exaltation avec laquelle Bach, inlassable expérimentateur, a dû considérer le défi audacieux : animer ces quatre cordes peu prisées avec du contrepoint, avec une polyphonie implicite, et démonter la beauté de cet instrument sous-estimé. Faute de répertoire, il n’avait d’autre choix que d’innover. Il est possible que, comme souvent, Bach ait également eu des intentions pédagogiques.


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  • Un homme par ouï-dire

    Le terme « partita » décrit un genre musical à plusieurs sections, en mettant l’accent, étymologiquement, sur une notion d’unité (parties d’un tout). Il peut s’agir de variations sur un thème mais pour Bach, les Partitas sont avant tout des recueils de danses. Elles comportent généralement une Allemande d’allure modérée (à quatre temps), une Courante naturellement plus animée (à trois temps), une Sarabande plus calme ( à trois temps), pièces auxquelles s’ajoutent, suivant les partitions, d’autres formes telles que la Gigue, la Gavotte, le Rondeaux ou le Passepied.

    Bach a écrit une dizaine de Partitas : trois pour violons, une pour flûte, six pour clavier et une pour luth. Les six Partitas pour clavier BWV 825-830 paraissent séparément entre 1725 et 1730, puis sont réunies en 1731 pour former l’opus premier de Bach, s’inscrivant ainsi parmi la dizaine de partitions publiées du vivant du compositeur.


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  • Le café Zimmermann

    Au XVIIIe siècle, chaque semaine, le Collegium Musicum, ensemble fondé par Georg Philipp Teleman, et dirigé entre 1729 et 1739 par Jean-Sébastien Bach, donne, au Café Zimmermann situé à Leipzig, un concert composé de cantates profanes ou de musique instrumentale.

    A l’époque la ville allemande attirait beaucoup de musiciens. Aucun programme du répertoire du café n’est arrivé jusqu’à nous, mais des articles de journaux annoncent des concerts variés et nombreux. On suppose donc que l’on y donnait des pièces composées par Bach (notamment ses concertos pour clavecin, cordes et continuo), mais aussi celles des plus grands compositeurs européens dont la musique circulait en partitions ou dans la tête des musiciens, de passage à Leipzig. Haut lieu musical de la ville, le Café Zimmermann a été détruit lors du bombardement de la ville en 1943.

    Bach est l’un des précurseurs dans le genre du concerto pour clavier. Dès 1721, le concerto brandebourgeois n°5 comporte une partie soliste importante pour le clavecin. Le Cantor écrira douze concertos pour clavecin, répartis en 2 cahiers de 6. De nos jours œuvres sont interprétées au piano.

    Le concerto n°1 en ré mineur BWV 1052 provient probablement d’une partition plus ancienne pour violon, aujourd’hui perdue. Bach en reprendra par la suite les thèmes dans les sinfonias des cantates BWV 146 et 188.


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  • La disgrâce de Jean-Sébastien Bach

    Lorsque la fonction de maître de chapelle (maître de musique) de la cour de Weimar devient vacante en décembre 1716, Jean-Sébastien Bach, confiant, pense obtenir facilement le poste.

    Mais le duc de Weimar, au caractère ombrageux, offre d’abord le poste à Telemann, qui le refuse. Il l’octroie alors au fils du maître défunt, un brave garçon au piètre talent. Frustré de se voir dénier cette place qu’il estime lui revenir, Bach cesse de composer et se met à la recherche d’un autre emploi.

    Fort heureusement, le prince Leopold d’Anhalt-Köthen, bon musicien lui-même, veut doter sa cour d’un orchestre de haut niveau et cherche un bon directeur musical. Sa sœur vient d’épouser Ernst August, le neveu mal aimé du duc de Weimar et ami de Jean-Sébastien Bach. Inévitablement, les deux hommes finissent par se rencontrer. Le prince Leopold offre alors à Bach le poste de Kappelmeister et propose de doubler son salaire. Bach accepte sans hésiter.

    Piqué au vif, le duc de Weimar refuse de laisser partir son « laquais » et le fait mettre aux arrêts pour avoir défié son autorité. Après quatre semaines de détention, l’affaire finit par s’arranger. Le duc ne pouvait s’opposer plus longtemps à la volonté du prince.

    Bach prend ses nouvelles fonctions à la cour de Köthen en décembre 1717. Ce poste offre de nombreuses responsabilités quant aux activités musicales de la cour. Non seulement le musicien compose, mais il doit aussi veiller à l’exécution des œuvres, à l’organisation des concerts, au recrutement des musiciens…


    Disponiblité de l'ouvrage
  • Une fugue de Bach
  • L'amour commence en hiver
  • Un homme par ouï-dire
  • Le café Zimmermann
  • La disgrâce de Jean-Sébastien Bach

Bartok

Mademoiselle Chambon
Béla Bartók contre le Troisième Reich
  • Mademoiselle Chambon
  • Béla Bartók contre le Troisième Reich
  • Mademoiselle Chambon

    Au début de 1944, Bartok, compositeur hongrois exilé aux États-Unis depuis le début de la guerre, écrit la Sonate pour violon seul que lui a commandée Yehudi Menuhin. C’est sa dernière œuvre achevée, et la seule, de la période américaine, qui soit d’accès difficile ; la seule qui soit une parfaite réussite. L’œuvre est de vastes proportions : près de vingt-cinq minutes de violon pur. La forme des deux premiers mouvements, tempo di ciaccona et fuga, se place sous le signe Bach ; l’admirable melodia, troisième mouvement, trouve son inspiration chez Beethoven ; le presto final, dernière expression Bartok entomologiste, est fait d’un perpétuel bourdonnement chromatique d’abeille, issu d’une seule note et gagnant peu à peu les hauteurs.

    C’est naturellement Menuhin qui interprète la sonate en première audition, à New York, à la fin novembre 1944. Il triomphe évidemment dans cette œuvre techniquement redoutable, avec ses pizzicati en rebond, ses double pizzicati, soit aux deux mains, soit avec deux doigts de la même main ; ses accords de trois notes ; ses passages harmoniques.


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  • Béla Bartók contre le Troisième Reich

    Béla Viktor Janos Bartók naît le 25 mars 1881 en Autriche-Hongrie, dans une région à la confluence des cultures hongroises, roumaines et slovaque. Sa mère commence à lui enseigner le piano lorsqu’il atteint ses cinq ans. Dès l’âge de neuf ans, Bartók s’essaie à la composition. En 1894, dans la ville universitaire de Bratislava, Bartók suit les cours de piano et d’harmonie, et complète sa formation au conservatoire de Budapest.

    Les premières compositions de Bartók ne reçoivent pas les encouragements de ses professeurs pétris d’esthétique allemande. Reconnu comme pianiste de talent, coqueluche des milieux nationalistes de la bonne société de Budapest, il devient célèbre avec la Symphonie Kossuth.

    C'est à partir de 1905 que Béla Bartók commence à approfondir son intérêt récent pour la musique populaire hongroise. Il prend conscience de la nécessité de sauvegarder la mémoire musicale traditionnelle ; commence alors pour lui une véritable carrière d'ethnographe et d’ethnomusicologue. En 1906, ils publient Vingt chansons paysannes hongroises.

    À partir de 1910, son œuvre orchestrale commence à se propager dans toute l’Europe, même si sa musique est jugée trop difficile. La Seconde Guerre mondiale bouleverse sa vie. En 1936, il compose une œuvre majeure de la musique moderne, un de ses chefs-d'œuvre emblématiques : Musique pour cordes, percussion et célesta.

    Avant de s’expatrier aux États-Unis, il met ses papiers en sécurité et met à l’abri, dans les caves de ses amis, les cylindres sur lesquels sont gravés les chants folkloriques. Bartok ne s’adapte pas à la vie américaine, il n’aime pas le pays. Il donne début 1943 son dernier concert en tant qu’interprète. Son état de santé se dégrade régulièrement. Le 1e décembre 1944, il crée le Concerto pour orchestre.

    Alors qu’il est presque ruiné et gravement malade, il souhaite laisser à son épouse une dernière œuvre et travaille avec acharnement sur son Concerto pour piano n° 3. Alors qu’il lui reste 17 mesures à achever, il est admis aux urgences de l’hôpital de Westside, à New York, où il s’éteint le 26 septembre 1945.


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  • Mademoiselle Chambon
  • Béla Bartók contre le Troisième Reich

Beethoven

Sonate au clair de lune
Le piano sur la plage
Beethoven : la symphonie du destin
La sonate à Bridgetower
L'amour en fugue
  • Sonate au clair de lune
  • Le piano sur la plage
  • Beethoven : la symphonie du destin
  • La sonate à Bridgetower
  • L'amour en fugue
  • Sonate au clair de lune

    Dès ses premières années à Vienne, Beethoven connait une popularité extraordinaire. La musique est alors au centre de la vie sociale de cette capitale : le talent et l’excentricité du compositeur lui ouvrent les portes des meilleurs salons. Son jeu pianistique extrêmement hardi et original, et bientôt ses compositions, enchantent les Viennois.

    En 1801, Beethoven compose la Sonate pour piano n° 14 en Ut dièse mineur, opus 27, n°2 dite « Clair de Lune » . Elle est dédiée Giulietta Guicciardi, jeune comtesse de dix-sept ans, à qui le maestro confie dans des lettres son angoisse croissante devant la surdité. C’est un poète et musicien allemand, Ludwig Rellstab, qui, comparant le premier mouvement de cette sonate à un clair de lune sur le lac de Lucerne, lui donna cet intitulé.

    Cette pièce est sans doute l’une des plus originales du compositeur. L’atmosphère de rêve et d’imagination qui prédomine explore les sonorités du piano, annonçant avec presque un demi-siècle d’avance l’univers impressionniste de Debussy.


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  • Le piano sur la plage

    Beethoven composa la Symphonie n°7 en La majeur, parallèlement avec la Symphonie n°8, entre 1811 et 1812. Sa première exécution eut lieu le 8 décembre 1813 à Vienne. Beethoven voyait dans sa septième symphonie une de ses meilleures œuvres. Wagner, qui la dirigea, l’avait surnommée « la Danse », probablement à cause de la prééminence de certains rythmes obstinés qu’on y rencontre. Il qualifia l’œuvre éminemment sereine. Le succès immédiat de cette symphonie ne fut jamais démenti par la suite.

    De forme strictement classique, après des libertés prises dans les symphonies précédentes, elle se révèle être une composition purement musicale, sans message autobiographique ni intentions descriptives. Cette symphonie est structurée en quatre mouvements : Poco sostenuto – Vivace ; Allegretto ; Presto – Assai meno presto ; Allegro con brio.

    Le 2e mouvement - Allegretto en la mineur - est le plus universellement connu de la Symphonie. Souvent utilisé pour illustrer des scènes de cinéma dans la 2e moitié du XXe siècle, il dégage toujours la même intensité émotionnelle. Bien qu’il soit indiqué allegretto, il s’agit d’un mouvement lent et l’indication métronomique du compositeur est rarement observée. La cellule rythmique fait penser à une marche lente. Un accord tenu des vents ouvre le mouvement. Les cordes graves présentent alors, sur ce qui est la cellule rythmique principale de ce mouvement, un premier thème. Cette formule rythmique sera reprise maintes fois pour former un ostinato. Le thème fait son entrée aux altos à l’unisson des violoncelles dans leur registre le plus émouvant.


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  • Beethoven : la symphonie du destin

    Le compositeur allemand Ludwig van Beethoven naît à Bonn, en Allemagne, le 17 décembre 1770.

    Très jeune, il se passionne pour la musique et suit de nombreuses leçons professées par son père musicien. Très doué, le jeune Ludwig rencontre et travaille avec de grandes personnalités musicales de l’époque.

    L’arrivée à Bonn du compositeur Christian Gottlob Neefe va être décisive. Il enseigne à l’enfant le piano et l’écriture musicale.

    A douze ans, Ludwig publie sa première œuvre musicale et à quatorze ans il devient organiste à la cour du Prince-Electeur de Cologne. Peu à peu, l’adolescent remplace son père à la maison et se sent désormais responsable de ses frères cadets.

    En 1787, Beethoven part pour Vienne pour enrichir son éducation musicale et rencontre Mozart et Haydn. Dans la capitale autrichienne, le jeune musicien étonne et séduit par sa virtuosité et ses improvisations au piano.

    A 26 ans, il commence à souffrir de problèmes d’audition, mais il continue à composer des sonates, des concertos et de la musique de chambre.

    En 1800, Beethoven choque avec sa Première Symphonie, car il repousse les usages musicaux établis.

    Il devient totalement sourd en 1819. Profondément meurtri par son état, il s’isole et passe alors pour un grand solitaire, tout en poursuivant son immense travail de composition, notamment les symphonies.

    Beethoven décède à Vienne le 26 mars 1827.


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  • La sonate à Bridgetower

    Le violoniste britannique britannique George Polgreen Bridgetower naît à Biala, en Pologne, le 11 octobre 1778. Fils d’une mère européenne et d’un père antillais, il fait ses débuts au Concert spirituel, à Paris, en avril 1789. Le jeune mulâtre, alors âgé de neuf ans, éblouit l’assistance et notamment le chevalier de Saint-George (probablement organisateur de la venue du musicien à Pris) et Thomas Jefferson, futur présidente des Etats-Unis. George Bridgetower et son père fuient la France révolutionnaire et passe, en 1791, en Angleterre. Après avoir joué en même temps que Haydn à un concert de J.P. Salomon, il entre au service du prince de Galles avant d’être engagé comme violoniste dans l’Orchestre des Concerts de Londres.

    Après un séjour à Dresde dans les années 1802-1803, Bridgetower se rend à Vienne, haut lieu de la musique. Il rencontre le compositeur Ludwig van Beethoven, avec lequel il se lie d’amitié. Le 24 mai 1803, dans la capitale autrichienne, Beethoven crée avec Bridgetower sa sonate n°9 pour violon et piano. L’originalité de cette sonate réside dans le traitement égal des deux instruments dont aucun n’accompagne l’autre : ni maître, ni esclave.

    « Sonata mulattica composta per il mulatto Brischdauer, gran pazzo e compositore mulattico » (sonate « mulâtre » composée pour le « mulâtre » Bridgetower, grand fou et grand compositeur « mulâtre »), tel est l’intitulé originel de la composition, écrit de la main de Beethoven. La sonate sera finalement plus connue sous le nom de Sonate à Kreutzer, car suite à une brouille entre les deux musiciens, le compositeur va dédicacer son œuvre au violoniste français Rodolphe Kreuzer. Ce dernier, qui la juge détestable, ne la jouera jamais.

    Elu en 1807 membre de la Royal Society of Musicians de Londres, il reçoit en 1811 le titre de Bachelor of Music de l’Université de Cambridge. Entre 1829 et 1843, il réside principalement à Paris et à Rome, puis retourne en Angleterre, où il se marie et s’installe dans le Surrey. Il y décède le 28 février 1860.


    Disponibilité de l'ouvrage
  • L'amour en fugue

    Composé en 1806, le Concerto pour violon en ré majeur de Beethoven prend sa place entre la Troisième et la Quatrième symphonie. Cette œuvre radieuse, écrite dans une période relativement heureuse, sans doute consécutive aux fiançailles passées avec son élève Thérèse de Brunschwig, respire la joie sereine et une sorte de noblesse tranquille.

    D’une durée d’exécution d’environ 40 minutes, le concerto comporte 3 mouvements :

    Allegro ma non troppo : une longue introduction orchestrale avec entrée tardive du soliste qui donne un caractère extatique.

    Larghetto : un thème varié, rayonnant de bonheur qui offre un beau moment de rêve poétique.

    Rondo : une joie populaire expansive et gracieuse.

    Malgré sa clarté et la séduction de ses thèmes, cette œuvre, vite appréciée du public, s’imposera difficilement chez les professionnels avant de devenir la référence des concertos.


    Disponibilité de l'ouvrage
  • Sonate au clair de lune
  • Le piano sur la plage
  • Beethoven : la symphonie du destin
  • La sonate à Bridgetower
  • L'amour en fugue

Debussy

Le mode du diable
La fille de Debussy
  • Le mode du diable
  • La fille de Debussy
  • Le mode du diable

    En musique, un prélude est une pièce qui introduit une œuvre plus importante. Jean-Sébastien Bach en a écrit de nombreux au début du XVIIIe siècle dans ses suites et ses sonates. Plus tard, Wagner remplacera l’ouverture traditionnelle des opéras par des préludes. Mais pour Debussy, le prélude est devenu une œuvre instrumentale indépendant, brève, qu’il affectionne particulièrement pour la liberté de forme qu’il offre.

    Au XIXe siècle, les compositeurs aiment employer des orchestres très importants, avec souvent des pupitres d’instruments très imposants. Par son choix dans la composition de l’orchestre, Claude Debussy se démarque de ses prédécesseurs en privilégiant un orchestre plus intime dans lequel il va particulièrement mettre en valeur le timbre des instruments de la famille des bois. Ainsi, pour son «Prélude à l’après-midi d’un faune », il confie le thème du faune à la flute traversière, car dans la mythologie romaine, le faune, être mi-homme mi-bouc, est généralement représenté avec une flûte, à l’image du dieu Pan.

    A l’époque de l’écriture cette œuvre, Debussy a trente ans et se montre peu soucieux de sa réussite au près du public. Il refuse d’écrire pour complaire à ses contemporains et n’aspire qu’à trouver son langage. Pourtant, lors de sa création à la Société nationale à Paris, le « Prélude à l’après-midi d’un faune » remporte un tel succès que le chef doit le faire jouer une seconde fois.

    Claude Debussy, qui fréquente des musiciens, peintres et écrivains dans les salons et cafés parisiens, s’est inspiré d’un poème de Stéphane Mallarmé, écrit pour lequel ce dernier avait vu se fermer les portes d’institutions comme le Théâtre français ou la revue «Le Parnasse contemporain ».


    Disponibilité de l'ouvrage
  • La fille de Debussy

    Claude Debussy voit le jour à Paris le 22 août 1862. Doté d’un don exceptionnel pour la musique, il intègre le conservatoire de Paris à l’été 1872. Très vite, je jeune homme abandonne l’idée d’une carrière de virtuose pour se consacrer à la composition. C’est aussi l’époque où il côtoie de jeunes artistes comme Erik Satie ou Paul Dukas.

    En 1884, Debussy remporte le premier prix de Rome avec sa cantate L’Enfant prodigue. Lors de l’Exposition universelle de Paris en 1889, le musicien français découvre des musiques extra-européennes ; les rythmes complexes du gamelan javanais le fascinent. Cette musique extrême-orientale va désormais influencer toute son œuvre au cours des vingt années suivantes. Inspiré par la poésie de Mallarmé, Debussy compose son Prélude à l’après-midi d’un faune (1894), pièce révolutionnaire qui va changer définitivement l’évolution de la musique en France.

    Après le succès de son unique opéra, Pelléas et Mélisande (1902), la présentation de sa nouvelle œuvre, La Mer (1905), et malgré une vie conjugale chaotique et mouvementée, Debussy devient le chef de file incontesté d’une nouvelle école, « l’impressionnisme musicale ». A partir de 1908, et jusqu’à sa mort, le compositeur va faire preuve d’une surprenante faculté de création, s’essayant à présenter tous les genres musicaux. En 1909, les premiers symptômes de la maladie se manifestent : il est atteint d’un cancer.

    Après quelques fiascos retentissants, le compositeur livre des Préludes pour piano, ainsi que la seconde de ses Deux suites pour piano. La guerre met fin à ses concerts et tarit sa source d’inspiration. Il ne compose que quelques pièces de circonstances (Berceuse héroïque, Noël des enfants qui n’ont plus de toit). A la fin de l’année 1915, il produit encore Douze études, sans doute son ultime œuvre la plus remarquable pour piano. Claude Debussy s’éteint le 25 mars 1918, pendant que les bombes pleuvaient sur une Paris en guerre.


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  • Le mode du diable
  • La fille de Debussy

Mozart

Rire en do mineur
L'assassinat de Don Juan
Mozart à Paris
La sœur de Mozart
L'effroi
  • Rire en do mineur
  • L'assassinat de Don Juan
  • Mozart à Paris
  • La sœur de Mozart
  • L'effroi
  • Rire en do mineur

    Le concerto pour piano n°9 en mi bémol majeur « Jeunehomme » K.271 a été composé par Mozart à Salzbourg en janvier 1777.

    Œuvre absolument majeure, ce concerto doit d’abord sa célébrité à son surnom énigmatique : Jeunehomme était le patronyme d’une célèbre concertiste française, dont le hasard des tournées conduira les pas jusqu’à ce Salzbourg où Mozart commence à s’ennuyer, prisonnier de la cour de Colloredo.

    Mais si cette œuvre a gardé jusqu’à nos jours une telle aura, ce n’est pas pour le simple mystère qui plane autour de son surnom : ses qualité musicales sont littéralement sans commune mesure avec les Concertos qui l’ont précédée. En l’espace de neuf mois, Mozart passe d’un langage galant, sage et mesuré, à ce chef-d’œuvre tout à fait démesuré. Démesuré dans ses proportions (presque 35 minutes quand les concertos n’excédaient alors que très rarement les 20 minutes) et dans son langage lui-même : Mozart ne cherche plus à plaire au public, il laisse libre cours à sa propre pensée. Il offre le premier exemple de concerto où soliste et orchestre dialoguent et rivalisent continûment, de la première phrase jusqu’aux accords finaux. L’Allegro initial surprend par l’absence de thème propre à un soliste (passage obligé des concertos d’alors) qui, d’entrée de jeu, se voit donc totalement intégré à la narration. Le second mouvement (Andantino) est écrit un ut mineur. C’est la première fois que Mozart utilise un mode mineur pour un mouvement de concerto. L’atmosphère dramatique offre un contraste extraordinaire avec le premier mouvement. Le finale en rondo est lui aussi une mine de trésors inouïs pour l’époque. La virtuosité, tout d’abord, y est sans précédent. L’invention, ensuite, est d’une richesse incroyable, avec l’intrusion d’un véritable menuet (Menuetto cantabile), à trois temps donc, dans ce mouvement par ailleurs à deux temps. Ce Concerto marque bel et bien une rupture dans l’histoire du genre et annonce les principales caractéristiques des concertos romantiques.


    Disponibilité de l'ouvrage
  • L'assassinat de Don Juan

    Depuis longtemps, l’idée d’écrire pour la scène hante Wolfgang Amadeus Mozart. En 1781 débute la lignée des chefs-d’œuvre théâtraux avec la grande tragédie Idomeneo, suivi de L’enlèvement au Sérail en 1782.

    En 1783, Mozart contacte Lorenzo da Ponte, poète et librettiste italien. Trois ans plus tard, cette collaboration prend tournure et aboutit à une première merveille : les Noces de Figaro. Après un accueil mitigé à Vienne, l’œuvre est montée en décembre 1786 sur la scène de l’opéra de Prague. C’est un triomphe. La ville de Prague, fort de ce succès, commande au génial compositeur un nouvel opéra.

    Mozart contacte aussitôt son précieux librettiste et tous deux tombent d’accord sur un sujet, qui depuis plus d’un siècle, a fait le tour des scènes européennes : la vie dissolue et le châtiment fantastique de don Juan.

    La première de Don Giovanni a lieu le 29 octobre 1787 à Prague. Mozart, alors âgé de 31 ans, est en plein maturité musicale. Le génial compositeur vient d’écrire une œuvre admirable, qui sera, au fil du temps, universellement acclamée.

    « A Séville, en Espagne, Don Giovanni tente de séduire Donna Anna, par ailleurs déjà fiancée à Don Ottavio. Anna repousse le séducteur blasphémateur et reçoit la protection du Commandeur, son père. Au cours d’un duel nocturne, Don Giovanni blesse mortellement le vieil homme et part, sans le moindre remord, à la conquête de nouvelles proies, flanqué de son fidèle valet Leporello, complice récalcitrant de ses audaces. Donna Elvira et Zerlina seront ainsi les autres victimes du libertin.

    Après avoir perpétuellement glissé entre les mailles du filet et mené une vie concupiscente, Don Giovanni se voit entrainer dans les flammes de l’enfer par le spectre du Commandeur venu venger l’honneur de sa fille et rétablir l’ordre des choses. »


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  • Mozart à Paris

    Mozart arrive à Paris avec sa mère le 23 mars 1778, étape ultime et décisive dans la quête d’une situation prestigieuse ; les ressources financières qu’offre la ville lumière ont de quoi lui donner beaucoup d’espoir.

    Dès le lendemain, le compositeur se rend chez le baron Grimm, diplomate et homme de lettres bavarois au carnet d’adresses particulièrement fourni. Mis en relation avec le duc de Guines, flûtiste amateur brillant, ce dernier commande à Mozart un concerto pour flute et harpe et l’engage comme maître de composition de sa fille aînée, également harpiste. Bien que satisfait de son élève, très vite, le musicien se lasse. Le découragement l’emporte, d’autant que la jeune femme le laisse tomber pour se marier. Pire, le duc ne lui paie ni le concerto ni la totalité des vingt-quatre leçons professées.

    A ces désillusions s’ajoute un drame : la disparition de sa mère emportée par le typhus le 3 juillet 1778. Mozart traverse une longue période d’abattement et compose, comme pour exorciser sa tristesse, la sonate pour piano et violon K.304 et la sonate pour piano K.310.

    Face à l’adversité, Mozart cherche du réconfort auprès de ses amis musiciens allemands présents à Paris. Il lie une relation complice avec le baron Von Sickingen, pianiste et compositeur amateur. Il trouve un appui en la personne de la marquise Louise d’Epinay ; elle entreprend de lui trouver un logement plus confortable et finit par l’héberger dans son hôtel. Durant l’été, Mozart est invité chez le duc de Noailles, mécène de premier plan dans son château de Saint-Germain-en-Laye et partage quelques jours agréables avec Johann Christian Bach, un des fils du célèbre musicien allemand.

    Le répit est de courte durée. De retour à Paris, Mozart se fâche avec le baron Grimm, ce dernier émettant de sérieux doutes sur les capacités du compositeur à réussir à Paris. Il contacte Léopold Mozart et ensemble, ils œuvrent pour un retour sur sa terre natale du musicien prodige. La tension entre Mozart et le baron devient très vive et provoque la rancœur du compositeur. En fait, le désaccord se situe d’abord sur le terrain musical. Grimm, critique influent mais à la formation musicale superficielle, se heurte à un compositeur de génie, conscient de l’être et très indépendant dans ses goûts. Le 26 septembre 1778, Mozart, fou de rage avec le sentiment d’avoir été trahi, quitte la capitale française. Ce départ précipité scelle définitivement l’échec de ce troisième séjour parisien.


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  • La sœur de Mozart

    Maria Anna Walburga Ignatia Mozart, connue sous le surnom affectueux de Nannerl, naît le 30 juillet 1751 à Salzbourg. Son frère Wolfgang Amadeus naît 5 ans plus tard en 1756.

    Dès l’âge de sept ans, la jeune fille reçoit de son père Leopold Mozart ses premières leçons de clavecin. Son frère Wolfgang montre aussi très rapidement un grand intérêt pour ces leçons de musique. Les deux enfants montrent très vite leur talent et leur potentiel d’enfants prodiges. Très proches, Nannerl et Wolfgang vont jusqu’à développer entre eux un langage secret.

    Leopold emmène alors sa fille aînée, puis les deux enfants, dans plusieurs villes d’Europe pour qu’ils se produisent en concert. Musicienne de grand talent, Nannerl Mozart compose aussi des pièces, dont son célèbre frère fera l’éloge.

    Irrité, Leopold Mozart ordonne à sa fille de ne plus écrire de musique : une femme ne peut pas devenir compositrice.

    Âgée de 18 ans, son père cesse de l’emmener en tournée et se consacre uniquement à son fils. Il brise ainsi les rêves de Nannerl : pas de composition, pas d’étude du violon, pas de tournée en Europe. Il l’oblige à donner des cours de piano pour financer les voyages de son frère en Europe. Obéissante, la jeune fille sombre en dépression et les relations avec son frère se détériorent.

    Nannerl se marie en 1784 avec un magistrat dont elle n’est pas amoureuse, bien qu’elle trouve agréable de porter un nom aristocratique. De cette union naissent un fils et deux filles. A la mort de son époux en 1801, Maria Anna Wozart retourne vivre à Salzbourg où elle subvient à ses besoins en donnant des cours de piano. Sa santé décline et, devenue aveugle, elle décède le 29 octobre 1829.

    La postérité n’a gardé aucune trace de ses œuvres.


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  • L'effroi

    Après avoir emprunté à Beaumarchais le sujet des Noces de Figaro et à Molière celui de Don Giovanni, Mozart et son librettiste Lorenzo da Ponte se voient commander l’écriture d’un opéra bouffe en deux actes à l’intrigue soufflée par l’empereur Joseph II lui-même, sur les bases d’une mésaventure viennoise réellement vécue.

    L’histoire ? Une méditation douce-amère sur la fidélité des femmes, sur fond de travestissements, de faux adieux et de tromperies. Le titre ? Cosi fan tutte, qui signifie « Elles font toutes ainsi », autrement dit, « Toutes les femmes trompent les hommes ».

    Livret et partitions sont écrits en un mois en décembre 1789 et la première représentation a lieu le 26 janvier 1790. Le décès de l’empereur le 20 février 1790 entraîne la fermeture des théâtres pour deuil ; à la réouverture des salles, Cosi fan tutte était presque totalement oublié.

    Avec cet opéra, Mozart se prend au jeu de la comédie napolitaine, ses personnages sont légers, échangent leurs fiancées et le jeu de l’amour produit ses effets. Oscillant entre libertinage, tendresse, brûlure amoureuse et résignation, l’œuvre est portée par une musique qui est peut-être la plus radieuse jamais écrite par Mozart.


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  • Rire en do mineur
  • L'assassinat de Don Juan
  • Mozart à Paris
  • La sœur de Mozart
  • L'effroi

Ravel

Boléro
Ravel
Les forêts de Ravel
Le Concerto pour la main gauche
  • Boléro
  • Ravel
  • Les forêts de Ravel
  • Le Concerto pour la main gauche
  • Boléro

    Maurice Ravel présente son Boléro à l’Opéra de Paris le 22 novembre 1928. Inspiré au compositeur par la danseuse Ida Rubinstein, le ballet raconte comment, dans la demi-obscurité d’un café, une jeune femme attire lentement l’attention des clients en dansant un boléro languide. Tous se laissent prendre par le rythme lancinant de cette dans qui s’achève dans un climat extatique.

    Le Boléro est un thème unique composé de deux sections, incessamment répété dans un long crescendo. Il dure dix-sept minutes sans subir la moindre variation ; seuls le volume et la couleur de l’orchestre changent. Le rythme reste le même tout au long de la pièce et la tonalité n’est modifiée qu’à la fin.

    Dès le début du ballet apparaissent les trois éléments principaux : un accompagnement en pizzicato des violoncelles ; un tambour qui martèle un rythme de boléro tel qu’il était dansé au XVIIIe siècle en Espagne ; une mélodie énoncée par une flûte, une des plus célèbres de la musique occidentale. Additionnés progressivement, chaque instrument reprend le thème initial, l’orchestration prend de l’amplitude en même temps que la tension monte.

    L’excitation atteint son comble lorsque se produit un ultime coup de théâtre : après trois cents mesures jouées dans une même tonalité, l’orchestre tout entier en change brusquement. Un véritable délire se déchaîne puis, dans un rugissement de trombones, la musique retombe dans sa tonalité précédente et dans un véritable cri, de désespoir ou de plaisir, le Boléro s’effondre littéralement.


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  • Ravel

    Au printemps de l’année 1930, Ravel entreprit simultanément la composition de ses deux concertos pour piano, le Concerto pour la main gauche et le Concerto en sol. Les deux partitions furent achevées à l’automne de l’année suivante. Le Concerto en sol fut d’abord conçu sous la forme d’une rhapsodie basque avant de prendre la forme qu’on lui connaît aujourd’hui.

    Ce concerto, très virtuose, transcende son époque tout en y plongeant. Le premier mouvement utilise en effet des rythmes et des motifs dont on se grisait dans les années 20 et 30 (blues, jazz, fox-trot), avec une élégance et une distance typiques de Ravel, cependant que le troisième offre des espiègleries aux cuivres (glissandi des trombones) et des emprunts au jazz. Quant au mouvement lent, qui paraît être l’une des plus belles inspirations du compositeur, c’est une magnifique rêverie mélodique.

    L'instrumentation du Concerto en sol est remarquablement légère, avec un seul instrument par pupitre des bois et cuivres, cors et bassons exceptés, 8 premiers violons, 8 seconds violons, 6 altos, 6 violoncelles et 4 contrebasses. Malgré cet effectif réduit, Ravel parvient à obtenir des effets orchestraux puissants, démontrant son talent d'orchestrateur.

    Créé à la Salle Pleyel par Marguerite Long, le 14 janvier 1932, avec Ravel lui-même au pupitre des Concerts Lamoureux, le Concerto en sol fit très vite, en compagnie de son auteur et de sa dédicataire, la conquête de l’Europe.


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  • Les forêts de Ravel

    Le Tombeau de Couperin est une suite de six pièces pour piano de Maurice Ravel composée entre 1914 et 1917 et créée le 11 avril 1919 par Marguerite Long . Quatre de ces pièces furent ensuite orchestrées par l'auteur en 1919 et jouées pour la première fois le28 février 1920. Ravel a voulu reprendre un genre musical très courant de l’époque baroque : le bien nommé « Tombeau », à travers lequel un compositeur rend hommage à un confrère – sans que celui-ci ne soit forcément décédé. Ravel, lui, fait honneur à Couperin (les musicologues pensent que c’est de François « Le Grand » Couperin dont il s’agit), qui le précède d’un peu plus de deux siècles…Mûrie dès 1914, l'œuvre fut presque entièrement composée en 1917 alors que Ravel, malade, était démobilisé. Le caractère apaisé de l'œuvre contraste avec la période tourmentée de sa composition. Chacune des six pièces est dédicacée à des amis du musicien, tombés au feu au cours de la Première Guerre mondiale.


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  • Le Concerto pour la main gauche

    Le célèbre Concerto pour la main gauche de Maurice Ravel est une commande faite en 1929 par le pianiste Paul Wittgenstein, qui avait perdu son bras droit pendant la Première Guerre mondiale. C’est donc celui-ci qui joua l’œuvre la première fois en 1932. Comme il avait apporté quelques modifications, il se brouilla avec le compositeur…

    Le Concerto pour la main gauche est une œuvre très sombre et dramatique, qui est le reflet d’un contexte douloureux : horreur de la Grande Guerre, crise économique…   On entend d’ailleurs le piano  mourir à la toute fin, englouti par l’orchestre… Et que dire de la main gauche, synonyme de malheur dans la tradition antique…

    Ce concerto est l’une des pièces maîtresses de l’œuvre de Ravel – et l’une des plus dures, la seule main gauche couvrant l’intégralité du clavier, et tenant le rôle de deux mains.


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  • Boléro
  • Ravel
  • Les forêts de Ravel
  • Le Concerto pour la main gauche

Satie

Les parapluies d'Erik Satie
Le gentleman de velours
Cinq Nouvelles en forme de Poire
Les pêcheurs d'étoiles
  • Les parapluies d'Erik Satie
  • Le gentleman de velours
  • Cinq Nouvelles en forme de Poire
  • Les pêcheurs d'étoiles
  • Les parapluies d'Erik Satie

    Après avoir lu Salammbô de Gustave Flaubert, Erik Satie a l’idée d’écrire Les Gymnopédies, pièces pour piano inspirées par les danses grecques, légères et atypiques, qui bravent délibérément de nombreuses règles de la musique classique. Ecrites selon un rythme ¾, elles ont toutes un thème et une structure similaire. Ces compositions, publiées à Paris en 1888, contiennent en germe tous les éléments du langage harmonique nouveau que va développer Satie et qui influencera Debussy et Ravel.

    Peu d’auditeurs des Gymnopédies connaissent l’origine de ce mot grec. A Sparte, lors du passage de l’enfance à l’adolescence, les rites d’initiation du futur citoyen se terminaient par les gymnopédies. Les garçons subissait une longue station debout, exposés nus en plein soleil, parmi les chœurs de danse. Ces fêtes célébrées en l’honneur d’Apollon auraient été organisées pour la première fois en Crête, au VIIIe siècle avant notre ère. Les athlètes des Jeux (lancement du disque, du javelot…) rythmaient leurs évolutions au son de la flûte ; des scènes de chasse et autres sports étaient mimées par de jeunes Lacédémoniennes nues, dont les Athéniens se moquèrent en les traitant de phénomérides (monstrueuses cuisses).

    La thématique grecque antique parcourt toute l’œuvre de Satie, et le mot « gymnopédie » fut peut être choisi en allusion aux notions d’ascétisme et d’austérité qui se réfèrent à tout ce qui est en relation avec la civilisation spartiate, deux notions proches de l’esthétique de Satie.


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  • Le gentleman de velours

    Né à Honfleur le 17 mai 1866, Erik Satie étudie au Conservatoire de Paris, dont l’éloigne foncièrement son, esprit à la fois ombrageux et fantaisiste, et son humour caustique. Après un bref passage dans les rangs de l’armée, il occupe le poste de pianiste au Cabaret du Chat noir et à l’Auberge du Clou. C’est à cette époque qu’il se lie d’une amitié mitigée avec Claude Debussy.

    Précurseur du dadaïsme et du surréalisme (avec le ballet Parade en 1917), Satie est inspiré, dans ses premières œuvre pour piano, par une volonté de dépouillement « médiéval et mystique » (Les Gymnopédies en 1888, Les Gnossiennes en 1891). Il s’intéressera ensuite à la forme, mais avec humour et dérision (Trois morceaux en forme de poire, 1890-1903 ; Pièces froides, 1897). Voulant assurer son écriture, il s’inscrit à 40 ans en classe de contrepoint à la Schola Cantorum, où il étudie avec d’Indy et Roussel.

    A Arcueil, non loin de son domicile secret où il résidera de 1898 jusqu’à sa mort, Satie reçoit, à partir de 1923, ses « disciples » et fonde l’école d’Arcueil. Niant l’art, il expérimente « la musique d’ameublement » et aborde la « technique éclatée » et « répétitive » avec le ballet instantanéiste Relâche de Picabia, et avec la musique du film Entr’acte de René Clair.

    Satie meurt le 1er juillet 1925 d’une cirrhose du foie, dans un isolement misérable. Outre les œuvres déjà citées, le « Bon Maître d’Arcueil » laisse de nombreuses pages pour piano, des mélodies, un drame symphonique (Socrate d’après Platon), et des compostions pour orchestre.


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  • Cinq Nouvelles en forme de Poire

    En septembre 1903, Erik Satie termine une composition pour piano à quatre mains, Trois morceaux en forme de poire. Elle va devenir une de ses œuvres les plus emblématiques et l’une des plus appréciées du grand public.

    Piqué au vif par le succès de Debussy avec son Pelléas et Mélisande, Satie, alors en panne d’inspiration après une période mystique riche d’inventions diverses, rassemble ses fonds de tiroir, transforme quelques thèmes inexploités et se lance dans la composition de ses Trois Morceaux en forme de poire en août 1903. Le titre peut être une réponse ironique à Debussy qui aurait conseillé à Satie de soigner la forme de ses œuvres.

    Plutôt que de renouveler immédiatement son langage, le compositeur se lance au contraire dans l’élaboration d’une œuvre où coexistent tous les registres de ses deux premières époques compositionnelles. Il passe ainsi en revue ses numéros gnossiens et gymnopédiques, son style « pièce froides », sa touche music-hall.

    Les Trois Morceaux en forme de poire sont en réalité un recueil de sept pièces. L’idée première de Satie était de composer uniquement deux Morceaux, mais enthousiasmé par la réussite de ses premières réalisations, il aura rapidement l’idée d’en faire un recueil de plus grande importance. Ces sept pièces fondues les unes dans les autres, annoncent la période humoristique à venir, autant qu’elles évoquent les univers déjà explorés.

    Composés en pleine traversée du désert, surgis du néant sans autre motif que leur existence, les Trois morceaux en forme de poire sont un adieu de Satie à sa jeunesse. C’est une de ses meilleures œuvres, d’une joie et d’une vitalité rares.


    Disponibilité de l'ouvrage
  • Les pêcheurs d'étoiles

    Entre 1889 et 1891, Satie compose le cycle des Gnossiennes, une œuvre en six parties. Seules les cinq premières sont d’une même thématique, qui évoque la basse continue des Gymnopédies tandis que les barres de mesure disparaissent de la partition. La coloration balkanique de ces pièces s’explique facilement. Satie visite comme tout le monde l’Exposition universelle de Paris. Le compositeur découvre les musiques d’ailleurs et reste fasciné par une formation d’instrumentistes roumains. Il trouve ainsi l’inspiration dans le folklore gitan.

    Les Gnossiennes évoquent la « danse de la grue » pratiquée dans le labyrinthe du palais de Cnossos, ville de Crête et royaume de Minos, fils de Zeus et d’Europe. Ce titre peut aussi faire simplement référence aux habitantes de cette ville. Rien n’est moins sûr. On peut aussi penser que Satie, avec ses Gnossiennes invente un nouveau mot, dérivé du mot gnose. A cette époque, Satie s’implique dans des sectes et des mouvements gnostiques. Cette philosophie, alternative au christianisme, attribue à un dieu mauvais la création du monde, qu’il faut traverser pour atteindre l’autre monde.

    Les trois premières Gnossiennes seront réunies et éditées du vivant de l’auteur en 1893 ; les trois dernières le seront en 1968.


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  • Les parapluies d'Erik Satie
  • Le gentleman de velours
  • Cinq Nouvelles en forme de Poire
  • Les pêcheurs d'étoiles

Vivaldi

La sonate oubliée
La boulangerie de la rue des dimanches
  • La sonate oubliée
  • La boulangerie de la rue des dimanches
  • La sonate oubliée

    En septembre 1703, Vivaldi se voit engager comme maestro di violine au conservatoire de l’Ospedale della Pieta, hospice créé pour recueillir des jeunes filles orphelines, illégitimes ou abandonnées. Cette institution hébergeait également des jeunes filles de bonne société que la famille enfermait là pour empêcher une mésalliance. Réparties en deux groupes, les jeunes filles recevaient soit une éducation générale, soit une éducation spécifiquement musicale. Les figlie di coro (filles du chœur) recevaient un excellent enseignement, tant dans le domaine du chant que dans celui des techniques instrumentales.

    Vivaldi cherche à innover dans le domaine de la forme et de l’instrumentation, ce qui le conduira à écrire ses plus œuvres pour ses élèves de la Piéta. En 1705, parait son premier recueil de sonates intitulé Suonate da Camra a Tre, due Violine, e Violone o Cembalo, l’Opus 1 contient douze sonates de chambre, écrites pour deux violons et basse continue. Ce sont des sonates en trio, structurées en quatre ou cinq mouvements. Une ouverture lente précède les mouvements de danses, allemandes, sarabandes, courantes, gigues, gavottes, selon les modèles en vigueur.

    Le 7 mars 1706, Vivaldi est réélu à son poste malgré des manquements à sa mission (nombreuses absences) et son abandon de la prêtrise. Toutefois les messes solennelles, les cérémonies exceptionnelles et les concerts d’oratorios se succèdent à vive cadence, et le « prêtre roux » commence à multiplier les compositions. Le travail forcené fourni dans l’hospice de charité prote ses fruits : la chapelle musicale de la Pièta est en plein essor et la réputation de Vivaldi commence à s’étendre au-delà de la lagune vénitienne. Après avoir écrit une sonate pour « Violon, hautbois et orgue obligés », Vivaldi compose, toujours pour les jeunes filles de l’hospice, un « Concerto en deux chœurs avec flûtes obligées ». En 1709, année d’édition de l’Opus 2 (second recueil de douze sonates pour violon), Vivaldi travaille à la composition de différents concertos pour violon qui vont définitivement étendre sa renommée dans toute l’Europe. Malgré cette célébrité naissante, le poste de professeur à la Piéta, attribué et réexaminé chaque année par les administrateurs de l’institution, n’est pas reconduit. Vivaldi sera cependant rembauché deux ans plus tard, en septembre 1711.

    Disponiblité de l'ouvrage

  • La boulangerie de la rue des dimanches

    Les Quatre Saisons est un ensemble de quatre concerti pour violon composé en 1723 par Antonio Vivaldi. Il s’agit sans doute de la composition la plus connue compositeur italien et sans doute la plus jouée dans le monde. Un orchestre de chambre accompagne ce concerto pour violon. Le contenu de chaque concerto évoque une saison, à savoir le printemps, l’été, l’automne et l’hiver.

    A titre d’exemple, des notes en pizzicato sur les cordes hautes font penser à une pluie glaciale et ponctue ainsi l’hiver ; l’été évoque un orage dans le mouvement final, préparé par le tonnerre qui gronde à plusieurs reprises.

    Chaque concerto est composé de trois mouvements : un mouvement lent entre deux mouvements rapides. Vivaldi a écrit ses partitions avec beaucoup de précision en indiquant des détails qui ajoutent de la vraisemblance à l’œuvre musicale.


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  • La sonate oubliée
  • La boulangerie de la rue des dimanches

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Willy Melodia
Dans les pins
Le piano oriental
Carlos Gardel
Chico & Rita
Brève histoire de sept meurtres
Quand viennent les bêtes sauvages
  • Willy Melodia
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  • Le piano oriental
  • Carlos Gardel
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  • Willy Melodia

    La chanson napolitaine, reconnue comme l'un des plus importants répertoires de chansons dans le monde ainsi que comme l'un des tous premiers exemples de musique populaire, se compose souvent des complaintes amoureuses ou des sérénades écrites habituellement pour voix d‘homme seule. Certaines de ces chansons de la tradition classique napolitaine – comme O sole mio, Torna a Surriento, Funiculì funiculà, Core’ngrato, Santa Lucia ou encore Guaglione ont acquis une renommée internationale.

    On trouve deux formes principales de chansons napolitaines : la tarentelle et la nenia. La première, d'un rythme très vif à 6/8, doit son nom à la tarentule, araignée dont on croyait qu'elle avait piqué ceux que ce rythme entraînant avait amenés à danser. La seconde tire son origine de l'homonyme latin "nenia", désignant les lamentations des pleureuses à l'adresse d'un défunt, lors des funérailles. Son rythme beaucoup plus lent s'accompagne d'une tonalité mineure évoquant souvent la mélancolie. On connaît enfin une troisième forme musicale chantée en dialecte napolitain, la villanella, mais elle est chantée à deux ou trois voix. Ce terme vient du mot "vilain", paysan. Au sens littéral, il s'agirait donc d'une chanson de paysan. Cette forme musicale a cependant été abordée par de nombreux compositeurs classiques.


    Disponibilité de l'ouvrage
  • Dans les pins

    Œuvres à part dans le grand répertoire américain de la chanson, les « ballades meurtrières » forment un sous-genre des ballades traditionnelles. Les « murder ballads » récapitulent toujours les détails d’un crime, mythique ou réel ; seule la manière dont se déroule le récit varie considérablement. Certaines racontent l’histoire du point de vue du meurtrier ou tentent de décrire le meurtrier de façon sympathique, certaines racontent l’histoire du crime du point de vue de la victime, et enfin, d’autres narrent les faits avec une plus grande distance et offrent le point de vue du narrateur/chanteur.

    Le déroulement de l’intrigue connaît également de nombreuses formes, mais généralement le meurtrier n’échappe pas à son sort. Condamnation à mort ou à la prison terminent l’histoire. Occasionnellement, le chanteur(teuse) peut conclure par un plaidoyer moralisateur : n’agis pas ainsi, vois ce qu’il risque de t’arriver.

    Au milieu du XVIIe siècle en Europe, les ballades étaient imprimées dans les journaux. Les « ballades meurtrières » constituent une partie notable des ballades traditionnelles, dont beaucoup proviennent de la Scandinavie, de l'Angleterre et de l'Écosse.

    Les « murder ballads » américaines sont donc souvent des versions de ballades anciennes du Vieux Continent, arrivées avec les immigrants aux États-Unis Fasciné par le Nouveau Monde, et les exactions que la conquête de l’ouest entraînait, les colons occidentaux ont réadaptés les ballades sur place, ils les ont modifiées et transmises d’abord oralement. Imprimées ensuite, elles seront réutilisées comme chansons afin de raconter des faits plus ou moins horribles.

    Pretty Polly, The Long Black Veil, Taneytown, Caleb Meyer ou encore Where the Wild Roses grow, sont autant de « murder ballads », récentes ou traditionnelles, illustrées par Erik Kriek dans un style angoissant ou cauchemardesque.


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  • Le piano oriental

    Abdallah Chahine (Liban, 1894-1975), se découvre à l’adolescence une passion pour la musique orientale. Son père, réfractaire à ses envies artistiques, consent cependant à lui offrir un petit harmonium. Doté d’un sens musical exceptionnel, Chahine va, dès l’âge de 14 ans et pendant de nombreuses années, tenir l’harmonium à l’église Saint-Joseph de Beyrouth. L’abbé de la paroisse, étonné par les dons du jeune homme, invite ses parents à l’envoyer étudier au conservatoire de Vienne, mais il essuie un refus. Chanine se lance alors dans la réparation et l’accordage de pianos. Il ouvre un magasin de commerce en 1942 à Beyrouth et devient, au fil des années, une des plus grandes sociétés spécialisée dans la vente d’instruments de musique et dans la production de disques sous la marque « Voix de l’Orient ». Mais sa réputation mondiale, Chahine la doit à la réalisation du piano oriental à ¼ de ton.

    Comment fonctionne le piano Chahine ? Quelles sont ses caractéristiques et particularités ? Le piano Chahine est un véritable piano droit occidental-oriental fabriqué par les usines Hoffman à Vienne à partir de 1954. Son clavier de 7 octaves un quart comporte 88 touches. Le nombre de marteaux correspond à celui des touches. Des quadruples cordes sont installées pour les registres moyen et aigu, ce qui leur donne la répartition suivante :

    • Registre « contre basse » : 12 notes, 12 cordes
    • Registre « grave » : 18 notes, 18 doubles cordes

    Les notes à double fonction (orientale et occidentale) sont au nombre de 5 par octave et ont chacune une corde accordée à l’oriental et l’autre à l’occidental. Le registre médium et aigu comprend 58 quadruples cordes (regroupées 2 par 2), soit 232 cordes à raison de 4 par marteau. Dans ce registre il y a 58 notes occidentales et 24 notes orientales supplémentaires. Pour résumé, nous avons donc un total de 31 notes orientales supplémentaires, et toutes les notes possibles au clavier sont au nombre de 119, avec 280 cordes. Rappelons que le piano occidental ordinaire ne comporte que 224 cordes.

    Abdallah Chahine a ajouté au 12 ½ tons de la gamme tempérée, 5 nouveaux intervalles par 5 notes nouvelles, pour permettre d’exécuter les différents modes orientaux. Ces subdivisions tonales orientales sont qualifiées de ¼ et de ¾ de tons. Au bout de 40 années de travail, Chahine est donc enfin parvenu à résoudre tous ces problèmes mathématiques. La modalité du nouvel instrument du Libanais passe instantanément de l’expression orientale à l’occidentale grâce à une troisième pédale médiante. Lorsque la pédale est baissée, le piano est accordé à l’occidentale à échelle tempérée, lorsqu’elle est levée le piano est accordé à l’orientale.


    Disponibilité de l'ouvrage
  • Carlos Gardel

    Charles Romuald Gardès naît le 11 décembre 1890 à Toulouse, dans le sud de la France. Il arrive à Buenos Aires, en Argentine, à l’âge de 2 ans avec sa mère célibataire, repasseuse de profession, partie du port de Bordeaux pour tenter sa chance dans le Nouveau Monde.

    Carlos passera son enfance dans le quartier du « Mercado de Abasto » où ses amis le surnommeront « El Francesito » (le petit Français). Devenu chanteur dans les cafés pour gagner quelques pièces de monnaies, on apprécie rapidement le timbre de sa voix, et le jeune Carlito parvient très vite à se faire une réputation dans les bars populaires de la capitale argentine. En 1911, à 21 ans, il fait connaissance de José Razzano, surnommé « El Oriental » en raison de son origine uruguayenne, avec lequel il va former un duo chantant des chansons créoles. C’est à cette époque que Carlos va changer son nom par celui qui le rendra célèbre dans le monde entier : Gardel.

    En 1912, il enregistre 15 chansons sous le label de Columbia Records, sur lesquelles il s’accompagne lui-même à la guitare. C’est en 1917 qu’il est reconnu comme véritable chanteur de tango en interprétant la chanson « Mi noche triste », car jusqu’alors, le tango était surtout musical et sans paroles. Dans les années 20, Carlos Gardel va amener le tango en Europe ; à Barcelone, il est couronné roi du tango. Sa voix pleine de magie va également triompher à New York.

    Dans les années 30, il part à la conquête du marché nord américain et enregistre 2 disques aux Etats-Unis. Il chante à la radio, joue dans des films à succès et étend sa renommée sur tout le continent américain en tant que chanteur. En 1934, à New York, Carlos Gardel fait la connaissance d’un jeune argentin de 13 ans qui joue du bandonéon : Astor Piazzolla. Il se lie d’amitié avec ce gamin qui va lui servir d’interprète, car il ne connait pas l’anglais. La star l’emmène un peu partout et même aux studios de la Paramount où il lui confie un petit rôle dans le film « El día que me quieras ».

    Gardel entreprend en 1935 une tournée en Amérique centrale et en Amérique du sud qui le mènera à Puerto Rico, à Cuaraçao, au Vénézuela et en Colombie où la tragédie va surgir. Le lundi 24 juin, l’avion de Gardel s’écrase près de Medellin. Le roi du tango meurt au sommet de sa gloire. Enterré dans le cimetière de la Characita à Buenos Aires, sa tombe est visitée par des admirateurs venant des quatre coins du monde. La qualité de sa voix et sa mort prématurée seront les éléments déterminants qui feront de Carlos Gardel un mythe populaire.



  • Chico & Rita

    Ramon « Bebo » Valdès naît à Quivicán dans la province de Mayabeque (Cuba) le 9 octobre 1918. Après l’école, Bebo arpente les allées du parc de la ville souvent occupées par des petits groupes de musique populaire (les tipicas). La radio et le piano font rêver le jeune Bebo. Petit à petit, suivant les conseils d’une amie, il apprivoise le piano. En 1936, il part à La Havane pour pouvoir étudier au Conservatoire. Il se familiarise alors aux rites et rythmes lucumi et avec le jazz grâce à la radio qui capte les stations de Floride. Il poursuit ses études jusqu’en 1943 tout en jouant parallèlement dans divers ensembles. Devenu arrangeur pour la station de radio Mil Diez, il commence à écrire ses propres compositions.

    Il quitte Cuba pour Haïti en 1946. Il y approfondit ses connaissances des rythmes afrohaïtiens, du jazz et découvre la musique de Stan Kenton. A son retour d’Haïti au début de 1947, « Bebo » devient l’arrangeur des orchestres du Cabaret Tropicana et le pianiste de la « Orquesta del Tropicana ». En 1950, il fonde son propre orchestre. Ses goûts pour le jazz se renforcent et c’est à partir de ceux-ci qu’il crée et lance un nouveau rythme, le batanga. Compositeur et chef d’orchestre désormais reconnu, il grave le premier album de jazz cubain en 1952, Con poco Coco, considéré comme l’acte de naissance du Latin Jazz. Il multiplie les rencontres, Sarah Vaughan, Woody Hermann, Dizzy Gillespie, Chano Pozzo…

    En 1957, « Bebo » organise un nouvel orchestre « Sabor de Cuba » avec lequel il va pendant plus de trois ans être l’un des principaux diffuseurs du Mambo à Cuba. En marge de ses grandes formations, il se présente régulièrement avec d’autres musiciens, le plus souvent en trio, dans divers lieux où le jazz est roi. A la fin de l’année 1960, il embarque pour le Mexique. Il ne reviendra plus à Cuba. Installé en Suède, où il se marie au début des années 1970, il gagne, pendant quarante ans, sa vie dans l’anonymat, avec des cours de danse le jour et en œuvrant au piano-bar d’un hôtel chic le soir.

    Brusquement, en 1994, le saxophoniste Paquito d’Rivera lui demande de venir en Allemagne pour enregistrer. Bebo Valdès réapparaît sur la scène internationale à 76 ans. Une nouvelle carrière commence. Après un long séjour à Stockholm, il vient vivre en Andalousie ; participe au film de Fernando Trueba, Calle 54 où on le voit notamment jouer en duo avec son fils Chucho Valdès. Il enregistre ensuite El arte del sabor (2001), album qui reçoit un Grammy. En 2002, il accompagne le chanteur de flamenco Diego el Cigala pour le disque Làgrimas negras, succès international également récompensé d’un Grammy. En 210, il compose la bande originale du film Chico et Rita, film au demeurant librement inspiré de sa vie.

    En févier 2013, son état de santé se dégrade. Ses enfants le rapatrient en Suède où il décède le 22 mars 2013, quelques mois seulement après son épouse.


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  • Brève histoire de sept meurtres

    En cette année 1976, Bob Marley est devenu une vedette internationale. En Jamaïque, l’écho de son succès s’amplifie de semaine en semaine. D’aucuns pensent que le chanteur pourrait bien peser sur l’issue des élections de 1976. Son nouveau succès, Smile Jamaica, donne l’idée au Premier Ministre en fonction, Michael Manley, d’organiser à Kingston un grand concert du même nom « pour l’unité nationale ». Méfiant, Bob Marley accepte à condition que rien ne soi fait pour le récupérer, qu’aucune action politique ne soit liée à son concert. Mais à peine la date du spectacle à peine publiée, le Premier Ministre annonce que les élections nationales auront lieu dix jours plus tard. Aussitôt Marley et Manley semblent associés aux yeux du public. La droite de l’opposant Seaga menace Bob de mort.

    Les répétitions ont lieu dans une maison que Bob vient d’acheter. L’ambiance est mauvaise. Un soir, les gardes armés de la maison disparaissent. Soudain, deux voitures surgissent dans le jardin et une dizaine d’hommes de main fait irruption dans la cuisine. Don Taylor, le manager, reçoit cinq balles dans le corps. Rita, l’épouse de Bob, est touchée à la tête. Le chanteur échappe de justesse à la mort : une balle l’a blessé au bras, une autre a effleuré sa poitrine.

    Rita et Bob, couverts de bandages, se cachent dans la résidence de leur producteur, sur les hauteurs de Kingston. Pour l’attaché de presse de l’artiste, le concert doit avoir lieu coûte que coûte, sinon Bob perdra la face et les tueurs auront gagné.

    Entouré par des amis venus le protéger de leur corps sur scène, Bob chantera une heure et demie lors d’un concert qu’il convient de qualifier d’historique. Le « ce qui est bon avec la musique, c’est que lorsqu’elle frappe, tu ne ressens pas la douleur » de Trench Town Rock prend brusquement un sens nouveau. Pour sa sortie sur So Jah Seh, il fait signe au groupe de fortune (une partie de ses musiciens a fui) de baisser le niveau et hurle, sans micro : « Même les chiens et les chats s’entendent, pourquoi est-ce qu’on ne peut pas s’aimer ? ». Puis comme un voyou, Bob ouvre sa chemise, remonte sa manche et montre ses blessures au public qui acclame son courage. Il fait alors semblant de dégainer deux calibres et de tirer avant de lever les pouces en signe de bien-être. Ecartant la foule occupant la scène, Bob Marley Disparait alors dans la nuit. Il part en exil sur le champ. Son absence de l’île durera quatorze mois.


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  • Quand viennent les bêtes sauvages

    Manno Charlemagne naît le 14 avril 1948 dans la périphérie de Port-au-Prince, la capitale d’Haïti. Bercés par les airs traditionnels que chantent sa mère et sa tante, son style musical subira l’influence des artistes haïtiens et nord-américains, mais aussi celle des chansons des ruraux venus à la ville et le rara (forme musicale originaire de l’île, jouée lors des défilés de rue).

    En 1963, à l’âge de 15 ans, il connaît la prison et la torture, subissant comme de nombreux habitants haïtiens les exactions des tontons macoutes, milice au service du dictateur François Duvalier : Dans les années 70, il forme un groupe avec le chanteur Marco Jeanty et prend part au mouvement Kilti Libète (Culture Liberté), synonyme d’un retour à une musique populaire, acoustique, voire folk : la tradition twoubadou (troubadour) de la musique des campagnes haïtienne est remise à l’honneur. Et en 1978, il enregistre un premier album, Marco et Manno, constitué de chansons engagées.

    Ouvertement opposé à la dictature de Jean-Claude Duvalier, Manno Charlemagne s’exile le 4 juillet 1980. Vivant entre les Etats-Unis et l’Europe, il enregistre Konviksyon et Fini les colonies, dont les chansons deviennent des hymnes contestataires en Haïti. De retour en 1986, après la chute du dictateur, il devient une figure importante de la contestation politique. En décembre 1987, alors qu’il doit interpréter Noël amer, chanson composée pour honorer les manifestants massacrés un mois auparavant par la nouvelle junte au pouvoir, Manno Charlemagne essuie des coups de feu en sortant de chez lui et est grièvement blessé, ce qui ne l’empêchera pas de publier un nouvel album dès l’année suivante, Oganizasyon mondyal.

    Lors de la campagne électorale de 1990, le chanteur soutient Jean-Bertrand Aristide et devient son conseiller. En octobre 1991, après un coup d’état contre le nouveau président, Manno Charlemagne est arrêté violemment à deux reprises puis relâché grâce à la pression des organisations de défense des droits de l’homme (Amnesty International) et une campagne de presse aux Etats-Unis demandant sa libération. Craignant une nouvelle arrestation, il se réfugie à l’ambassade d’Argentine. Le 29 décembre 1991, Manno Charlemagne s’envole pour Miami et débute ainsi un nouvel exil de trois ans.

    L’artiste revient sur sa terre natale en 1994 et devient le maire de Port-au-Prince en juin 1995 ; il le restera jusqu’en 1999, exerçant son mandat de façon polémique. Au début des années 2000, il décide de s’installer à Miami dans une pièce au premier étage du Tap Tap, un restaurant haïtien au sud de la ville ; il y assure des concerts régulièrement. Manno Charlemagne se produit désormais régulièrement aux Etats-Unis, aussi bien dans des festivals que dans des universités.

    Fin juillet 2017, il subit l’ablation d’une tumeur cérébrale. Manno Charlemagne décède le 10 décembre suivant d’un cancer du poumon. Il reçoit des funérailles nationales le 22 décembre 2017.


    Disponibilité de l'ouvrage
  • Willy Melodia
  • Dans les pins
  • Le piano oriental
  • Carlos Gardel
  • Chico & Rita
  • Brève histoire de sept meurtres
  • Quand viennent les bêtes sauvages

Accordéon

L'amant bilingue
Pacho Rada la légende
La petite Louise, ses voyages et son accordéon
  • L'amant bilingue
  • Pacho Rada la légende
  • La petite Louise, ses voyages et son accordéon
  • L'amant bilingue

    La  sardane est la danse de Catalogne, considérée comme la danse officielle de la région. On la danse encore souvent, à toute occasion et partout, notamment sur les places des villes et villages. Elle se danse en cercle fermé, les hommes et femmes se tiennent par les mains et sont placés en alternance. On passe de pas courts (curts) à des pas longs (llarges). Les premiers sont au nombre de deux, les longs étant quatre. Les bras sont abaissés et se lèvent à chaque passage aux pas longs.

    Ce qu'on appelle la sardane llarga ou sardane longue est celle qui se danse aujourd'hui et qui a vu le jour avec l'avènement des coblas (petit orchestre catalan composé de onze musiciens). Elle est un important symbole d'identité. Les Catalans l'ont dansée sous Franco, bravant les interdits et brandissant la danse parmi d'autres valeurs de leur culture et de leur attachement à la liberté. Auparavant existait la sardane curtu (courte) qui remonte certainement au XVe siècle et qui était jouée sur trois instruments essentiellement. La llarga est une modernisation de la tradition, une évolution de celle-ci, en parallèle avec les évolutions de la société.

    Disponibilité de l'ouvrage
  • Pacho Rada la légende

    Francisco « Pacho » Rada voit le jour le 11 mai 1907 sur les berges du rio Magdalena en Colombie. Depuis le milieu du 19e siècle, les navires européens voguent sur ce fleuve ; c’est ainsi que le père de Pacho, Alberto Rada Ballesta, a pu acheter un accordéon à des marins allemands, devenant l’un des premiers accordéonistes colombiens. Lors d'une fête dans un village, le jeune Pacho ramasse l'accordéon de son père et après avoir cherché quelques notes, il commence à jouer un air familier, « La Chencha », avec un rendu reconnaissable de la mélodie. Son père, enthousiaste, lui offre alors son premier accordéon.  Pacho Rada devient l'un des premiers troubadours à voyager à travers le pays en jouant non accompagnés, avec juste sa voix et l'accordéon. Il compose alors des centaines de nouvelles chansons lors de ses voyages, dont beaucoup sont devenues des classiques. Rada est également considéré comme le créateur du « Son», l'un des quatre rythmes avec le « pasillo », le « merengue » (typique de la République dominicaine) et la « puya », du folklore vallenato.

    Cependant, Pacho est déjà trop vieux quand il devient populaire en dehors de sa province natale et il ne parvient pas à vivre dignement en jouant de ses compositions. À l'âge de 72 ans, il redevient une fois de plus un sans-abri. Ses enfants vont l’aider à construire une simple maison à la périphérie de Santa Maria. En 1999, on lui décerne le titre de « Rey Vitalicio » de la musique vallenata. Le 16 juillet 2003, Pacho Rada s’éteint dans une clinique de la ville des suites de complications provoquées par une maladie pulmonaire. A 96 ans, le maestro laisse triste et seule la musique colombienne, mais surtout un répertoire de plus de 1500 chansons dont les plus célèbres sont « El tigre de la Montaña », « La Lira Plateña », « Sipote Luto » ou encore « El botón de oro ».

    Musique du nord de la Colombie, sur la côte atlantique, le vallenato a ses origines dans le métissage entre les musiques indiennes et les rythmes africains et caribéens. Ce style fut d’abord joué dans les plantations de bananes, sur flûtes et percussions, mais il fera rapidement une place d’honneur à l’accordéon, importé d’Europe au XIXe siècle. Plus tard le commerce des bananes cédera au profit de la drogue et cette musique, où l’accordéoniste joue le rôle principal, deviendra l’expression privilégiée de la mafia nord-colombienne.


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  • La petite Louise, ses voyages et son accordéon

    Fils d’immigrés italiens, Marc Perrone, né en France en 1951 passe son enfance en banlieue parisienne. D’abord devenu guitariste, il tombe fou amoureux de l’accordéon diatonique en entendant Marcel Azzola sur la chanson de Brel, Vesoul, et après avoir écoutés des musiciens cajuns un dimanche à la fête de l’Huma. Cette passion ne le quittera plus.

    Rien de ce qui touche à cet instrument ne lui est inconnu. Il en possède plus de trente. Il passe alors par la danse et la musique traditionnelles, les bals, la lutherie, l’enseignement. Son premier album sort en 1979 chez Polydor sous le titre épuré de «Accordéons Diatoniques». À partir de là, Marc Perrone va partager sa musique avec de nombreux musiciens qui sont tous restés ses amis : Marcel Azzola, Bernard Lubat, Michel Portal, Louis Sclavis, Jacques Di Donato, André Minvielle, Arthur H.

    Passionné de cinéma, sa rencontre avec Bernard Favre au début des années 1980, l’entraîne vers la composition pour quelques films. Dans ce contexte, Marc Perrone a composé notamment pour Bertrand Tavernier , « Un dimanche à la campagne ». Il a composé de nombreuses musiques qu’il a jouées en direct sur des films muets (Jean Renoir, Charlie Chaplin, Jean Vigo…). Il écrit pour le théâtre et la télévision ; il donne de nombreux concerts, dans toutes sortes de salles et dans les cinq continents.

    La technique de jeu de ce musicien est centrée sur un clavier à 4 rangs spécialement construit pour lui par le facteur italien Castagnari, lui permettant d’aborder, au-delà des musiques purement traditionnelles, des transcriptions de chansons françaises et un répertoire plus large (jazz, improvisations).


    Disponibilité de l'ouvrage
  • L'amant bilingue
  • Pacho Rada la légende
  • La petite Louise, ses voyages et son accordéon

Flamenco

Moi, je suis le vent
Une dernière danse
Le double jeu de Juan Martínez
  • Moi, je suis le vent
  • Une dernière danse
  • Le double jeu de Juan Martínez
  • Moi, je suis le vent

    José Monge Cruz naît le 5 décembre 1950 à San Fernando, localité andalouse proche de Cadix, surnommée pour des raisons historiques La Isla. Issu de la communauté gitane, il est l’avant-dernier d’une fratrie de huit enfants. Surnommé Camarón (crevette) par un des ses oncles, il devient Camarón de la Isla en référence à son lieu de naissance.

    Le petit garçon commence à chanter à l’âge de cinq ans. Après la mort de son père en 1957, pour gagner quelques pièces, il se produit le jour dans les cabarets de San Fernando. A l’âge de douze ans, il gagne son premier concours et devient vite professionnel. En 1966, Camarón de la Isla gagne le prestigieux concours du Festival del Cante Jondo et part monnayer son talent à Madrid où il rencontre le virtuose de la guitare, Paco de Lucia. Les deux hommes décident de collaborer et sortent un premier album en 1969. C’est le début d’une complicité qui durera neuf ans.

    Petit à petit, le chanteur andalou fait évoluer son style, devenant de moins en mois orthodoxe et de plus en plus personnel. Capable d’arracher des larmes aux plus endurcis, sa voix fait vibrer l’âme gitane dans la culture espagnole.

    En 1979, Camarón entame une collaboration avec Tomatito, élève de Paco de Lucia, et sort le révolutionnaire La Leyenda del Tiempo. Le flamenco vient d’entrer dans l’ère moderne. Chanteur et guitariste mêlent le rock et le jazz au flamenco et surtout – sacrilège suprême – ils introduisent des instruments électriques. Le courant flamenco rock est né, initié par le plus grand « cantaor » de l’époque contemporaine.

    Camarón poursuit sa route avec Tomatito, l’album Soy gitano en 1989 devenant son premier disque d’or et l’album de flamenco le plus vendu de l’historie.

    Mais Camarón de la Isla vit comme une véritable rock star : alcool, tabac et drogues sont ses dangereuses compagnes. Il décède le 2 juillet 1992 en Catalogne des suites d’un cancer du poumon.

    Lors de son enterrement dans son village natal, une foule estimée à cent mille personnes suit les obsèques. Les cris de « Camarón vive » résonnent dans toute l’Espagne, car comme Elvis Presley, Camarón de la Isla est un mythe qui ne peut pas mourir.


    Disponibilité de l'ouvrage
  • Une dernière danse

    Dans le flamenco, la danse apparait bien après le chant et la guitare. Dans les premiers cafés cantantes (cafés chantants), les danseuses ne sont qu’un complément esthétique du chant. Toujours postées au fond de la scène, elles ne font que quelques incursions, entre deux chants, pour faire patienter les spectateurs. En ce début de XXe siècle, les danseuses se caractérisent par un embonpoint physique et un air jovial, elles sont aussi quelque peu marginales et provocantes par leur franc-parler et leurs attitudes joyeuses. Les chorégraphies de l’époque se limitent à quelques pas peu élaborés. La danseuse se cantonne à partager l’enthousiasme en claquant des mains pour ponctuer certains chants très rythmés.

    Peu à peu, la danseuse – et plus tard le danseur – s’impose en exécutant des chorégraphies complètes sur les grands thèmes du flamenco, comme la siguiriya ou la solea.

    La danse flamenco va aller vers une stylisation et une recherche esthétique tant dans le corps que dans l’aspect vestimentaire de la danseuse. Les corps s’affinent et la danseuse est plus élancée, du fait des chorégraphies devenues plus physiques et plus élaborées.

    La danse, désormais art complet au même titre que le chant ou la guitare  n’est plus un complément. En règle générale, la danseuse de flamenco reste le symbole de la femme andalouse mythique. C’est la femme-passion, la femme-souffrance, la femme virginale, parfois sensuelle.

    De nos jours de nombreuses danseuses se servent de la danse flamenca pour construire une chorégraphie susceptible de faire passer un message, de raconter une histoire. Et non plus de rechercher exclusivement l’harmonie et la beauté des gestes.


    Disponibilité de l'ouvrage
  • Le double jeu de Juan Martínez

    Personne n’aurait connaissance aujourd'hui des extraordinaires vicissitudes de Juan Martínez sans sa rencontre avec le journaliste Manuel Chaves Nogales, à Paris dans les années 30.

    Martinez et son épouse Sole, forts d’une d'une certaine notoriété en tant que couple flamenco en Espagne, décident d’émigrer à Paris au début de 1914, avant le déclenchement de la Grande Guerre. Ils triomphent dans les cabarets de Montmartre, profitent d’une vie de bohème et réussissent le plus grand succès de leur carrière: remporter un concours international de tango !!

    Quelques semaines avant le début du conflit, les Martínez se rendent à Constantinople, pour honorer un contrat. Mais leur séjour devient vite un cauchemar suite à des accusations d’espionnage proférées par un militaire allemand.

    Après avoir traversé quelques pays de l’Est, Martínez et sa femme arrivent à Saint-Pétersbourg en 1917 le jour de l’abdication du Tsar Nicolas. Ils devront survivre pendant cinq ans en Russie soviétique, témoins et victimes des brutalités des communistes et des Russes Blancs. Ils réussissent à s’échapper miraculeusement en 1922, rentrent en Espagne avant de retourner s’installer à Paris au début des années 30, où on finit par perdre leurs traces.


    Disponibilité de l'ouvrage
  • Moi, je suis le vent
  • Une dernière danse
  • Le double jeu de Juan Martínez

Tango

Bandoneon
Bastille Tango
Ego tango
Le tango du disparu
Trois minutes avec la réalité
  • Bandoneon
  • Bastille Tango
  • Ego tango
  • Le tango du disparu
  • Trois minutes avec la réalité
  • Bandoneon

    Né à Buenos Aires en 1969, Marcelo Mercandate a étudié le bandonéon, ainsi que l’harmonie et l’orchestration, avec Rodolfo Mederos. Il a ensuite perfectionné sa technique instrumentale auprès de grands maestros comme Daniel Binelli, Julio Pane, Nestor Marconi et Juan José Mosalini.

    Après avoir fait partie de l’Orchestre de Tango de l’Ecole de Musique populaire d’Avellaneda, il rejoint le Quartet de Bandonéons de Daniel Binelli avec lequel il joue dans les différents clubs de Montevideo et Buenos Aires. Il crée en 1991 l’octet « La Sombra » avec Pablo Mainetti. En 1994, il fonde avec Gustavo Battaglia et Andres Serafini “le Trio Argentino” qui fera le tour des scènes d’Europe. Mercandate, fixé désormais à Barcelone, joue aussi bien en solo (œuvres de Piazzolla) qu’en orchestre traditionnel. Il participe à de nombreux festivals et réalise de nombreux enregistrements.

    Depuis de nombreuses années maintenant, il amplifie son travail d’interprète dans de nombreux projets qui l’amènent à se rapprocher d’autres répertoires, et conduit son propre quintet “Quinteto porteño” à travers lequel il propose un tango dépoussiéré. Marcelo Mercandate a réalisé une bande originale pour « Bandonéon », disponible sur le web.


    Disponibilité de l'ouvrage
  • Bastille Tango

    Le Cuarteto Cedron est un groupe de musiciens argentins né à Buenos Aires en 1964. Il interprète du tango, mais aussi des milongas, des candombes, des rancheras, des huellas, des estilos. Autant de styles profondément enracinés dans la culture populaire argentine. Ainsi, son œuvre reconnaît des racines et à partir de ces racines, le groupe a fait sa proposition, pionnière par bien des aspects Le « maître d’œuvre » est Juan Cedrón. Chanteur, guitariste et compositeur, il a mis en musique des poèmes non écrits pour être chantés. Cette particularité dans le monde du tango et cette prédilection pour la poésie argentine (et non argentine) ont valu au groupe le surnom de « La voix des poètes ».

    Entre 1964 et 1974, le groupe travaille en Argentine. Il produit ses premiers albums (Madrugada , Cuerpo que me querés, Fábulas) et mène une série d’expériences novatrices tels que Gotán (premier café-concert de Buenos Aires), les cycles « tango et littérature », présentations musicales dans les librairies et les galeries de peinture, coexistant avec les salles ad hoc. À la suite de la rencontre avec Paco Ibáñez, le Cuarteto commence à se présenter en Europe, puis s’installe en France en 1974, dans un contexte de persécution politique en Argentine. Entre 1974 et 2004 le groupe résidera à Paris. Au cours de ces trente années, le Cuarteto Cedrón se présentera sur les plus grandes scènes françaises et européennes et n’aura de cesse de développer et d’approfondir ce qui avait été créé à Buenos Aires : une certaine manière de faire du tango et d’interpréter la relation poétique-musicale. La rencontre avec le public français est marquée par quelques événements clés comme la Fête de l’Humanité de l’année 1973, les albums Du Chant du Coq , De Argentina , Chances, Traditionnel. Tout au long de son parcours, le Cuarteto Cedrón a fait coexister dans son répertoire ses propres créations et des classiques du tango argentin. Toujours moderne, toujours traditionnel, le Cuarteto Cedrón résiste aux étiquettes.


    Disponibilité de l'ouvrage
  • Ego tango

    D’origine vraisemblablement bantoue, le terme « tango » circule dans toute l’Amérique atlantique à partir du XVIIe siècle. Au XIXe siècle, on donne le nom de tangos à toutes les danses de rue des esclaves (Cuba) sur des rythmes qu’on appellera plus tard rythme de tango ou rythme de habanera. A la fin du XIXe siècle, les bailes de tangos des Noirs s’intégrèrent au comparsas des carnavals de Montevideo et de Buenos Aires. Sous l’influence des danses européennes de salon s’acclimatant en Amérique latine, les Blancs nommèrent tango une façon de danser, de chanter et de jouer qui s’inspiraient des Noirs et qui même parfois les ridiculisaient.

    Le tango porteño est né du mélange entre rythmes d’origine noire, danses, musiques et musiciens d’origine blanche. Le tango, comme musique et danse, doit beaucoup aux traditions du Rio de la Plata auxquelles s’intègrent par la suite des mélodies issues des zarzuelas espagnoles. L’immigration blanche espagnole et surtout italienne a enrichi le genre. Après avoir voyagé à Paris, il est devenu la musique et la danse à travers lesquelles s’identifie tout argentin. Le tango a ensuite évolué vers le tango canción (Carlos Gardel). L’orquesta tipica s’est imposé dans les années 20. Le tango a connu son âge d’or dans les années 40 puis a décliné vers la fin des années 50. De nos jours, il retrouve une forte adhésion à paris, à Berlin, à Tokyo comme à Montevideo et Buenos Aires. Le tango utilise des formules rythmiques comme celle de la habanera ou du tresillo cubano. L’instrumentation traditionnelle comprend bandonéon, piano, basse, violon.

    Le tango nuevo est une forme sophistiquée de tango développée par Astor Piazzolla dès les années 50.


    Disponibilité de l'ouvrage
  • Le tango du disparu

    Le bandonéon fait partie de la grande famille des accordéons. Toutefois, contrairement aux accordéons chromatiques et diatoniques un peu mieux connus, il ne dispose pas de boutons ou de touches d'accords pour la main gauche. Les boutons du bandonéon, comme ceux du concertina, commandent uniquement des notes individuelles. Seules des combinaisons de touches permettent à l'instrumentiste de jouer des accords. Le bandonéon se distingue encore par un soufflet beaucoup plus long, et par des flancs presque carrés, aux angles souvent biseautés.

    Le bandonéon doit son nom à Heinrich Band (1821-1860). Marchand d'instruments et professeur de musique à Krefeld, ville allemande de Rhénanie du Nord-Westphalie, Band apporte dès les années 1840 plusieurs améliorations au Konzertina allemand, dont il augmente sensiblement l'étendue. Il donne à son invention le nom de Bandonion. L'instrument devient rapidement l'un des plus populaires à travers toute l'Allemagne, avant de céder du terrain, au cours du siècle passé, face à l'accordéon, plus facile à jouer. Entre-temps, les marins et les émigrants européens emportent le bandonéon avec eux vers l'Amérique du Sud. L'instrument se découvre alors une nouvelle patrie dans les bistrots des ports de Buenos Aires (Argentine) et de Montevideo (Uruguay), précisément là où naît le tango, à l'aube du XXe siècle. Le bandonéon s'impose d'ailleurs très vite comme l'instrument emblématique de l'orchestre de tango, l'orquesta típica.


    Disponibilité de l'ouvrage
  • Trois minutes avec la réalité

    Le tango est une danse et ensuite une forme de chant qui a vu le jour dans les bas-fonds et les bordels de Buenos Aires aux alentours de 1880. Les hommes dansèrent la milonga (influencée par la habanera cubaine) qu’ils transformèrent en une nouvelle danse, le tango , en y mêlant des gestes de combats au couteau et de parade sexuelle. Les premiers tangos furent assez agressifs et violents.

    Le genre devint plus populaire et plus romantique vers 1925. C’est aussi le moment où il est surtout chanté. Les orchestres s’élargissent et le bandonéon y fait son entrée et en devient l’emblème aux côtés des guitares et de violons. La mode du tango, danse exhibitionniste, atteindra les Etats-Unis et la France, provoquant l’avènement de véritables stars de la danse, tandis qu’en Argentine les grands noms sont surtout ceux des compositeurs et des chanteurs (Carlos Gardel notamment).

    Le style bénéficie, depuis quelques années, d’un large mouvement de revival à travers le monde entier.


    Disponibilité de l'ouvrage
  • Bandoneon
  • Bastille Tango
  • Ego tango
  • Le tango du disparu
  • Trois minutes avec la réalité

Woody Guthrie

La maison de terre
Woody Guthrie et les Dust Bowl Ballads
  • La maison de terre
  • Woody Guthrie et les Dust Bowl Ballads
  • La maison de terre

    A l’origine, les plaines du Sud des États-Unis étaient des prairies où paissaient les bisons et vivaient des Amérindiens nomades. L’aridité des lieux et la météo capricieuse ne permettent pas des activités agricoles. Mais dans les années 1900, le faible coût de la terre, des chutes de pluie importantes et le progrès du machinisme agricole y attirent des immigrants. Des millions d’hectares de prairies vont alors céder la place à des champs de céréales immenses, faisant de la région le cœur agricole des États-Unis.

    Touchés par la Grande Dépression des années 30, les agriculteurs décident, pour compenser les pertes, d’augmenter leur production en multipliant le nombre des terres labourées. Malheureusement, la région se voit ravagée pendant plusieurs années par une terrible sécheresse qui laisse les terres à nu, exposées au soleil et aux vents. Une série de tempêtes de poussières provoquent une grave catastrophe écologique et agricole dans la région à cheval sur l’Oklahoma, le Kansas et le Texas, surnommé dès lors le Dust Bowl (bassin de poussières).

    Avec l’album « Dust Bowl Ballads », premier enregistrement commercial connu de Woody Guthrie, le chanteur enregistre des chansons semi-autobiographiques dans lesquelles il témoigne de son expérience en tant que « Okie » (fermiers migrants). Guthrie dénonce les difficultés économiques auxquelles de nombreux travailleurs migrants sont confrontés en Californie.

    Comme beaucoup d’autres enregistrements à venir, les chansons de Guthrie font preuve d’un réel engagement social. Elles auront une influence importante sur les futurs générations de musiciens, et notamment Bob Dylan.


    Disponibilité de l'ouvrage
  • Woody Guthrie et les Dust Bowl Ballads

    Icône du mouvement folk des années 1960, Woody Guthrie naît le 14 juillet 1912 en Oklahoma. Il va devenir une figure emblématique de la musique populaire américaine.

    Malgré une prime enfance heureuse, Woody va rapidement connaître d’innombrables tragédies, comme la mort accidentelle de sa sœur aînée dans un incendie. Il assistera à la ruine financière de la famille et vivra dans la crainte de perdre sa maman atteinte d’une maladie génétique dégénérative. La vie familiale de Woody est dévastée à jamais.

    Adolescent, Woody doit tenter de vivre de ses talents de musicien, en jouant dans la rue. Chassé par la misère (crise économique de 1929), il s'installe en Californie au début des années 30 où il acquiert son statut de chanteur contestataire en s'opposant aux milices des entreprises fruitières de l'État. Sa réputation d'agitateur lui vaut nombre de démêlés avec la police et la justice.

    Très marqués par les tempêtes de poussières, il écrit ses premiers titres originaux et enregistre son premier album, « Dust bowl Ballads » en 1940, sur lequel on retrouve trouve notamment la ballade en l’honneur de Tom Joad, le héros des « Raisins de la colère » de John Steinbeck.

    Ses chansons protestataires attirent aussi l'attention des auditeurs de country music et des folkloristes new-yorkais. À la fin des années 1930, partisan enthousiaste du New Deal de Franklin D. Roosevelt, il est embauché pour chanter devant les ouvriers qui bâtissent des barrages sur le Columbia. Il en tire un autre cycle de chansons à la fois poétiques et politiques comme « Grand Coulee Dam » ou « Roll on Columbia ».

    Après de nombreuses péripéties, il quitte la Californie et part s'installer à New York. Il devient l'un des favoris de Greenwich Village. où il s’impose comme le plus fameux « Protest song ». Au début des années 1940, il fonde avec Pete Seeger l'éphémère mais influent groupe Almanac Singers. Ils sont clairement partie prenantes des causes sociales, telle que la syndicalisation, l’antifascisme, le renforcement du parti communiste, la paix.

    Woody Guthrie décède le 3 octobre 1967, vaincu par la maladie de Huntington.


    Disponibilité de l'ouvrage
  • La maison de terre
  • Woody Guthrie et les Dust Bowl Ballads

Pop / Rock (Cliquez-ici pour la liste complète)

California dreamin'
Chants magnétiques
Graham Parker
Lily Brett
Gene Vincent
Encore
Éviter les péages
À la recherche de l'ultimate mix
Les doigts écorchés
PIL
Au vent mauvais
The four roses
Jeunesse d'une femme libre
Il faut sauver John Lennon
Nick Cave
Patti Smith
Dans les rapides
Je voulais être un Rolling Stone
The End
Le jardin des délices
Vince Taylor
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  • California dreamin'

    The Mamas and the Papas est un groupe vocal formé en 1965 à Los Angeles par John Phillips, Michelle Phillips, Denny Doherty et « Mama » Cass Elliott.

    Avec un astucieux mélange de folk et de pop, et de douces harmonies vocales, The Mamas and The Papas incarnent à la perfection un certain esprit californien de la fin des années 60. Ils commencent par chanter derrière Barry McGuire. Mais leur carrière, dirigée par le producteur Lou Adler, commence réellement avec le titre « California dreamin’ » originellement enregistré pour McGuire, qui en fait d’emblée l’un des meilleurs groupes vocaux de l’époque. Ils bénéficient de la très belle voix de Cass et du talent de compositeur de John Phillips. Les tubes s’enchaînent : « Monday Monday » (n°1 aux Etats-Unis en mai 1966), le planant « I saw her » et une très belle reprise d’une chanson des Shirelles, « Dedicated to the one I love ». Toujours en 1966, l’album If you can believe yours eyes and ears remporte un énorme succès. The Mamas and the Papas restent cependant éloignés de la scène folk et rock politisée de l’époque. Ils préfèrent les thèmes traditionnels de la musique pop, les hauts et les bas de l’amour.

    En 1967, les Mamas et les Papas participent au Festival de Monterey avec les Greateful Dead, puis enregistrent un excellent album The Mamas and The Papas deliver (1967), suivi un an plus tard, de The Papas The Mamas, avant que des dissensions au sein du groupe ne conduisent à la séparation en 1968. Le groupe se reforme brièvement en 1971 et enregistre un album un peu décevant, People like us. La plupart des membres du groupe auront des carrières solo, mais seul « Mama » Cass remporte un réel succès avec « Dream a little dream,of me », avant sa mort soudaine d’overdose, en juillet 1974.


    Disponibilité de l'ouvrage
  • Chants magnétiques

    Fils d’un guitariste de jazz, Bill Corgan grandit dans une banlieue de Chicago. Après avoir joué dans divers groupes de lycéens, il déménage en Floride à l’âge de 19 ans avec un groupe de rock gothique de heavy metal, The Marked. De retour à Chicago, il travaille un temps dans un magasin de disques, où il rencontre le guitariste James Iha, alors étudiant en arts graphiques. Il commence à enregistrer des chansons avec lui, travaillant avec une boîte à rythme. Ils intègrent à leur groupe la bassiste D’Arcy Wretzky, rencontrée dans un club le soir d’un concert. Ils prennent le nom par dérision de Smashing Pumpkins (Citrouilles fracassantes). La veille de leur première prestation, ils remplacent la boîte à rythme par un batteur formé au jazz, Jimmy Chamberlin.

    Après un premier titre, « I Ame One », Smashing Pumpkins enregistre « Tristessa ». Cette mélodie aigre-douce et plaintive, écrasée par un mur de guitares, suscite aussitôt l’intérêt des compagnies nationales. Le groupe signe alors chez Virgin, réalise son premier album, Gish (1991), et propose un son déjà caractéristique, rock psychédélique et hard rock. Courant 1992, le groupe a déjà acquis une forte réputation dans le circuit dit alternatif des Etats-Unis. A la veille de l’enregistrement de Siamese dream (1993), le groupe est au bord de la dislocation : le couple Iha et D’Arcy Wretzky, fiancés, se déchirent ; le batteur est accroché à l’alcool et diverses drogues ; Corgan traverse une profonde dépression dont il tente de se défaire par le travail et une thérapie. L’album rencontre un immense succès, est couronné par un disque de triple platine et reçoit une citation aux Grammys.

    Le succès n’arrange rien, loin de là, pour Billy Corgan qui ne parvient pas à sortir de la dépression, tandis que les vidéos de son groupe ne cessent d’être diffusées par MTV. Fin 1995 est publié le double CD Mellon Collie and the Infinite Sadness , riche de 28 chansons étendues sur 2h15 de musique. La voix de Coran s’y fait angélique, tantôt insinuante comme pour le simple envoutant « 1979 », tantôt frissonnante et au bord de la rupture.


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  • Graham Parker

    Graham Parker, chanteur-compositeur britannique, né en 1950, a donné le signal de la révolution punk à Londres en 1976.

    De la fin des années 1960 au début des années 1970, Parker chante dans des groupes rock éphémères. Graham Parker and The Rumour se forme durant l’été 1975 et commence à tourner au sein de la scène pub rock britannique. De temps en temps, le groupe s’accompagnait d’une section de cuivres appelée The Rumour Brass. En 1976 paraissent presque coup sur coup ses deux premiers albums, Howlin’ wind et Heat treatment. D’une stupéfiante maturité, ils laisseront pantois par l’urgence et l’intensité qu’ils dégagent et seront une sorte de chaînon manquant entre le pub-rock déclinant et le punk à venir. Le succès critique des deux premiers albums ne se traduit pas par un grand succès commercial.

    Avec l’album Stick to me (1977), Parker commence à changer son style d’écriture, dans un souci de percer sur le marché américain, ce qui ne plaît guère aux critiques. Plus handicapant encore dans cet accueil mitigé, les comparaisons incessantes avec les Rolling Stones, Bob Dylan ou encore Elvis Costello, Bruce Springsteen. Sa carrière joue alors une partie de cache-cache avec le succès.

    Paru en 1979, Squeezing out Sparks est généralement considéré comme son chef-d’œuvre. L’intensité est encore montée d’un cran, et un style s’affirme, à l’autorité et au dépouillement nouveaux. Avec des réussites comme Passion is no ordinary word, Protection ou la sublime ballade You can’t be too strong, il fera taire définitivement les critiques qui craignaient que ses deux premiers albums n’aient été qu’une flambée sans lendemain.

    Il sortira encore deux excellents disques The up escalator (1980), ultime collaboration avec The Rumour, et Another Grey area (1982). Il décide alors de refaire sa vie et sa carrière aux États-Unis. Dans les années 80, le succès commercial de Parker atteint son apogée malgré une presse britannique de plus en plus dur à son égard.

    Conseillé de collaborer avec d’autres compositeurs, Parker reste intransigeant vis-à-vis de sa musique. Des conflits éclatent avec sa maison de disques et le chanteur britannique décide de changer de label. Il réussit, tant bien que mal, a enregistrer The Mona Lisa’s sister (1988). L’album lui attire des dithyrambes comme aux premiers jours et rappelle qu’il est un grand auteur de chansons, tant sur le plan musical que sur celui des paroles. Durant les années 1990, Parker, qui semble avoir fait son deuil d’un succès commercial important, publie régulièrement des disques passionnants, tous salués par la critique.

    Les années 2000 marquent une période d’intense activité pour Graham Parker. Outre la sortie de nouveaux albums dans lesquels il réussit à élargir sa palette musicale, il multiplie les concerts. Il se met également à l’écriture en publiant un ensemble d’histoires courtes (Pêche à la carpe sous valium) et un roman (L’autre vie de Brian).



  • Lily Brett

    Puisque la pop music n’est toujours pas considérée comme une forme d’art à part entière, comme le jazz et même le folk qui sont célébrés dans de nombreux festivals à travers le monde, le premier festival de rock est organisé en juin 1967 en Californie. Le Monterey International Pop Music Festival est né, il durera trois jours.. A l’affiche, une trentaine d’artistes et de groupes, notamment Janis Joplin, The Grateful Dead, Steve Miller Band, The Mamas & The Papas, Jefferson Airplane, qui tous prendront leur envol suite à la qualité de leurs prestations scéniques. Mais les deux vainqueurs absolus de ce festival qui lancera le Summer of love furent sans conteste les Who (un des seuls représentants britanniques), qui s’ouvrirent ainsi le marché américain, et Jimi Hendrix, enfin acclamé dans son propre pays après une tournée anglaise triomphale.

    Musicalement irréprochable, Monterey a également été exemplaire en matière d’organisation. Que ce soit au niveau des spectateurs (90000 personnes sur trois jours au leu des 50000 attendues), gérés par un service d’ordre efficace et pacifique (certains policiers se laisseront même recouvrir de fleurs), ou au niveau des musiciens qui bénéficiaient des meilleures conditions (sonorisation, hébergement, ravitaillement) pour exercer leur art, gratuitement qui plus est. Seul Ravi Shankar fut rémunéré pour avoir gratté son sitar quatre heures durant. Enfin, tous les bénéfices du festival furent reversés à des organisations humanitaires. Qui dit mieux ?


    Disponibilité de l'ouvrage
  • Gene Vincent

    Bien qu’il n’ait pas fréquenté les studios Sun de Sam Phillips, l’homme à la casquette bleue est l’un des grands pionniers du rock’n’roll. Gene Vincent a laissé une œuvre brute et dévastatrice, dominée par les solos de certains des meilleurs guitaristes du rockabilly : Cliff Gallup puis Johnny Meeks.

    Vincent Eugene Craddock naît le 11 février 1935 à Morfolk, en Virginie. Grièvement blessé à la jambe gauche suite à un accident de moto, il frôle l’amputation. Il tente alors de vivre de sa passion pour la musique. Le succès immédiat de son premier disque en 1956 – Be-Bop-A-Lula, une composition personnelle d’après un personnage de bande dessinée – le propulse presque instantanément des orchestres de bals locaux aux grandes scènes nationales, au cinéma et sur les plateaux de télévision. En quelques mois, il aligne succès sur succès (Bluejean Bop !, Crazy legs, Rocky road blues, Race with the Devil), aujourd’hui considérés comme des classiques du rock’n’roll.

    Comme son ami Eddie Cochran, Gene Vincent jouit d’une grande réputation en Grande-Bretagne. C’est ensemble qu’en 1960 ils effectuent la tournée qui sera fatale à Cochran, victime, le 16 avril, d’un accident de voiture dont réchappe Gene Vincent, atteint cependant de multiples fractures qui le laissent considérablement diminué. Démoralisé, en proie à de vives souffrances, il se tourne vers l’alcool et la drogue ; durant les années 1960, il disparaît de la scène américaine.

    Cependant, sa popularité est intacte en Europe et il effectue un come-back qui vaut en 1969 le bon album I’m back and I’m proud. Mais il décède de ses excès alcooliques à l’âge de trente-six ans, le 12 octobre 1971, à Los Angeles (Californie).


    Disponibilité de l'ouvrage
  • Encore

    « Songs in the key of life » marque l’apogée artistique et médiatique de Stevie Wonder. Il obtiendra la reconnaissance critique qu’il mérite en raflant tous les Grammy de l’année. Double album fleuve gorgé de tubes, ce disque imposant, long de cent minutes, ne compilent pas que des hymnes, c’est aussi le résultat d’un travail titanesque en matière d’écriture, d’arrangements, de production et de recherche musicale.

    « Songs in the key of life » est à la musique populaire noire ce que l’éponyme des Beatles est à la musique blanche, et justifie pleinement son surnom de « double orange ». Gospel, soul, funk, jazz, rock, rythm'n blues, disco et musique latine : tous les courants qui ont façonnés le son black depuis les années cinquante s’y retrouvent. Une encyclopédie pour certains, une bible pour d’autres.

    Disque 1 : Love’s in need of love today / Have a talk with God / Village ghetto land / Contusion / Sir Duke / I wish / Knocks me off my feet / Pastime paradise / Summer soft / Ordinary pain

    Disque 2 : Isn’t she lovely / Joy inside my tears / Black man / Ngiculea – Es una historia – I am singing / If it’s magic / As / Another star


    Disponibilité de l'ouvrage
  • Éviter les péages

    Marcher sur l'eau
    Éviter les péages
    Jamais souffrir
    Juste faire hennir les chevaux du plaisir

    « Osez Joséphine » est le huitième album studio d'Alain Bashung, paru en 1991 chez Barclay. Lorsque Bashung s’est attaqué à l’élaboration de l’album, il ne voulait plus mélanger de sons électroniques aux instruments acoustiques car il s’en était déjà beaucoup servi pour ses précédents albums.

    « Osez Joséphine » sera le premier single de l’album à être rendu public. Au moment où la chanson sort, la mode est plutôt à la batterie qu’aux sons de guitare blues, ce qui ne présage pas un grand succès. Cependant, quand l’album est commercialisé fin 1991, son titre éponyme devient un succès instantané. « Osez Joséphine » possède une mélodie lacunaire, chose qui n’existait jusque-là que dans le jazz et dans le rock anglo-saxon.

    Avec 350 000 exemplaires écoulés et deux Victoires de la musique reçus en 1992 pour le « meilleur interprète masculin de l’année » et le « meilleur clip » avec « Osez Joséphine », cet album est l’un des plus gros succès commerciaux d’Alain Bashung.


    Disponibilité de l'ouvrage
  • À la recherche de l'ultimate mix

    Propagé dans les années 40 par l’argot du jazz, l’adjectif « funk » a fini par désigner vers la fin des années 60 un style de musique noire dérivé de la soul. L’argot américain funky se réfère à tout ce qui est de « mauvaise vie », sale : ce qu’on voit, entend, sans oublier les mauvaises odeurs. Désignant sans doute l’odeur de transpiration (travail, acte sexuel), le mot funk trouve probablement ses racines dans une langue d’Afrique de l’Ouest où il signifie la transpiration lors des cérémonies rituelles.

    Dès le début du 20e siècle, on retrouve l’adjectif funk dans le blues. Dans les années 40, l’argot jive du jazz l’utilise pour décrire une musique bien sentie. Le mot devient synonyme d’authenticité, en particulier dans la population noire, où il est très en vogue dans les années 50. Il met en valeur le jeu physique, efficace, dirty « salle », un son dénué de fioritures (hard bop) en rupture avec le jazz cool.

    A partir des années 60, la culture rock blanche commence à utiliser cet adjectif avec un racisme inconscient pour désigner toutes les musiques noires où le rythme est mis en avant.

    Dérivé de la soul, le funk des années 70 (dès 1968), avec sa basse souvent slappée, syncopée, ses cuivres, devient un genre musical à part entière où des artistes comme James Brown, Funkadelic (George Clinton), Bootsy Collins et bien d’autres ajoutent une forme d’humour et de démesure kitsch (paillettes, costumes, outrance ostentatoire) qui dévient le mot de son ses afro-américain initial pour le rapprocher des rituels hauts en couleur de la danse africaine.

    Par la suite, des formations plus jazzy et très pop comme Cameo, Zapp, Prince et la vague de la Go-Go music des années 80 reprennent cette appellation à leur compte. Le terme est par la suite plus généralemen perçu comme décrivant la musique noire américaine syncopée.


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  • Les doigts écorchés

    Selon la légende, Tom Hogg (chant, guitare) rencontre ses trois acolytes sur le toit découvert d’un bus à étage et se retrouvent à former Hoggboy en 2000 à Sheffield, ville du nord de l’Angleterre au riche passé sidérurgique.

    Se réclamant du garage rock, le groupe est rapidement encensé. Il se voit offrir un contrat discographique et l’enregistrement d’un album. Et en 2002, Hoggboy sort Or 8 ? Flop monumental et retour à la case départ pour ces parfaits inconnus au talent incertain.

    Pourtant, en 2004, le groupe s’offre un nouvel album – Seven Miles of love – avant de se séparer officiellement un an plus tard

    Or 8 ?

    1. Left and right / 2. Upside down / 3. Don’t get lost / 4. Urgh !! / 5. Call me sick / 6. Gonna take me a while / 7. Death of a friend / 8. So young / 9. Shouldn’t let the side down / 10. 1:10 / 11. Mile High club


    Disponibilité de l'ouvrage
  • PIL

    John Lydon quitte les Sex Pistols en janvier 1978 après leur unique tournée américaine. De retour à Londres, il embauche le guitariste Keith Levene, qui a fait partie de The Clash à ses débuts, le batteur Jim Walker et le bassiste Jah Wobble, un ami de longue date et grand amateur de reggae qui n’a jamais tenu d’instrument de sa vie. Son but est d’abord négatif : tourner violemment le dos au punk-rock et à son conformisme naissant. Particulièrement conscient de n’avoir été qu’une image, Lydon appelle par provocation son groupe Public Image Limited (en français : Image publique S.A.).

    Immédiatement engagé par Virgin, le groupe, désigné comme PIL, publie son premier simple, « Public Image », fin 1978. Il est glissé dans un papier journal, comme un vulgaire fish’n’chips. Très bien accueilli, il atteint le n°9 du hit-parade au Royaume-Uni. Il est aussitôt suivi de l’album First Issue (1978), où, excepté la chanson-titre et « Low life », on est très loin des Sex Pistols. En désaccord avec cette orientation musicale, Walker quitte le groupe dès février 1979. Il est remplacé par Martin Atkins, qui ne se stabilisera cependant à ce poste qu’en 1982.

    Après les 45 tours « Death Disco » (dont les paroles évoquent la mort de la mère de Lydon d’un cancer, peu auparavant) et « Memories », tous deux publiés en 1979, PIL atteint son sommet avec Metal Box (1979): Lydon est en proie à une forme de possession dans l’extraordinaire « Careering » et, ce qui reste l’apogée de PIL, l’hypnotisant « Poptones ». Cette période faste s’achève en 1983, lorsque Keith Levene, dernier rescapé de la formation d’origine, quitte le groupe au cours de l’enregistrement de This is what you want… this is what you get.

    PIL connaît à la même époque son plus grand succès avec le simple « This is not a love song » (n°5, 1983). Le nouvel album de PIL – réduit entre-temps au seul Lydon – fait sensation lors de sa sortie en 1986 sous une pochette anonyme portant le titre Album, Cassette ou Compact-Disc, suivant le format. Le succès de ce disque, plus abordable, incite Lydon à former de nouveau un groupe digne de ce nom. Il recrute plusieurs anciens combattants du punk. Ce nouvel avatar de PIL, assez fluctuant, publie vers la fin des années 80 plusieurs albums de fusion rock et dance assez conventionnels. PIL s’arrête de nouveau après 1992.

    Fin 2008, grâce à l’argent gagné pour sa participation à une publicité pour une marque de beurre, qui lui vaut de nombreux sarcasmes, Lydon finance une réunion de PIL, qui remonte sur scène en Grande-Bretagne fin 2009, pour la première fois depuis dix-sept ans. Le groupe donne de nombreux concerts en 2010, dont une longue tournée aux Etats-Unis. En 2012, après l’EP One drop, PIL publie sous on label This is PIL, son premier album réalisé en studio depuis vingt ans. Le groupe y a retrouvé en partie le son décharné et puissant de ses débuts.


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  • Au vent mauvais

    En 2005, Albert Dupontel, acteur et réalisateur français, contacte Denis Barthe, ancien membre de Noir Désir, pour participer à la bande originale du film Enfermés dehors. Barthe contacte alors trois amis pour l’assister dans cette tâche : Olivier Matios, Vincent Bosler et Jean-Paul Roy (ancien membre lui aussi de Noir Désir). Au moment de signer le contrat, ils choisissent comme nom de groupe « The Hyènes », pour faire « marrer » Dupontel, en référence à une scène culte de son premier film, Bernie, où son personnage dit qu’il est « pote avec une hyène ».

    Le projet musical devait en rester là mais à la suite de la sortie du film, Denis Barthe reçoit des propositions de concerts. Il finit par accepter car Jean-Paul Roy et lui-même ont envie de remonter sur scène, étant en pause forcée depuis l’incarcération en 2003 de Bertrand Cantat, leader du groupe Noir Désir.

    En 2006, Nantes accueille le premier concert du groupe. Lors de ses prestations, The Hyènes invite fréquemment Cali, Olivia Ruiz ou encore Mathias Malzieu. En 2009, le groupe sort un premier album éponyme et autoproduit, en vente uniquement à ses concerts ou par correspondance.

    En janvier 2012 le groupe rentre en studio pour enregistrer onze chansons de ce nouvel album, Peace and Loud, et part ensuite sur les routes de France. En 2013, la tournée touche à sa fin. Thierry Murat, dessinateur de bandes dessinées, évoque un soir avec Denis Barthe son envie d’entendre des notes de musique sur les dessins de son nouveau roman graphique, Au vent mauvais. L’idée fait rapidement son chemin et les musiciens parlent de ce récit en termes de blues, de rock, de grands espaces, de quête d’absolu. La connexion est faite. Le groupe, enthousiaste à l’idée de travailler sur un format original, aborde ce projet comme une ouverture musicale. En octobre de la même année, The Hyènes rentre en studio pour composer à la manière d’une BO de film la musique de cette histoire. En janvier 2014, une tournée BD-concert débute. Pendant que les cases de la bande dessinée défilent sur un grand écran, les musiciens jouent en direct, dans la pénombre, au rythme de ce road-movie désinvolte et mélancolique.


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  • The four roses

    Johnny Janot voit le jour à Eunice (Lousiane) en 1933. Issu d’une famille rurale, il apprend très tôt la guitare et décroche un job animateur dans une radio locale. Dès la fin des années 40, il participe à de nombreux radio shows. Il décide à cette époque de retirer le T de son nom, afin de gommer ses ascendances cajuns. Il monte un premier groupe au milieu des années 50. Même si sa route croise celle du producteur J.D. Miller, patron du label Excello, le guitariste va privilégier son job de disc-jockey sur une grosse radio de Lake Charles (Louisiane).

    Pourtant, certaines de ses pièces (« She’s mine », « Stop look and listen », « Rock and Roll baby » ou « Have you heard the world ») représentent la quintessence des débuts du Rockab louisianais. Les singles ne se vendent pas, faute de promotion. En 1957, Johnny Jano est associé aux « The Yellow Jackest », groupe comprenant quelques-uns des meilleurs musiciens cajuns rompus à la scène et au rock’n’roll qui, tel une vague, ravage alors tout sur son passage.

    Excellent chanteur guitariste, la scène et l’enregistrement ne figurent pas dans les priorités de Johnny Jano. Le jeune homme préfère son boulot, plus stable, d’animateur radio, endroit où il peut côtoyer les vedettes. Il enregistrera malgré tout une poignée de singles, dont ses pièces maîtresses que sont « Havin’ whole lot of fun » et « I’d make a good man for you ».

    Auteur d’un étonnant come-back au milieu des années 70, le guitariste, qui se produisait localement en Louisiane et au Texas pour son plaisir, continuera son travail de présentateur radio jusqu’à sa mort prématurée en 1984. Bien que resté confidentiel et sous enregistré, Johnny Jano est considéré comme l’un des pionniers du rockabilly louisianais.


    Disponibilité de l'ouvrage
  • Jeunesse d'une femme libre

    Née en 1937 dans une famille pauvre de l’Oklahoma, de mère cherokee et de père irlandais, Karen Dalton est très vite exposée au folk song, la chanson populaire du prolétariat blanc. Grâce à sa grand-mère, elle apprend le violon avant de passer à la guitare et au banjo. Mère de deux enfants a l’âge de 17 ans, elle laisse son fils à la garde de sa famille et se sauve en 1960 avec sa fille à New York.

    Installée alors dans le quartier du Lower East Side, elle se met à fréquenter les clubs folk qui éclosent un peu partout. Elle rencontre de jeunes musiciens comme Fred Neil ou Bob Dylan, auxquels elle emprunte les chansons, car Karen Dalton n’écrit pas de textes et ne compose pas de musique. Très vite reconnue comme un interprète exceptionnelle, dotée d’un timbre de voix entre Billie Holiday et la sonorité d’une clarinette, elle devient en très peu de temps l’une des attractions principales de ce que l’on commence à appeler la scène de l’East Village.

    Karen, toujours accompagnée de sa fille, va alors sillonner les routes américaines pendant quelques années et retrouve New York à la fin de la décennie. Le succès est de nouveau au rendez-vous, mais la chanteuse n’est pas très assidue et déteste les studios. Elle va toutefois se faire piéger. Invitée par le producteur artistique des Beachs Boys à enregistrer à titre de cadeau personnel une chanson pour Fred Neil, il parvient subrepticement à lui faire jouer une dizaine de chansons qu’il enregistre. Le résultat sort en 1969 sous le titre « It’s so hard to tell who’s going to love you the best » et s’avère tout simplement bouleversant. Sobrement accompagnée par un quatuor acoustique, Karen Dalton transcende dix reprises dont « Little bit of rain » (de Fred Neil) ou encore « I love you more than words can say » (d'Otis Reding).

    Deux plus tard, l’un des instigateurs du festival de Woodstock convainc la chanteuse folk de retourner en studio. Une fois de plus, il ne s’agit que de reprises, proposant « When a man loves a woman » de Percy Sledge ou « How sweet it is » de Marvin Gaye.

    Bien que l’album, édité en 1971 sous le titre d’ « In my own time », plus arrangé que le précédent, ait connu un succès d’estime, Karen Dalton ne franchira plus jamais les portes d’un studio d’enregistrement. Toujours portée par son instabilité chronique et son penchant pour la drogue, elle finit sa vie pratiquement sans domicile fixe dans les rues de New York au début des années 1990. Elle décède le 13 mars 1993 à cinquante-cinq ans des suites du sida.


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  • Il faut sauver John Lennon

    Résultat du bouleversement occasionné par l’émergence du mouvement punk, le rock indépendant, souvent abrégé rock indé, naît au Royaume-Uni dans les années 70. Il se définit plus par son contexte que sa musique : le terme désigne au départ les disques signés par des petits labels, rassemblés sous les mêmes valeurs d’indépendance et de contre-culture.

    La classification n’est donc pas purement musicale mais désigne à l’origine des disques (et non des groupes) publiés par de « petits » labels.

    Tout comme le rock alternatif et le pop rock, le rock indépendant est très varié au point de réunir sous son toit des artistes très différents comme Galaxie 500 , Sebadoh , Unrest

    Issu de la scène underground des années 80, le rock alternatif désigne à l’origine des groupes inspirés du punk, signés chez des labels indépendants. Il inclut divers sous-genres de la scène indépendante comme le rock gothique, le grunge, la britpop ou encore le college rock. Le terme est profondément lié à la radio et particulièrement aux radios étudiantes des années 80 et 90 qui prenait soin de diffuser un rock original, adapté aux goûts des étudiants.

    Parmi les artistes associés au rock alternatif, on retrouve The Pixies, Low, Mazzy Star, Siouxsie & the Banshees


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  • Nick Cave

    Né en 1957, Nick cave, troisième fils d’une bibliothécaire et d’un professeur de littérature anglaise, grandit dans une ville de campagne en Australie. Renvoyé de l’école à l’âge de 12 ans, il termine sa scolarité dans une pension de Melbourne puis entre aux Beaux-arts. Recalé suite à des travaux jugés suspects par ses professeurs, son implication dans la musique s’accélère.

    En 1977, il forme un premier groupe (Boys next door) avec des amis parmi lesquels se trouve Mick Harvey, un multi-instrumentiste qui lui restera toujours fidèle. En 1980 le groupe change de nom et s’installe d’abord à Londres, puis à Berlin. Malgré de nombreux enregistrements et un culte grandissant autour du groupe en Europe et en Australie, The Birthday Party se sépare en 1984.

    The Bad Seeds voit alors le jour et Nick Cave en devient le vrai leader. Leur composition évolue au fil des albums en fonction de l’évolution de l’univers musical. En 1988, il débute une cure de désintoxication, suite à une arrestation pour possession d’héroïne ; il délaisse la musique malgré le succès grandissant ; il publie son premier roman (Et l’âne vit l’ange), histoire d’un garçon muet basculant dans la folie.

    Fatigué de l’Europe, Nick Cave découvre le Brésil. Il reprend l’écriture musicale, publie plusieurs albums et revient vivre à Londres dans les années 90. Très attiré par le cinéma, il signe aussi quelques B.O. de films (La Route ( tiré du roman de Cormac McCarthy ), L’Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford).



  • Patti Smith

    Artiste engagée, Patti Smith est née à Chicago en 1946. Issue d’une famille modeste, elle quitte le New jersey pour partir travailler à New York en 1967.

    Habituée des clubs punk et rock du moment, elle crée le « Patti Smith Group ». Son premier single Hey Joe / Piss factory paraît en 1974. Suivront les albums Horses, Radio Ethiopia, Easter – avec notamment le tube Because the night, coécrit avec Bruce Springsteen – et Wave.

    En 1980, elle épouse Fred « Sonic »Smith, guitariste du groupe MC5, et met entre parenthèses sa vie d’artiste pour se consacrer à leurs deux enfants.

    L’album Dream of life, conçu avec son mari en 1988, lui permet de renouer avec la scène. Elle signe alors Gone again, Peace and noise, Gung Ho, Land et Trampin’.

    Admiratrice des textes d’Arthur Rimbaud et de William Blake dont elle donne des lectures, Patti Smith reçoit la médaille de commandeur de l’Ordre des Arts et Lettres en 2005 et entre au Rock and Roll Hall of Fame en 2007.

    Trois autres albums sont produits : Twelve, The Coral sea et Outside society.

    Son récit autobiographique, Just kids, paru en 2010, a été récompensé par le National Book Award.

    Outre l’édition de nombreux poèmes, en novembre 2018, Patti Smith publie chez Gallimard son premier roman : Devotion.



  • Dans les rapides

    Blondie a été l’un des piliers du punk new-yorkais des années 70. Après avoir redonné le goût des mélodies acidulées des sixties, le groupe va s’inspirer des courants dominants de l’époque, comme l’électro-pop. En 1978 sort « Parallel lines ». L’album aborde tous les styles, du heavy metal au disco. Blondie connaît son plus gros succès avec « Heart of glass », n°1 en Grande-Bretagne et aux États-Unis.

    Dès ses débuts, à 19 ans, Kate Bush, chanteuse anglaise acquiert une stature internationale. Sur son insistance, « Wuthering Heights » sort en 45 tours en janvier 1978. Le succès de cette mélodie sinueuse et envoûtante est prodigieux. La voix haute et enfantine de la chanteuse, étrangement voilée, presque inquiétante et perverse, fait merveille. L’album « The Kick inside » connaît un succès triomphal au printemps de la même année.


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  • Je voulais être un Rolling Stone

    Jusqu’à « (I can’t get no) Satisfaction », les Rolling Stones ne sont qu’un excellent groupe d’interprètes, et non de créateurs. A partir du moment où ils composeront leurs propres chansons, ils atteindront, comme les Beatles, à l’universel.

    Pour l’heure, en cette année 1964, le groupe, toujours mené d’une main de fer par Brian Jones, n’ose pas encore chanter des titres de Mick Jagger et Keith Richards. A l’occasion de leur première visite aux Etats-Unis, les Rolling Stones se rendent aux studios Chess de Chicago où ils rencontrent leurs héros Chuck Berry et Muddy Waters.

    Le résultat de ces enregistrements se trouve dans leur deuxième album américain 12 X 5 (se prononce Twelve by Five). Le titre indique qu'il contient 12 morceaux joués par 5 musiciens. Il reprend l'idée d'un EP (Extended Play : format musical plus long que celui du single 45 tours mais plus court qu’un album 33 tours) des mêmes Stones paru au Royaume-Uni au mois d'août et baptisé Five By Five.

    Cet album 12 x 5 contient essentiellement des reprises ainsi que cinq morceaux originaux des Stones. Trois sont signés Jagger/Richards, et deux chansons sont créditées « Nanker Phelge », un pseudonyme utilisé par les Stones entre 1963 et 1965 pour désigner une écriture réalisée par tous les membres du groupe.

    Le titre « It’s all over now » sera classé n°1 en Grande-Bretagne fin 1964.


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  • The End

    « The End », cette œuvre phénoménale, mélange de sons enchanteurs, d’images glaçantes et de furie œdipienne, commence sous une forme bien moins imposante : l’au-revoir d’un amoureux chanté sur un fond d’accord à la beauté hypnotique.

    Mais les musiciens du groupe ont un réel talent pour l’improvisation libre et, pendant les longues soirées de l’été 1966 passées au Whisky A Gogo, cette boîte de nuit située à West Hollywood en Californie, ils expérimentent toutes sortes de directions musicales.

    Alors que l’envergure musicale de la chanson se développe, Jim Morrison va apporter sa contribution sous la forme de paroles grandioses et énigmatiques. Il commence à utiliser la complicité musicale changeante et dramatique du groupe comme fond pour ses propres envols libres de poésie mi-chantée. Dans le quartier, tout le monde commence à avoir entendre parler des spectacles libérés des Doors au Whisky A Gogo et ce sont ces rumeurs persuadent le producteur musical de la maison de disques Elektra de venir écouter le groupe.

    Un contrat sera vite rédigé. Et deux jours après la signature, les Doors donnent le premier et vrai grand concert.

    Complètement drogué, Jim Morrison, ce soir-là, éprouve des difficultés à chanter, mais quand le groupe entame « The End », Morrison se retrouve tout à coup complètement en harmonie et commence alors une des interprétations les plus fascinantes de sa carrière.

    Quand il arrive au milieu du morceau, Morrison déclame pour la première fois le drame œdipien concis et effrayant qui deviendra le sceau de cette chanson. Le public du Whisky, presque silencieux, a les yeux rivés sur scène lorsque Morrison entame son crescendo… « Père ? Oui fils. Je veux te tuer ! Mère ? Je veux te … ». Il vient d’exprimer sa fascination pour le mythe d’Œdipe.

    Les Doors sont renvoyés du bar à la fin du concert, ce qui ne va pas empêcher le groupe de continuer à jouer le morceau avec le passage œdipien. Au moment de l’enregistrement de la chanson pour le premier album, celle-ci conservera toute sa capacité à choquer et transporter ceux qui l’écouteront.


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  • Le jardin des délices

    Formé en 1968 sous le nom de Roundabout, Deep Purple, dans sa composition mythique, ne date que d’août 1969. Créé par Jon Lord (claviers), rejoint par Ritchie Blackmore (guitare) et Ian Paice (batterie), c’est au Royal Albert Hall, à Londres, avec le Royal Philharmonic Orchestra, que les derniers arrivés dans le groupe, Roger Glover (basse) et Ian Gillan (chant), inaugurent une longue série de concerts. Le concept d’un rock mélangé de musique classique ne connaît qu’un accueil mitigé.

    C’est heureusement avec un titre plus hard rock, « Black night », single sorti en juin 1970 pour la promo de l’album « Deep Purple in rock » que le groupe se fait remarquer. Le 45-tours atteindra la deuxième place des charts anglais.

    Le 3 décembre 1971, à Montreux (Suisse), alors qu’ils sont en plein enregistrement de leur deuxième album, « Machine Head », le casino où se produisait Frank Zappa prend feu, ce qui les inspirera pour leur tube quasi planétaire, « Smoke on the water ».

    Durant une tournée au Japon, en été 1972, ils enregistrent concert sur concert pour en tirer l’un des premiers – et des plus accomplis – doubles albums « live » de la décennie : « Made in Japan ». Deep Purple est considéré comme une figure de proue du hard rock, à l’instar de Led Zeppelin et Black Sabbath.


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  • Vince Taylor

    Ange noir du rock’n’roll, sorte de jumeau diabolique d’Elvis Presley, de lucifer binaire, de loser emblématique, inspirateur du personnage de Ziggy Stardust de David Bowie, Brian Maurice Holden, dit Vince Taylor, naît à Londres le 14 juillet 1939.

    Émigre avec sa famille aux États-Unis à la fin des années 40, l’adolescent rêve d’être aviateur. Il renonce après un accident de pilotage et se retrouve maître nageur. Avec le rock naissant de Bill Hailey et d’Elvis Presley, il se découvre une vocation pour la musique et retourne en Grande-Bretagne pour tenter sa chance à Londres en 1957. Là, il forme son premier groupe, les Playboys. Remarqué par le manager Jack Goode, il enregistre son premier 45-tours « I like love / Right behind you baby ». Ce n’est pas un succès.

    Entretemps, il s’est choisi un nom d’artiste : Vince, inspiré de la devise en latin figurant sur les paquets de cigarettes Pall Mall In hoc vinces (« Et ainsi tu vaincras ») ; Taylor à cause de son acteur préféré, Robert Taylor.

    Vince décide de venir en France, où le rock envahit la musique populaire, et enregistre le titre qui le rendra célèbre : le mythique « Brand new Cadillac ». En 1960, un concert à Calais, où il remplace Gene Vincent au pied levé, le fait connaître en France. Bruno Coquatrix l’engage à l’Olympia, Eddie Barclay lui signe un contrat. Sur scène, il électrise les fans de rock et émoustille les midinettes, avec sa tenue de cuir noir et ses chaînes, sa gomina et son mascara, ses soubresauts lascifs et ses feulements de fauve en rut. Il enregistre les tubes d’Elvis Presley, Eddie Cochran, Chuck Berry, Little Richard et les faits découvrir au public français.

    Le 18 novembre 1961, un concert au Palais des Sports de Paris se termine en émeute. Sa réputation de « bad boy » du rock français commence à nuire à sa carrière. C’est début du déclin : malgré deux albums enregistrés cher Barclay et une concession au twist à la mode, notre star pure et dure, devenue un épouvantail pour promoteurs craintifs, se retrouve meneur de revue à Pigalle. Suivra une carrière sporadique, entre abus divers, dépression, disparitions, séjours à l’hôpital psychiatrique et tentatives avortées de retour sur le devant de la scène.

    Emigré en Suisse, usé prématurément, Vince Taylor s’éteindra à 52 ans, un jour d’août 1991, à Lutry, près de Lausanne.

    Parmi sa discographie, on distinguera son classique « Brand new Cadillac » et son extraordinaire version du « Shaking all over » de Johnny Kid.


  • California dreamin'
  • Chants magnétiques
  • Graham Parker
  • Lily Brett
  • Gene Vincent
  • Encore
  • Éviter les péages
  • À la recherche de l'ultimate mix
  • Les doigts écorchés
  • PIL
  • Au vent mauvais
  • The four roses
  • Jeunesse d'une femme libre
  • Il faut sauver John Lennon
  • Nick Cave
  • Patti Smith
  • Dans les rapides
  • Je voulais être un Rolling Stone
  • The End
  • Le jardin des délices
  • Vince Taylor

Bob Dylan

Bob Dylan Revisited
Mektoub
Demain, j'ai rendez-vous avec Bob Dylan
  • Bob Dylan Revisited
  • Mektoub
  • Demain, j'ai rendez-vous avec Bob Dylan
  • Bob Dylan Revisited

    Bob Dylan, né le 24 mai 1941, découvre à 10 ans la musique folk ; il s’initie alors à la guitare, à l’harmonica et au piano. Dès 1961, il chante à New York où il se lie avec le guitariste Woody Guthrie, le « père » du protest song. Alors qu’il s’accompagne seul à la guitare, la carrière de Dylan débute véritablement en 1963, lorsque sa chanson Blowin’ in the wind est érigée en hymne du mouvement pour les droits civiques. On la retrouve sur son deuxième album : The Freewheelin’ Bob Dylan (1963). Cet engagement de nature politique trouve un écho dans la jeunesse américaine, qui reconnaît là sa propre révolte. Lors du festival de Newport, le 26 juillet 1963, Dylan obtient une véritable consécration. Il y chante les titres de son album culte, The times they are a-changin’.

    Les premiers accents rock and roll apparaissent petit à petit. L’ascendant de Rimbaud se fait sentir dans une écriture qui se veut de plus en plus poétique et imagée. Cette évolution se marque avec Bringing it all back home (1965), mais elle ne fait pas l’unanimité près de son public. La rupture se confirme avec Highway 61 Revisited (1965), album rock aux premières réminiscences bibliques et aux textes plus hermétiques qui contient le mythique Like a Rolling Stone. Blonde on blonde (1966) marque un nouveau tournant dans la carrière du chanteur : c’est le premier double album de l’histoire du rock. Les thèmes amoureux (I want you) s’y affirment.

    Victime d’un accident le 25 juin 1966, Dylan se retire pendant près de deux ans et en profite pour expérimenter différents styles, du blues à la country, et écrire des chansons à l’inspiration surréaliste. Il revient sur le devant de la scène en 1968 avec l’album John Wesley Harding (1968), qui marque un retour à la critique sociale, à la religion et à l’enfance. Après quelques albums « discrets » - exception faite de Nashville Skyline (1969) et de la chanson Knock’in on heaven’s door-, la géniale inspiration revient avec les albums Blood on the tracks (1975) et Desire (1976). Contre toute attente Dylan se convertit au christianisme et confirme ses nouvelles dispositions à travers un répertoire gospel (Slow train coming - 1979). Mais avec l’album Infidels (1983), il semble pourtant en finir avec sa ferveur de catéchumène. Dans les années 80, il entame une collaboration avec Tom Petty. Ensemble, ils se lancent dans une tournée qui durera sept ans, Dylan trouvant le temps malgré tout d’enregistrer de nouveaux albums.

    Honoré de la Médaille de commandeur des Arts et des Lettres en France en 1990, et en 1991, du Lifetime Achievement saluant trente ans de carrière, Bob Dylan, lors de cette nouvelle décennie, plonge à nouveau au cœur de la tradition musicale américaine avec des albums comme Good as I been to you (1992), Time out of mind (1997), Modern times (2006). Bob Dylan reçoit en 2016 le Prix Nobel de Littérature « pour avoir créé dans le cadre de la grande tradition de la musique américaine de nouveaux modes d’expression poétique ». Il est le premier musicien à recevoir cette récompense depuis la création du prix en 1901.


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  • Mektoub

    Deux écoles s’affrontent à propos de Desire, album sorti en 1976. La première soutien qu’il s’agit d’un chef-d’œuvre oublié, souvent éclipsé par son prédécesseur, l’imposant Blood on the Tracks. L’autre prétend, au contraire, qu’il s’agit d’un disque indigne de ce dernier, enregistré trop vite après, crispé et artificiel.

    Dylan en a coécrit la quasi totalisé des textes avec Jacques Levy, un parolier et un metteur en scène de théâtre qui avait travaillé avec les Byrds. Sans ce dernier, Dylan n’aurait d’ailleurs sans doute jamais pu terminer une chanson telle que Hurricane, dont les personnages étaient trop nombreux, et les témoignages concernant son sujet principal trop contradictoires.

    Hurricane raconte l’histoire du boxeur Rubin « Hurricane » Carter, accusé du meurtre de trois personnes en 1966. Dylan émet le souhait d’écrie cette chanson après avoir lu l’autobiographie de Carter « Le 16ème Round ». Après avoir rencontré le boxeur en prison en 1975 et aussi quelques-uns de ses supporters, il compose la chanson. Les critiques de l’époque ont reprocheront de ne raconter qu’une version des faits, le passé de Carter étant ignoré dans l’histoire racontée par le chanteur. Malgré la publicité faite à propos de son cas et un nouveau procès, Carter fut de nouveau condamné, puis libéré en novembre 1985.

    Cependant, les deux meilleures chansons de l’album évoquent son mariage. Sara, dont le titre se passe d’explication, rend hommage à son « resplendissant bijou de femme », avec laquelle il est sur le point de divorcer. Pour la petite histoire, Sara Dylan assiste à l’enregistrement de cette chanson. Isis, quant à elle, est une longue allégorie dans laquelle Dylan pleure la perte de son « enfant mystique ». L’histoire se termine plutôt bien pour les deux amants qui finissent par se retrouver.

    Pour enregistre l’album, Dylan avait réuni en studio un nombre invraisemblable de musiciens, dont cinq guitaristes. Les choses ne se déroulant pas comme il l’avait souhaité, il s’est impitoyablement débarrassé de la majorité d’entre eux, mais a gardé à ses côtés la violoniste Scarlet Rivera, dont l’instrument, tout autant que le travail de Levy, donne à Desire une personnalité assez unique dans la discographie de Dylan.


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  • Demain, j'ai rendez-vous avec Bob Dylan

    Modern Times, le trente-deuxième album studio du chanteur-compositeur Bob Dylan, sort en août 2006. Troisième album consécutif à être salué quasi unanimement par la critqique et par ses fans, après Time out of Mind (1997) et Love and Theft (2001), Modern Times est également le premier album de Dylan à atteindre la première place des charts américains depuis l’album Desire en 1976. De ce fait, Dylan devient, à 65 ans, l’artiste vivant le plus âgé a occupé cette place.

    Avec ce nouvel opus, le chanteur poursuit les tendances blues et rockabilly des albums précédents. Cependant Modern Times va susciter des polémiques concernant certains airs traditionnels que Bob Dylan aurait repris à son compte. Il aurait également repris certains vers de l’œuvre du poète du XIXe siècle Henry Timrod, tout en s’attribuant à lui seul l’écriture des morceaux.

    Figure sur cet album les titres comme Thunder on the mountain,  chanson qui possède la caractéristique de contenir une référence à la chanteuse Alicia Keys ; Rollin’ and Tumblin’, un des plus grands standard de blues enregistré pour la première fois en 1929 ; When the deal goes down, chanson perçue comme une rumination sur la mort ou comme un tract religieux ; ou encore Beyond the horizon, référence à un futur improbable.


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Elvis Presley

Bye Bye Elvis
Elvis Cadillac
Ice cream & châtiments
  • Bye Bye Elvis
  • Elvis Cadillac
  • Ice cream & châtiments
  • Bye Bye Elvis

    Plus encore que le « roi » ou la plus grande star du rock’n’roll, Elvis Presley est avant tout celui par qui cette musique a été annoncée et révélée au monde entier.

    Élevé dans le Mississippi, puis à Memphis, ville centrale pour la rencontre des cultures musicales au sud des États-Unis, il n’a pas été le premier à marier les musiques blanche et noire, mais il apparaît au milieu des années 50 avec un style original, un charme et une fraîcheur qui bouleversent les habitudes.

    Génie intuitif, héros traversé par une force qui le dépasse, personnage fragile, Elvis Presley reste aujourd’hui encore le plus important phénomène de l’histoire de la musique enregistrée. En diffusant le rock’n’roll dans tous les États-Unis, grâce à la télévision, il a servi de catalyseur à une reconnaissance mutuelle des cultures noire et blanche américaines, offrant une perspective bien plus vaste au rôle joué par la musique populaire.

    Malgré le temps écoulé, son influence demeure profonde et universelle. Elvis Presley fait l’objet d’un véritable culte et ses disques continuent à se vendre par millions.


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  • Elvis Cadillac

    En mai 1933, la Metro-Goldwyn-Mayer contacte le célèbre duo Richard Rodgers (compositeur) et Lorenz Hart (parolier) pour écrire une chanson pour le film « Hollywood party ».

    L’idée de base : inclure une scène dans laquelle Jean Harlow, dans le rôle d’une jeune fille innocente, demande à Dieu de l’aider à devenir une actrice. La chanson ne figurera pas finalement au générique et la MGM enregistre la mélodie au copyright en tant qu’œuvre non publiée.

    Lorenzo Hart se lance alors dans la réécriture des paroles de la chanson pour un nouveau projet de film, sans succès. C’est alors qu’un directeur de studio décide que la chanson peut être commercialisée mais il requiert des paroles plus romantiques et un titre accrocheur. Le parolier, bien que réticent, finit par écrire les paroles de « Blue Moon ». Le pari est gagné et la chanson devient standard de la ballade.

    En 1949, elle connaît un double succès grâce aux reprises de Billy Eckstine et de Mel Tormé.

    La première version rock’n’roll de « Blue Moon » vient d’Elvis Presley en 1956. Cette version apparaît sur l’album homonyme Elvis Presley, sorti sous le label RCA Records. Le remake de Blue Moon par le King représente la face B du single Just because.


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  • Ice cream & châtiments

    Rockeur au déhanché légendaire, et bien que surnommé le King, il pouvait interpréter, grâce à son charisme, de tendres ballades sentimentales. En fait, sa capacité à interpréter des chansons d’amour va lui offrir un avantage par rapport à d’autres « crieurs » du rock’.’roll, comme Little Richard ou Jerry Lee Lewis, pour devenir dès lors une des clés de sa popularité sur le long terme. Elvis alterne les enregistrements « rock » , aux rythmes frénétiques, avec les ballades, au tempo plus lent sur lesquelles il pouvait donner la pleine mesure de sa voix de velours.

    Véritable légende du rock'n'roll, Elvis Presley meurt le 16 août 1977, à Memphis, Tennessee, a l’âge de 42 ans.


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  • Bye Bye Elvis
  • Elvis Cadillac
  • Ice cream & châtiments

Jim Morrison [The Doors]

Jim
The end
The Doors : 23 nouvelles aux portes du noir
  • Jim
  • The end
  • The Doors : 23 nouvelles aux portes du noir
  • Jim

    Jim Morrison, poète inspiré et révolté, naît le 8 décembre 1943 en Floride aux Etats-Unis. Fils d’un officier de l’US Navy, il passe ses premières années à suivre sa famille au gré des nombreux déplacements qu’impose la vie militaire de son père.

    Adolescent turbulent et caractériel, il se démarque des jeunes de son âge par son goût prononcé pour la lecture et son intérêt pour la culture amérindienne.

    A l’université il étudie la psychologie et la philosophie. Son mémoire sur les névroses collectives sidère ses professeurs. Il décide alors de poursuivre des études de cinéma à l’Université de Los Angeles. C’est là qu’il rencontre Ray Manzarek, claviériste dans un groupe de rock. Les deux étudiants discutent musique et décident de former leur propre groupe : The Doors.

    Adepte du LSD et de la méditation transcendantale, Jim Morrison a déjà écrit beaucoup de textes et de poèmes, terreau fertile pour les futurs albums du groupe. La route, les reptiles, l’Amérique et Los Angeles sont les thèmes de prédilection de l’écrivain désormais chanteur.

    La musique sophistiquée des Doors, alliée aux écrits savants de Morrison, connaît un succès retentissant et accouche de nombreux classiques du rock. Ses chansons, de Light my fire à L.A. Woman, en passant par Riders on the storm, ainsi que son énergie scénique d’écorché vif lui valent un véritable culte de la part des fans. Le groupe enregistrera six albums.

    Opposant virulent à la Guerre du Vietnam, Jim Morrison édite également ses poèmes, malgré des critiques journalistiques défavorables.

    Dépassé par le succès du groupe, Morrison sombre dans l’alcoolisme et les drogues dures. Il s’installe à Paris où il décèdera d’une overdose le 3 juillet 1971 dans des circonstances encore floues. Enterré au cimetière du Père-Lachaise, il rejoint ainsi le célèbre Club 27, club qui regroupe les stars de la musique décédées à l’âge de 27 ans.


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  • The end

    Au printemps 1971, juste après avoir fini l'enregistrement du sixième album de The Doors, LA Woman, Jim quitte Los Angeles pour Paris, où il rejoint Pamela Courson. Il semble avoir l'intention de se consacrer à la poésie et de réduire sa consommation d'alcool. Epuisé par le star-system, il voulait aussi prendre de longues vacances. Au cours du printemps, Jim et Pamela visitent la France, l'Espagne, le Maroc, la Corse. Pendant ce temps, aux États-Unis, l'album LA Woman, sorti en avril, est reçu par une critique unanime comme « le meilleur » de The Doors. Beaucoup plus orientés blues rock que les autres productions du groupe, les morceaux sont enregistrés live en studio. C’est le seul album des Doors qui ne sera pas suivi d’une tournée.

    Le 5 juillet, une rumeur court à Los Angeles selon laquelle Jim Morrison serait mort. Rien de bien alarmant : au cours des années 1967-1968, il s'était rarement écoulé un mois sans que de telles rumeurs courent. Néanmoins dépêché sur place le 6 juillet, le manager de The Doors, Bill Siddons ne peut que constater la disparition du chanteur, décédé dans sa baignoire dans la nuit du 2 au 3 juillet. L'inhumation a lieu le 7 juillet, au cimetière du Père-Lachaise, où se trouve toujours la tombe de Morrison.


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  • The Doors : 23 nouvelles aux portes du noir

    Au cours du mois de juillet 1965, Jim Morrison, sans emploi, vit sur le toit d'un entrepôt, non loin de Venice Beach, à Los Angeles. Un jour qu'il se promène sur la plage, il croise Ray Manzarek. Très vite, ils en viennent à parler musique. Ray Manzarek joue de l'orgue dans un groupe de rock. Curieux, il demande à Morrison de lui chanter une de ses compositions. Morrison aurait alors chanté Moonlight Drive, un titre qui figurera sur Strange Days, le deuxième disque de The Doors. Immédiatement séduit par l'intensité lyrique des paroles de Jim, Ray Manzarek se serait exclamé : « Eh, mec, formons un groupe de rock et gagnons un million de dollars ! ». Jim propose alors immédiatement le nom de « The Doors », en le justifiant de cette façon : « Il y a le connu. Il y a l'inconnu. Et entre les deux, il y a la porte, et c'est ça que je veux être ». Il fait ainsi référence au livre de Aldous Huxley, Les Portes de la perception.

    En 1967 sort le premier album du groupe The Doors, sur lequel figurent des titres légendaires comme The End, Crystal ship, Break on through et le légendaire Light my fire, qui restera un de leurs plus grand succès. Le groupe enchaîne les albums avec Strange Days en 1968 et Waiting for the sun en 1969.

    Emblème du mouvement hippie, The Doors se démarque par son extravagance et sa crudité. Lors d’un concert à Miami, Jim Morrison, complètement ivre, taquine la salle en annonçant qu’il va montrer son pénis. L’a-t-il fait ou pas ? Cette attitude lui vaut cependant d’être arrêté et conduit en justice.

    En 1970 sort la célèbre chanson Roadhouses Blues. L’année suivante verra l’enregistrement du dernier album du groupe, L.A. Woman, probablement le meilleur opus du groupe avec des titres comme Riders on th storm, Love her madly ou The wasp.

    Malgré le succès remporté par l’album, qui atténue l’impact de l’affaire de Miami sur le public, Morrison préfère partir s’installer à Paris. Il y décède le 3 juillet 1971, probablement des suites d’une overdose.

    Les musiciens restant continueront à faire vivre le groupe Jusqu’en 1973.


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Jimi Hendrix

Les notes de Jimi H. / Hymne
Jimi Hendrix : la légende du voodoo child
  • Les notes de Jimi H. / Hymne
  • Jimi Hendrix : la légende du voodoo child
  • Les notes de Jimi H. / Hymne

    En 1814, Francis Scott Key , avocat américain, écrit le poème The Star-Splanged banner (La Bannière étoilée) après avoir assisté, pendant la guerre anglo-américaine de 1812, au bombardement du Fort McHenry à Baltimore par les navires de la Royal Navy. Le texte rend hommage à la résistance héroïque de ceux qui défendirent le fort et qui furent en mesure de faire flotter le drapeau américain au sommet en dépit de l’acharnement de l’ennemi à y planter le sien.

    La musique, plagiat américain, provient de « The Anacreontic song », une chanson à boire, d’un club de musiciens britanniques en hommage à un poète bacchanal grec.

    La Marine américaine reconnaît l’hymne pour usage officiel dès 1899 ; il en sera de même en 1916 par la Maison-Blanche. The Star-Splanged Banner sera enfin adopté comme hymne national par une résolution du Congrès américain le 3 mars 1931. Composé de 4 strophes, seuls sont chantés généralement aujourd’hui la première strophe et le refrain.

    En 1969, au Festival de Woodstock, Jimi Hendrix joua une version historique et déchirante de The Star-Splanged Banner en solo, à la guitare électrique. Le style du musicien se révèle dans cette interprétation : tout en distorsion, les sons produits par le jeu de sa guitare évoquent les atrocités de la guerre du Viet-Nâm comme les lâchers de bombes, mais aussi les cris des blessés et la sonnerie aux morts. Certains y verront une provocation anti-américaine, d’autres une profession de foi de toute une génération contre l’engagement militaire du pays au Vietnam.


  • Jimi Hendrix : la légende du voodoo child

    Johnny Allen Hendrix naît dans une famille métisse de Seattle le 27 novembre 1942. Les tribulations familiales et scolaires de son enfance font de la musique son refuge. Gaucher, il bricole des instruments adaptés pour retrouver les airs de rhythm’n’blues qu’il entend à la radio. Il compose son univers musical avec le gospel qu’il chante à l’Eglise pentecôtiste et le rock qui vient de naître. Le manque d’argent, le renvoi du lycée pour des raisons disciplinaires et racistes, un vol de voiture : voici tracé le destin classique des Noirs mal intégrés qui s’engagent dans l’armée. Après un court passage chez les parachutistes de l’U.S. Army, suivi de quelques années de vagabondage artistique, Hendrix saisit les occasions de se frotter aux grands guitaristes du blues et, à la fin de 1965, il s’installe à Greenwich Village.

    L’année 1966 est décisive. Conduit en Angleterre, Hendrix constitue un trio avec deux jeunes musiciens blancs, un trio appelé à entrer dans la légende : The Jimi Hendrix Experience. Coiffé à l’afro, habillé à la mode de Carnaby Street, Hendrix apparaît désormais comme le génie inspiré de la guitare électrique, qu’il fait gémir dans des solos hallucinants de grâce érotique et de tendresse meurtrie.

    La consécration arrive en 1967. Après les 45-tours Hey Joe en décembre 1966 et Purple haze au début de 1967, paraît, le 12 mai 1967, le premier album de la Jimi Hendrix Experience, Are you experienced ? Le festival de Monterey (18 juin 1967), en Californie, réinstalle Hendrix aux Etats-Unis. L’album Axis : bold as love (1967) explore de nouvelles voies. Pendant quatre ans, Hendrix plane parmi les pop stars, écartelé entre l’argent trop facile et la désespérance quotidienne, les paradis artificiels et le sordide business, le public idolâtre et la solitude du créateur. L’album le plus abouti, Electric ladyland, est enregistré en 1968.

    Lorsqu’il monte sur scène au festival de Woodstock en août 1969, Hendrix interprète dans un style psychédélique, proche du free jazz parfois, une version pacifiste de l’hymne américain. Le 31 décembre de la même année, à New York, entouré uniquement de musiciens Noirs. Le discours est d’ailleurs plus politisé, et le très justement célèbre Machine gun sonne comme un hommage fraternel aux soldats américains pris dans le bourbier vietnamien. Hendrix meurt le 18 septembre 1970 à Londres, dans des circonstances qui demeurent troubles.


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  • Les notes de Jimi H. / Hymne
  • Jimi Hendrix : la légende du voodoo child

Johnny Cash

J'ai appris à ne pas rire du démon
Une vie
  • J'ai appris à ne pas rire du démon
  • Une vie
  • J'ai appris à ne pas rire du démon

    En 1994, sous l’impulsion de Rick Rubin, Johnny Cash enregistre un nouvel album, American Recordings, accompagné pour la première fois de sa carrière, de sa seule guitare sèche. Ce disque remarquable décroche le Grammy décerné au meilleur album de folk contemporain. Delia’s gone est très diffusé. Cash y reprend aussi le Bird on a wire de Leonard Cohen, The beast in me de Nick Lowe ainsi que Down there by the train de Tom Waits. Fin 1996, il récidive avec Unchained, accompagné cette fois par Tom Petty et ses Heartbreakers. Le résultat est saisissant : Cash se montre aussi à l’aise dans des reprises de Beck (Rowboat) ou Soundgarden (Rusty cage).

    Atteint de la maladie de Parkinson, Cash va enregistrer deux autres volumes de la série « American », American IIISolidary man (2000), où il livre des versions saisissantes de The Mercy seat de Nick Cave et de One de U2. Il s’attaque à un répertoire plus inattendu encore dans American IVThe man comes around (2002), reprenant Personal Jesus de Depeche Mode et Hurt de Nine Inch Nails, ce dernier titre est accompagné l’année suivante par un clip mémorable où Cash semble dire au revoir à sa femme June Carter, disparue en mai 2003. Cash ne lui survit que quelques mois, mourant en septembre de la même année.


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  • Une vie

    D’une famille extrêmement pauvre de l’Arkansas où il naît le 26 février 1932, Cash est initié à la musique par sa mère, chanteuse de folksongs et guitariste. Après divers jobs en usine, Cash s’engage dans l’U.S. Air Force en 1950. C’est à cette époque qu’il commence vraiment à composer poèmes et chansons et à jouer dans divers orchestres militaires. A sa démobilisation en 1954, Johnny s’installe à Memphis, forme son trio avec le guitariste Luther Perkins, et le bassiste Marshall Grant. Il auditionne pour Sam Pillips, qui l’enregistre pour le label Sun Records. Les morceaux Cry, cry, cry et Hey, Porter (1955) sont instantanément des succès. Les années suivantes, il enregistre une première œuvre à l’orchestration rudimentaire mais qui met en valeur sa voix grave et profonde ainsi que la qualité de ses textes, qui sont autant de regards doux-amer portés sur la société sudiste : So Doogone, Lonesome, Folsom Prison blues, I walk the line, Ballad of the teenage queen, Get rhythm…

    L’homme aussi laconique et tranchant que sa musique, construit également son image, en se donnant une apparence physique et vestimentaire à l’unisson de sa musique : un Man in Black (un « homme en noir »). En quelques années, Cash devient l’une des plus grosses vedettes de la country music. Mais les tournées incessantes et les difficultés personnelles minent l’homme. Il sombre dans l’alcool et la drogue. Arrêté à El Paso en 1964, il est condamné à la prison. L’artiste, dont les compositions et la manière de vivre avait toujours dérangé, voit toutes les portes de la prude et bien pensante Nashville se fermer.

    Cash réussit cependant à surmonter ses démons. Il épouse en1968 June Carter. Il grave plusieurs albums live auprès d’auditoire de prisonniers (Johnny Cash at Folsom Prison, 1968 ; Johnny Cash at San Quentin, 1969), participe au célèbre album de Bob Dylan Nashville Skyline (1969), entreprend une carrière cinématographique et lance son show télévisé, ce qui augmenter sa popularité aux États-Unis.

    Avec des textes toujours très puissants et décapants, Johnny Cash renoue alors avec le succès commercial, cette fois autant dans les hit-parade de country que dans ceux de rock et de variétés. Il enregistre aussi plusieurs albums autour d’un thème – les Amérindiens, la construction du chemin de fer, les travailleurs des mines de charbon, le Far West – qui sont aujourd’hui considérés comme autant de grands classiques de la country music et du folk. Sans le vouloir, sa figure et son œuvre sont une source d’inspiration pour le mouvement outlaw qui va bouleverser la country music dans les années 70 et déplacer l’axe de cette musique de Nashville à Austin au Texas. Johnny Cash disparait le 12 septembre 2003 à Nashville , quatre mois après la mort de sa femme June.


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Kurt Cobain [Nirvana]

When i was an alien
Nevermind
Le roman de Boddah
Cassé
  • When i was an alien
  • Nevermind
  • Le roman de Boddah
  • Cassé
  • When i was an alien

    Kurt Cobain grandit à Aberdeen, une ville industrielle du nord-ouest des Etats-Unis. Il connaît une enfance heureuse, admirant les Beatles et rêvant de devenir John Lennon. Le divorce de ses parents, alors qu’il vient d’avoir 8 ans, l’affecte profondément. Pris en charge par son père, qui travaille comme mécanicien dans une station-service, il tombe sur les disques que ce dernier achète par correspondance et découvre le heavy metal : Led Zeppelin, Aerosmith et Black Sabbath sont autant de révélations. Souvent livré à lui-même, Kurt fréquente bientôt d’autres garçons, souvent plus âgés que lui, qui écoutent les mêmes musiques, et lui font découvrir la marijuana. Il a alors 13 ans. Adolescent, il emménage chez sa mère. Mais les relations sont difficiles et sa mère finit par le renvoyer de chez elle. Il entame alors une vie de bohème, faite d’errance et de petits boulots. Dès 1985, le garçon commence à enregistrer seul sous le nom de Fecal Matter : des morceaux tenant surtout d’un déluge sonore sans queue ni tête.

    Il rencontre très vite Krist Novoselic, qui joue un peu de basse. Cobain convainc Novoselic de le rejoindre. Début 1988, Cobain et Novoselic, rejoints provisoirement par Dale Crover (pour l’occasion batteur), enregistrent dix titres en un après-midi dans un studio de Seattle. Leur cassette aboutit dans les mains des fondateurs du label Sub Pop, qui les engagent peu après. Rejoint entre-temps par le batteur Chad Channing, le groupe, rebaptisé Nirvana, publie en octobre 1988 le 45 tours « Love Buzz », une reprise du groupe néerlandais Shocking Blues. Début 1989 paraît Bleach, premier album enregistré en trois jours fin 1988 pour 600 dollars. Les textes de Bleach dévoilent déjà les thèmes favoris de Cobain, entre malaise personnel et haine du monde. « About a girl », un futur classique du groupe, est clairement inspiré par la première période des Beatles (et en particulier le style John Lennon). L’album est bien reçu en Grande-Bretagne. Nirvana se rend alors en Europe où il donne de nombreux concerts.

    A son retour, le groupe est courtisé par plusieurs grandes maisons de disques. Son amitié avec les membres de Sonic Youth le pousse finalement à signer, courant 1990, un contrat avec DGC, label chez lequel Sony Youth a été engagé peu avant. C’est également à cette époque que Cobain et Novoselic, réduits à un duo suite à la démission de Channing, recrute Dave Grohl.


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  • Nevermind

    « Nevermind » est le deuxième album studio du groupe américain grunge, Nirvana. Sorti à l’automne 1991 ; il est précédé du 45 tours « Smells like teen spirit ». Ce titre (qui ferait référence au slogan d’un déodorant pour adolescents) synthétise toutes les inspirations musicales de Kurt Cobain (chanteur et guitariste du groupe-), avec une certaine instabilité psychologique, balançant entre apathie, rébellion et tendance à l’autodestruction. Beaucoup plus mélodieux, malgré le chant rauque de Cobain, et surtout beaucoup mieux produit que tout ce que Nirvana a pu enregistrer, ce titre présente un potentiel commercial qui n’échappe pas au public. L’album, globalement plus influencé par le heavy metal que par le punk s’inscrit dans la même veine, à l’exception des ballades désolées que sont Polly et Something in the way.

    Très rapidement les ventes s’envolent : en janvier, il s’est déjà vendu à 3 millions d’exemplaires aux Etats-Unis seulement. Il déloge Dangerous de Michael Jackson de la première place du Billboard 200 (hit-parade américain). L’album devient vite disque d’or fin octobre, puis disque de platine, mais le trio demeure assez indifférent à ce succès sauf peut-être Kurt Cobain, qui se désole de cette médiatisation. Dans tous les pays, « Smells like teen spirit », avec son alternance de calme oppressant et d’explosion dynamite les hit-parades. Sollicité de toutes parts, Nirvana donne de nombreux concerts où le public toujours plus nombreux vient voir le groupe maltraiter ses morceaux, comme s’il voulait renier son succès, puis détruire ses instruments à la manière des Who.

    Le deuxième single de l’album, Come as you are, sort le 24 février 1992 et remporte lui aussi du succès, bien qu’inférieur au titre précédent. En vingt ans, l’album s’est vendu à plus de 30 millions d’exemplaires à travers le monde, dont plus de 10 millions aux Etats-Unis. Il est certifié disque de diamant aux Etats-Unis, au Canada et en France, trois pays où il s’est hissé à la première place des classements des ventes et au moins double disque de platine dans plusieurs pays européens.


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  • Le roman de Boddah

    En 1992, Nirvana retourne en studio. Les séances d’enregistrement se déroulent difficilement. In Utero (qui a, pendant un moment, été annoncé sous le titre I hate myself and I want to die, avant que le groupe ne change d’avis de peur d’être accusé d’incitation au suicide) sort en septembre 1992.

    C’est l’album d’un groupe méfiant, qui semble avoir aligné les provocations dans le but de s’aliéner le grand public : la pochette représente un écorché féminin affublé d’une paire d’ailes ; « Serve the servant », le premier titre, s’ouvre par des paroles ironiques « Teenage angst has paid off well // Now I’m bored and old » (« La détresses adolescente a bien payé // Maintenant, je suis vieux et j’en ai marre ») : enfin, le titre « Rape me » (Viole-moi) déclenche de nombreuses protestations (il sera maquillé en « Waif me », titre sans signification, sur la pochette pour permettre à l’album d’être mis en vente dans les grandes surfaces). Musicalement, In Utero s’inscrit dans la lignée de Nevermind, en plus sec, et finalement en plus touchant comme dans « Heart-Shaped Box » ou « All apologies ». Il ne se vend qu’à – si l’on ose dire – 1,5 millions d’exemplaires aux États-Unis.


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  • Cassé

    Né à Aberdeen, dans l’état de Washington, le 20 février 1967, Kurt Cobain devient, au début des années 1990, grâce au groupe rock américain Nirvana, le porte-parole de la jeunesse. Pourtant, rien ne prédestinait ce jeune homme timide à l’allure négligée – cheveux longs et sales, tee-shirt informe et jeans troués – à devenir un symbole. Rien, sinon cet amour de la musique qui le pousse, en 1987, à monter un groupe avec Kris Novoselic. Il en sera le chanteur et le guitariste, Novoselic le bassiste. Et lorsque, deux ans plus tard, sort Bleach, un premier album enregistré en six jours pour 600 dollars, Kurt est aux anges. Bien sûr, Nirvana n’est qu’un groupe de plus parmi des dizaines d’autres, mais cette sortie met fin à quatre ans d’une vie de bohème qui a mené Cobain de petits boulots (lecteur public, homme de ménage, maître nageur) en démêlés avec la police locale (pour vandalisme).

    Un premier tournant intervient le 24 septembre 1990, avec la sortie de Nevermind (le batteur Dave Grohl a entre-temps rejoint le groupe). Initialement tiré à 40000 exemplaires, ce disque atteint le top ten américain en décembre, avec un peu plus de 370000 ventes. Mais sa carrière mondiale ne débutera qu’en janvier 1992, lorsqu’il détrône le Dangerous de Michael Jackson de la première place des hit-parades. Dès lors, plus rien ne sera jamais comme avant. Des millions de jeunes tout autour du globe font de la chanson Smells like Teen Spirit leur hymne, de Seattle (la ville où s’est formé et réside le groupe) la nouvelle Mecque du rock and roll, de Nirvana un phénomène de société et de Kurt Cobain, malgré lui, une idole. Un nouveau style est né, le grunge, mot intraduisible évoquant crasse et négligé.

    Le 24 février 1992, la nouvelle star du rock se marie à Hawaii avec Courtney Love, l’outrancière leader du groupe Hole. Cette union sulfureuse marque le second tournant de l’existence de Cobain. Son mal de vivre commence alors à pointer. Au mois d’août, il est hospitalisé pour des douleurs à l’estomac qui deviendront, peu à peu le signe le plus tangible de son désarroi. Pour, dit-il, les oublier, il sombre dans l’héroïnomanie.

    Le 13 septembre 1993 sort l’album In utero . Le succès est encore au rendez-vous. Les billets de la tournée mondiale prévue pour 1994 s’arrachent en quelques heures sur toute la planète. Ce nouvel engouement, ajouté aux frasques de sa femme, plonge Kurt Cobain dans une déprime sans cesse plus visible.

    Après un dernier concert le 26 février à Marino, en Italie, Nirvana annule les prestations prévues en Allemagne pour prendre quelques jours de repos. Le 4 mars au matin, sa femme trouve Kurt inconscient dans l’hôtel Excelsior, à Rome. Le mélange d’un tranquillisant et d’une grande quantité de champagne l’a plongé dans un coma profond qui va durer vingt heures. Officiellement, il s’agit d’un accident. On apprendra pourtant peu après qu’il s’agissait d’une première tentative de suicide. Au début du mois d’avril, il disparait mystérieusement pendant six jours. Un électricien venu installer une alarme dans sa maison de Seattle le découvre mort le 8 avril, un pistolet et une note à ses côtés. En se tirant une balle dans la tête le 5 avril 1994, Kurt Cobain est allé, à vingt-sept ans, grossier le rang des rock stars foudroyées.


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40 berges blues
Agnès Bihl
Julie Bonnie
Florent Marchet
La maison de pain d'épice
Les mauvais coups
Amsterdam
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